Élections législatives gilbertines de 2011Des élections législatives se sont tenues aux Kiribati les 21 et , pour l'élection de quarante-quatre des quarante-six députés de la Xe législature de la Maneaba ni Maungatabu, l'assemblée législative monocamérale[1],[2]. Elles furent suivies par l'élection du Président de la République, le , également au suffrage universel direct, les électeurs devant choisir l'un des trois ou quatre députés sélectionnés par leurs pairs comme candidat à la présidence[3]. Aucun parti n'obtint une majorité absolue de sièges[4]. Système électoralLe pays est divisé en vingt-trois circonscriptions électorales, dont quatre élisant un député, et les autres deux ou trois députés. Dans chaque circonscription, un électeur peut voter pour autant de candidats qu'il y a de sièges. L'élection est à deux tours, si nécessaire. Un candidat est élu au premier tour s'il obtient une majorité absolue des voix. Sinon, un second tour est organisé, normalement une semaine plus tard. S'il y a un siège à pourvoir, les trois candidats arrivés en tête au premier tour accèdent au second. S'il y a deux sièges à pourvoir, il peut y avoir quatre candidats au second tour ; et s'il y a trois sièges, cinq candidats[5],[6]. Par ailleurs, les Banabiens d'origine (citoyens kiribatiens ) résidant à Rabi, aux Fidji, ont également un représentant, non pas élu mais nommé par le Conseil de Rabi. Le quarante-sixième député est l'Attorney General (le Procureur général de la République), qui siège ex officio à moins qu'il ne soit élu député par ailleurs[7],[5]. Partis et candidatsIl y avait trois partis politiques représentés au Parlement avant l'élection. Le Boutokaan te koaua (Piliers de la Vérité) était le parti du gouvernement et du Président Anote Tong. Le principal mouvement d'opposition était le Parti de la Coalition unie (Karikirakean Tei-Kiribati), regroupant le parti Maneaban te mauri (Protégeons le Maneaba) et le parti Kiribati tabomoa ; il disposait de douze sièges. À sa tête, Rimeta Beniamina était le chef de l'opposition officielle. Le parti Maurin Kiribati, dirigé par Nabuti Mwemwenikarawa, avait sept sièges[8]. Néanmoins, aux Kiribati, les partis politiques n'ont pas une importance primordiale. Ce sont « des regroupements lâches plutôt que des blocs disciplinés ; ils ont peu ou pas de structure. Un député peut changer d’allégeance plusieurs fois au cours de son mandat. Il est courant aussi que les députés votent selon les intérêts particuliers de leurs électeurs sur certaines questions »[8]. À la clôture des candidatures, il y avait cent-trente-huit candidats (dont douze femmes) pour les quarante-quatre sièges[9]. Inquiétudes quant au taux de participationÀ la suite de taux de participation faibles lors d'élections précédentes, des personnels de l'administration électorale visitèrent « chaque île » pour expliquer aux citoyens qu'il était important de voter. La population en âge de voter (18 ans ou plus) était d'environ 60 000. Par ailleurs, ils expliquèrent aux électeurs potentiels comment remplir correctement leur bulletin, un grand nombre de bulletins ayant été mal remplis (et donc rendus nuls) lors de scrutins antérieurs[10]. En outre, le Parlement, avec le soutien du Forum des îles du Pacifique et des Nations unies, organisa une simulation de parlement pour des candidates potentielles, afin d'encourager les femmes à se porter candidates aux élections[11]. Finalement, moins de la moitié des électeurs potentiels s'inscrivirent sur les listes électorales[12]. Élections retardées sur deux îlesSur l'île Fanning et l'île Washington, le premier tour fut reporté au , en raison de problèmes d'acheminement par bateau des bulletins de vote. En conséquence, les électeurs sur ces deux îles ont voté après l'annonce des résultats pour les autres bureaux de vote[12]. Controverse sur les relations sino- kiribatiennesPeu après l'annonce des résultats du premier tour, le Président Tong, remarquant que certains candidats de l'opposition semblaient avoir fait mieux que prévu, se demanda publiquement s'il ne fallait pas y voir une ingérence de la République populaire de