L'élection présidentielle malgache de 2018 se déroule les et afin d'élire le président de la République de Madagascar.
À l’issue du premier tour, qui voit l’élimination du président sortant Hery Rajaonarimampianina, un second tour est organisé pour départager les anciens présidents Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Ce dernier l'emporte avec 55,66 % des voix.
Contexte
Le , la Cour suprême donne dix jours au président Hery Rajaonarimampianina pour nommer un gouvernement d'union nationale, devant respecter le résultat des législatives de 2013, avance l'élection présidentielle malgache de 2018 à une date comprise entre mai et , et demande à Rajaonarimampianina de démissionner dans les soixante jours avant la présidentielle s'il souhaite se représenter[1].
Le , Olivier Mahafaly Solonandrasana annonce sa démission après que la Haute Cour constitutionnelle exige la nomination d'un « Premier ministre de consensus » afin de sortir de la crise politique[2]. Le jour même, Christian Ntsay est chargé de former un gouvernement[3], ce qu'il fait le 11 juin[4],[5] avant d'annoncer le 29 la date de la présidentielle fixée au [6].
Le , Rajaonarimampianina démissionne de son poste de président pour pouvoir participer au scrutin[7],[8].
Le Président de la République de Madagascar est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Est élu le candidat qui obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. À défaut, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent lors d'un second tour organisé trente jours au plus tard après la proclamation des résultats du premier, et celui recueillant le plus de suffrage est élu[10].
Les candidats à la présidence doivent satisfaire aux conditions de la Constitution de Madagascar : être de nationalité malgache, jouir de leurs droits civils et politiques, avoir au moins trente cinq ans et résider à Madagascar depuis au moins six mois. Si le président en exercice se porte candidat, il doit démissionner de son poste soixante jours avant la date du scrutin ; dans ce cas, le président du Sénat exerce ses fonctions par intérim. En cas de candidature de ce dernier également, le gouvernement assure collégialement les fonctions du chef de l'Etat[11].
Candidats
Parmi les 36 candidats[12], se trouvent notamment :
Radavidson Andriamparany, ancien ministre de l’Économie, des Finances et du Budget (2002-2007), de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique (2007-2008).
Pour la première fois à Madagascar, la consultation de la liste électorale est rendue disponible en ligne par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). On dénombre un total de 9 913 599 électeurs[20] sur toute la Grande Île.
Le premier tour de l’élection voit notamment s'opposer quatre anciens présidents, dont Hery Rajaonarimampianina, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, ceux-ci étant par ailleurs de riches hommes d'affaires[22]. Du fait de l'absence de plafond de dépense de campagne dans le pays, ces derniers dominent largement la campagne en y injectant d'importantes sommes d'argent, faisant de la campagne électorale malgache la plus coûteuse par habitant en 2018. Le candidat Ny Rado Rafalimanana pointe ainsi du doigt les manquements de la loi électorale et proteste contre l'impossibilité de rivaliser avec ces candidats[23].
Les importantes dépenses sont par ailleurs vivement critiquées dans un pays dont la population vit encore pour une grande partie sous le seuil de pauvreté[24].
Second tour
À l'issue de sa défaite au premier tour, le président sortant, arrivé troisième, Hery Rajaonarimampianina, choisit de ne soutenir aucun des deux candidats[25]. André Mailhol et Tabera Randriamanantsoa adoptent la même position[26].
La Haute Cour constitutionnelle (HCC) rejette les recours et proclame la victoire d’Andry Rajoelina le [34]. Le lendemain, Ravalomanana reconnaît cette victoire en déclarant « Andry Rajoelina est élu président de la République et je le félicite », apaisant ainsi les craintes d'une crise post électorale[35],[36].
Rajoelina prend ses fonctions le [37]. La cérémonie d'investiture a lieu le lendemain, , au grand stade de Mahamasina[38],[39].