Éditions de l'Oxymore
Oxymore[1] est une maison d'édition française spécialisée dans les littératures de l'imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction), active de 1999 à 2006. Elle ne doit pas être confondue avec les éditions Oxymore, spécialisées dans la bande dessinée et créées en 2023 par Mourad Boudjellal[2]. Parcours de la maison d'éditionLes éditions de l'Oxymore sont créées en 1999 par une équipe composée des membres fondateurs et actifs du Cercle d'Étude Vampirique[3], en particulier Léa Silhol (direction littéraire et artistique, relations presse), Natacha Giordano (direction commerciale), Greg Silhol (direction technique), et Alain Pozzuoli. On retrouve parmi les artistes, auteurs, collaborateurs de l'Oxymore d'autres membres du CEV et contributeurs de la revue Requiem, tels Dorian Machecourt, PFR, Sébastien Bermès[4]. Les activités de la maison d'édition prolongent d'ailleurs celles de l'association[5], puisque les 10 numéros de la revue Requiem seront diffusés par l'Oxymore, qui inaugure également son catalogue avec la publication en 1999 de Vampire : Portraits d'une Ombre (Léa Silhol dir.)[6], réunissant entre autres[7] les Actes du colloque « Boire du sang, boire des paroles » qui fut tenu lors des cérémonies du Centenaire Dracula organisées à Montpellier par le CEV (27-)[8]. Après le premier ouvrage de sa collection d'essais Comme des Ozalids, la maison d'édition poursuit son activité par la création d'une collection d'anthologies thématiques, « Emblémythiques » (qui démarre en avec Ainsi Soit l'Ange, Léa Silhol dir., et aborde par la suite les thèmes et figures des fées, des femmes obscures, des créatures chimériques ou mythologiques) — laquelle se verra dotée par la suite, en 2001, d'une « petite sœur spirituelle[9] » fondée sur le même principe thématique, l'anthologie périodique Emblèmes, revue à parution trimestrielle[10]. En , une troisième collection vouée à la nouvelle, « Épreuves », est composée de recueils de la nouvelle génération d'auteurs francophones. Les éditions de l'Oxymore montent également une collection dédiée au fantastique et à l'occulte, « Manières Noires », et une collection de « Fantasy atypique[11] », « Moirages », où sont publiés recueils, romans et anthologies. « Gemmail », enfin, estampillée « Cartes de l'Obsession[12] », a pour principe l'exploration thématique de l'œuvre d'un écrivain, comme les figures du vampire chez Tanith Lee, dans l'unique volume de la collection, Écrit avec du Sang[13]. En 2002, le travail des éditions de l'Oxymore est distingué par l'attribution du prix Bob-Morane[14], catégorie Coup de cœur. Certaines de leurs publications se voient également saluées par des prix : La Sève et le Givre, premier roman de Léa Silhol, reçoit le prix Merlin en 2003[15] ; l'anthologie Traverses (Léa Silhol dir.), consacrée à la fantasy urbaine, est primée la même année aux Imaginales pour la nouvelle de Kristine Kathryn Rusch L'Étrangeté du Jour[16] ; le même prix Imaginales est attribué en 2005 au recueil de Léa Silhol Musiques de la Frontière, tandis que Mélanie Fazi reçoit le Grand prix de l'Imaginaire pour son premier recueil publié, Serpentine[17]. Au fil des années, d'autres nouvelles publiées ou ouvrages dans leur intégralité sont remarqués par des nominations ; le Grand Prix de l'Imaginaire a également, deux années de suite, en 2004 et 2005, nommé dans sa catégorie graphisme deux illustrateurs de l'Oxymore, Christopher Shy (en)[18] pour la couverture de Traverses, puis Dorian Machecourt[19] pour son travail sur le roman de Tanith Lee Aara. À partir de 2005, toutefois, la dégradation du marché du livre[Notes 1] commence à se répercuter sur l'activité de la maison d'édition. La revue Emblèmes, où étaient parus 18 numéros entre et , ralentit le rythme : annoncé pour et décalé, l'Emblèmes 16 / Cinq Sens ne voit finalement pas le jour, l'Oxymore ayant annoncé en la nécessité d'arrêter cette série d'anthologies périodiques. Il en va de même pour Traverses II[20], opus de fantasy urbaine dirigé par Léa Silhol, qui devait paraître en . Le , la société Oxymore est mise en liquidation judiciaire. Le , les éditions de l'Oxymore annoncent par un communiqué sur leur site que la maison ferme ses portes, « [v]ictime de la crise terrible qui secoue le monde du livre depuis un an et plus[21] ». Porte-parole de l'équipe, Léa Silhol publie sur cette fin deux tribunes libres, où elle commente l'état du marché du livre et du milieu de l'imaginaire français, et appelle les lecteurs à s'impliquer pour les livres qu'ils aiment, et les artistes et éditeurs à ne pas céder à la facilité ni à la frilosité :
Bien qu'ayant cessé ses activités éditoriales, l'équipe de l'Oxymore tient pendant un temps sur son profil Myspace un espace de suivi de ses auteurs, où sont répercutées rééditions et nouvelles parutions chez d'autres éditeurs[Notes 2]. En 2013, les éditions de l'Oxymore se manifestent pour condamner le projet du Registre des Livres Indisponibles en Réédition Électronique, qui pourrait concerner les plus anciens de leurs titres (Vampire : Portraits d'une Ombre, Ainsi Soit l'Ange)[23]. Identité graphiqueL'Oxymore donne une place particulière aux illustrations et apporte plus généralement un soin à la forme de l'ouvrage[24].
