Au lendemain de l'élection présidentielle de 1974, Valéry Giscard d'Estaing ne juge pas nécessaire de dissoudre l'assemblée nationale. Il ne souhaite pas courir le risque d'une victoire de la gauche, d'autant plus qu'il ne l'a emporté face à François Mitterrand de 400 000 voix seulement. La Ve législature est donc menée à son terme.
Le scrutin a lieu dans un climat économique et politique détérioré. La majorité sortante est en difficulté : la France est entrée en stagflation (fort taux d'inflation, croissance molle[1]), avec une hausse régulière et ininterrompue du chômage[2] pour corollaire. Sur le plan politique, la majorité apparaît déchirée depuis la démission de Jacques Chirac de son poste de Premier ministre. Le parti gaulliste multiplie ses attaques contre le gouvernement de Raymond Barre.
Ce contexte et la dynamique créée par la signature du programme commun en 1972 à gauche favorisent celle-ci qui multiplie les victoires. Le Parti socialiste en est le principal bénéficiaire : il progresse aux élections cantonales de 1976 et aux élections municipales de 1977. Cette situation, défavorable au parti communiste, conduit celui-ci à réclamer une réactualisation du programme commun. Les discussions sont âpres et aboutissent à une rupture entre les partenaires (). C'est donc désunis que les partis de gauche abordent ce scrutin.
Les partis de la majorité présidentielle, regroupés dans l'Union des républicains de progrès, ont profité du redécoupage des cantons sud d'Amiens pour se réimplanter dans la ville (les 4 anciens cantons étant détenus par les communistes et socialistes depuis 1945).
Cantonales 1976
Les élections cantonales de 1976 voient une progression de la gauche au conseil général, le PS obtenant 2 sièges supplémentaires et 1 pour le PCF.
Depuis 1974, Max Lejeune a ouvert sa majorité aux quatre élus UDR et aux 2 élus RI dans le cadre de la formation d'une nouvelle majorité autour de Valéry Giscard d'Estaing. Ce renfort de la droite lui permet de compenser la quasi-disparition des radicaux et de conserver une large majorité au lendemain de ce renouvellement de 1976.
↑La croissance du PIB, s'après l'INSEE, est de 6,3 % en 1973. Elle est nettement inférieure en 1974 (4,3 %). Après une récession en 1975 (-1 %), elle s'établit à 4,3 % en 1976 puis 3,5 % en 1977.
↑D'après l'INSEE, le taux de chômage s'établit à 1,9 % en mars 1973. À la fin de l'année, 1977, il est de 4,3 %.