Chine, qui avait rompu ses relations avec les Kiribati — et avait dû en conséquence démanteler sa base de surveillance de ses satellites installée dans le pays — lorsque le gouvernement Tong avait reconnu la République de Chine (Taïwan) en 2003. Tong affirma qu'il était « tout à fait possible, et je pense plus que possible » que Pékin ait « continué à être actif dans la pays »[13]. Le député (et ancien Président) Teburoro Tito, pour l'opposition, répliqua an affirmant que la campagne électorale du gouvernement Tong avait été « financ[ée...] tout le long » par Taïwan[14]. RésultatsPremier tourÀ la suite du premier tour, les résultats suivants furent annoncés[15],[16] :
Au total, vingt-deux sièges sont pourvus au premier tour, soit exactement la moitié[18]. Second tourUn des premiers résultats annoncés pour le second tour est la défaite de Natan Teewe, député d'Abemama et ministre des Finances sortant, battu par l'homme d'affaires Tiarite Kwong[19]. Toakai Koririntetaake (ministre de l'Éducation) et Temate Ereateiti (ministre des Transports et des Communications) sont également battus. En revanche, le Dr. Kautu Tenaua (ministre de la Santé), Kouraiti Beniato (ministre de l'Intérieur et des Affaires sociales), Tawita Temoku (ministre des îles de la Ligne) et Kirabuke Teiaua (ministre des Travaux publics) sont réélus[17]. Banuera Berina, le principal avocat de Tarawa-Sud et ancien candidat à la présidentielle, l'une des principales figures du parti Maurin Kiribati, est battu[17]. Au total, vingt-neuf députés sont reconduits. Quatre ministres perdent leur siège[20]. Sur l'île Christmas, un troisième tour a eu lieu le 3 novembre, pour départager deux candidats ayant recueilli le même nombre de voix[21]. Lors de ce troisième tour, le sortant Jacob Teem devance son adversaire Rutio Bangao de vingt-sept voix, portant ainsi à trente le nombre de députés réélus[22]. Pour la première fois dans l'histoire du pays, il y a quatre femmes parmi les élus : Rereao Tetaake, Teima Onorio, Tangariki Reete et Maere Tekanene[23]. Liste des élus Cette liste est fournie principalement par le Kiribati Independent, qui indique le parti politique de chaque député lorsqu'il est connu. Dans certains cas, le journal estime qu'il est « possible » qu'un député change rapidement de camp[21],[24]. En outre, les nouveaux députés furent souvent élus sans étiquette, choisissant leur camp après leur élection. Ainsi, Pinto Katia, Tom Murdoch, Martin Mooreti, Tiarite Kwong, Tetaake Kwong et Kirata Temamaka annoncèrent après l'élection qu'ils rejoignaient l'opposition (principalement le parti Maurin Kiribati), bien que le magazine Islands Business remarquât qu'il se pût encore qu'ils changent d'avis. Maere Tekanene demeura indécise, tandis que le Dr. Mareko Tofinga, un universitaire élu député dans la capitale, indiqua qu'il comptait créer son propre parti[17]. À la mi-novembre, Islands Business pouvait écrire que le Boutokaan te koaua avait treize députés, que Karikirakean Tei-Kiribati en avait treize également, et que Maurin Kiribati en avait onze, mais que la situation était encore loin d'être stable, et que Maurin Kiribati semblait attirer davantage de députés encore indécis[17]. À la mi-décembre, Islands Business indiquait que le Boutokan te koaua avait seize députés, tandis que Karikirakean Tei-Kiribati en avait quinze, et Maurin Kiribati, douze[4]. Le nouveau Parlement reconduisit Taomati Iuta (du BTK) au poste de Speaker (président de l'Assemblée), par 28 voix contre 18[4].
(a) Le Kiribati Independent estime qu'il est possible qu'Aneri et Tatireta changent de camp. SuitesL'élection présidentielle du 13 janvier vit Anote Tong reconduit pour un troisième et dernier mandat à la présidence de la république. Plusieurs de ses ministres ayant perdu leur siège lors des législatives, il forma un nouveau gouvernement, composé de ministres issus de son propre parti mais aussi du parti Maurin Kiribati[26]. Timon Aneri, le député de Banaba, décéda en . Une élection partielle le doit décider de son successeur[27]. Lien interneNotes et références
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