Élections présidentielles bosniennes de 2018
Les élections présidentielles bosniennes de 2018 ont lieu le afin d'élire les trois membres de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine. Organisé dans le cadre des élections générales, le scrutin est marqué par la victoire du candidat serbe Milorad Dodik, auparavant président de la République serbe de Bosnie et favorable à l'indépendance de cette dernière, ainsi que par l'élection controversée du candidat croate pro-bosniaque Željko Komšić au détriment du nationaliste croate Dragan Čović grâce aux voix de nombreux bosniaques ayant votés en dehors de leur communauté. Système électoralTrois présidents devant représenter respectivement les communautés Serbes, Croates et Bosniaques sont élus simultanément au scrutin uninominal majoritaire à un tour. L'un des candidats serbe est élu par les seuls électeurs de la République serbe de Bosnie tandis que les électeurs croates et bosniaques de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine votent pour l'un ou l'autre des candidats croates et bosniaques. Les habitants du district de Brčko, qui ne fait partie d'aucune des deux entités, doivent se faire enregistrer sur les listes électorale de l'une ou l'autre. Les trois présidents alternent à tour de rôle à la tête de la présidence collégiale, pour des périodes de huit mois[1]. Résultats
ControverseL’élection provoque une importante controverse au sein de la communauté croate. Le candidat et président sortant Dragan Čović, qui s'était fait le porte parole des demandes de réformes de la Fédération en faveur de la création d'une entité propre aux croates, est battu par Željko Komšić, ex président considéré comme favorable aux bosniaques. Or, la publication des données électorales révèlent rapidement que si la quasi-totalité des voix en faveur de Dragan Čović proviennent des cantons à majorité croates, une part importante des voix en faveur de Komšić l'ont été dans les cantons bosniaques, lui fournissant son avance décisive. Cette stratégie de vote utile de la part d'électeurs bosniaques, bien que parfaitement légale, ravive les tensions et alimente la demande croate d'une entité propre[4],[5]. Le quotidien croate Vecernji List titre ainsi « Les Bosniaques ont encore choisi pour les Croates: la défaite de la Bosnie-Herzégovine », tandis que Dragan Covic dénonce la situation en affirmant que les Bosniaques « ne peuvent légitimement pas choisir les représentants croates. C’est un recul ». Selon ce dernier, la victoire de Komsic « risque d’entraîner une crise inédite en Bosnie »[6]. Des manifestations de Croates brandissant des panneaux « Pas mon président » et « R.I.P Démocratie » ont lieu dans les jours suivant[7],[8]. Plusieurs municipalités à majorité croate ainsi que le conseil étudiant de l'université de Mostar, declarent Komšić persona non grata[9],[10]. Notes et référencesNotesRéférences
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