Marie Pierre Marcel Édouard Salin est le fils du richissime Auguste Salin (1848-1919), maître de forges, propriétaire des forges de Dammarie-sur-Saulx et d'Écurey, et de son épouse née Marie Jeanne Claudine Henriette Beugniot. Son frère Pierre (1881-1942), également ingénieur civil des mines, a géré les Fonderies Salin de Dammarie-sur-Saulx.
Formé à l'École des mines dont il sort major, il eut l'occasion de suivre les cours de Conrad Schlumberger, auteur des premières recherches dans le domaine de la prospection géophysique. Consacrant tout son temps à la recherche archéologique à partir des années 1950, Salin a l'occasion d'appliquer les méthodes géophysiques dans ce domaine, avec l'aide de la Société d'Études pour la France et l'Étranger. Il s'agit alors de la première recherche de ce type en France, quelques années avant son application sur le site d'Argentomagus à Argenton-sur-Creuse. Il est, avec Roger Billoret, un des principaux chercheurs du site de Grand.
En 1945, il devient président de la Compagnie des forges d'Audincourt ; à partir de 1959, il en est administrateur-président d'honneur.
En 1952-1953 et 1957, à l'occasion de campagnes de fouilles à la basilique Saint-Denis, il découvre plusieurs tombes à mobilier sous le bras nord du transept, puis dans le prolongement de la crypte de Viollet-le-Duc. Spécialiste de l'époque mérovingienne, il publie également plusieurs articles et ouvrages d'archéologie.
Rhin et Orient, I, Le haut Moyen Âge en Lorraine. Trois campagnes de fouilles et de laboratoire, 1939.
Rhin et Orient, II, Le fer à l'époque mérovingienne. Étude technique et archéologique (en collaboration avec Albert France-Lanord), 1943.
Manuel des fouilles archéologiques, I, Les fouilles de sépultures, du Ve au VIIIe siècle, 1946.
La Civilisation mérovingienne, 4 volumes (Les idées et les faits ; Les sépultures ; Les techniques ; Les croyances), 1950-1959.
« Sépultures gallo-romaines et mérovingiennes dans la basilique Saint-Denis », dans Monuments et mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, Fondation Eugène Piot, n° 49, 1957, p. 93-128.
Les tombes gallo-romaines et mérovingiennes de la basilique de Saint-Denis (fouilles de janvier-), Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1958, 95 p., 27 planches (tiré-à-part des « Mémoires de l'Académie », tome XLIV).
Quarante ans après, 1962 (sur le château de Montaigu et ses collections).
Notes et références
↑Son épouse est décédée le 27 juillet 1975 à 84 ans.
André Parrot, « Éloge funèbre de M. Édouard Salin, membre de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 114-2, 1970, p. 221-223 (en ligne).
Paul Deschamps, « Notice sur la vie et les travaux de M. Édouard Salin, membre de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 116-2, 1972, p. 274-279 (en ligne).
Pierre Marot, « Édouard Salin 1889-1970 », Le pays lorrain, 51e année, 1970, p. 5-8.
Pierre Marot, « L’œuvre d’Édouard Salin et le Centre d’histoire de la sidérurgie », Revue d’histoire des mines et de la métallurgie, t. 2, 2, 1970, p. 243-259.
Jacques Guillaume, « Édouard Salin (1889-1970), archéologue de l'époque mérovingienne », dans Jacques Guillaume et Édith Peytremann (dir.), L'Austrasite. Sociétés, économies, territoires, christianisation (Actes des XXVIes journées internationales d'archéologie mérovingienne, Nancy, 22-25 septembre 2005), Nancy, Presses universitaires de Nancy, , p. 9-12.
Isabelle Mangeot, « Édouard Salin, collectionneur et archéologue : l'aménagement intérieur du château de Montaigu entre 1921 et 1970 », dans Claire Hendren, Barbara Jouves et Hadrien Viraben (éd.), Aménagement intérieur et cohabitation des styles aux époques moderne et contemporaine (Actes de la journée du 19 mars 2018, Paris, INHA), (lire en ligne), p. 110-126.
Isabelle Mangeot, « Édouard Salin », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 281-283.