La maison d'édition s'attache à publier des livres de collection : éditions limitées numérotées, tirages de tête (généralement de 300 livres numérotés), et publication pour certains titres d'une version collector, estampillée « Fission », limitée (entre 50 et 99 exemplaires), signée par l'auteur, voire les illustrateurs, et agrémentée d'une couverture différente[26]. Les collections se déclinent en trois formats : la majeure partie des titres, y compris la revue Emblèmes, y sont édités en 20 x 15,5 cm. La collection Épreuves est plus proche d'un format semi-poche en 18 x 14 cm, et Comme des Ozalids bascule à mi-parcours du format typique à une taille supérieure (22,6 x 17,5 cm), plus propice à l'édition d'ouvrages de référence[27] comme le Lexique du Vampire (Alain Pozzuoli) et l'Encyclopédie des Fantômes et des Fantasmes. Tous les ouvrages sont brochés. Esprit éditorialConsacrée aux littérature de l'imaginaire, la maison d'édition refuse la fantasy commerciale[28] et favorise le mélange des genres[Notes 3]. Au sein de la maison d'édition, Léa Silhol et Natacha Giordano affirment « ne publier que ce qu'on aime[29],[30] ». Les appels à textes des anthologies de l'Oxymore sont ouverts à tous les auteurs, expérimentés ou débutants[Notes 4],[Notes 5]. Appel « Auteurs Sans Fascisme »En , la maison d'édition se mobilise contre la présence du Front national au second tour des élections présidentielles. Léa Silhol lance aux auteurs des milieux de l'imaginaire français un appel à « pétition littéraire », à laquelle participent les membres de l'équipe, et rassemble ainsi nouvelles, illustrations, billets d'humeur et autres formes d'engagement sur une page du site des éditions de l'Oxymore, qui fournit de plus des bannières pour les sites qui voudraient s'associer à l'initiative du collectif Auteurs Sans Fascisme[31]. Plus d'une centaine de contributions sont ainsi publiées. Auteurs et artistes représentésAuteurs, essayistes, anthologistes publiés par les éditions de l'Oxymore
Illustrateurs et graphistes publiés par les éditions de l'Oxymore
CatalogueCollection d'essais Comme des Ozalids
Illustrations de Sébastien Bermès. Première édition de 1400 exemplaires numérotés ; second tirage en octobre 2004.
Illustrations de Lachâtaigne, Marie Dereau, Patrick Larme et Stéphane Poinsot.
Illustrations de Sébastien Bermès ; préface de Jean Marigny.
Illustrations de Dorian Machecourt ; postface de Léa Silhol.
Collection Manières noires
Illustration de Sébastien Bermès ; trad. Estelle Valls de Gomis. Titre original : (en) The Dead Man's Kiss, 1992.
Édition limitée de 1000 exemplaires numérotés.
Illustration de Dorian Machecourt ; trad. Thierry Arson (traduction révisée). Titre original : (en) Dark Dance, 1992.
Premier volume du cycle L'Opéra de Sang ; précédemment publié chez Presses de la Cité, 1993, et Presses Pocket, 1994.
Collection Gemmail
Illustrations de Ruby ; trad. Estelle Valls de Gomis, Sandrine Jehanno, Benoît Piret, Léa Silhol. Recueil inédit.
Édition limitée de 2000 exemplaires numérotés.
Collection Moirages
Illustrations de Chad Michael Ward (couverture) et Ruby (intérieur) ; trad. Sandrine Jehanno et Denis Labbé. Titre original : (en) Burying the Shadow, 1992.
Édition limitée de 1750 exemplaires numérotés.
Illustrations de Dorian Machecourt (couverture) et Ruby (intérieur) ; trad. Denis Labbé. Titre original : (en) Burying the Shadow, 1992.
Édition limitée de 1700 exemplaires numérotés.
Illustrations de Christopher Shy (couverture) et Dorian Machecourt (intérieur).
Illustrations de Ruby (couverture) et PFR (graphismes intérieurs).
Second tirage en décembre 2003. Réédition chez France Loisirs, 2004, et chez Points Seuil, coll. Fantasy, 2006.
Illustrations de Dorian Machecourt ; trad. Estelle Valls de Gomis. Titre original : (en) A Heroine of the World, 1989.
Réédition chez Points Seuil, coll. Fantasy, 2006.
Illustrations de Charles Vess (couverture) et Lachâtaigne (intérieur).
Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach (couverture) et Dorian Machecourt (intérieur) ; postface de Natacha Giordano.
Édition remaniée des Contes de la Tisseuse, Nestiveqnen, 2000.
Illustrations de Dorian Machecourt ; trad. Estelle Valls de Gomis. Titre original : (en) A Heroine of the World, 1989.
Réédition chez Points Seuil, coll. Fantasy, 2006.
Illustrations d'Amar Djouad (couverture) et Frédérique Berthon (intérieur) ; postface de Natacha Giordano.
Collection Emblémythiques
Illustrations de Sébastien Bermès (couverture) et Ruby (intérieur).
Édition limitée de 1350 exemplaires numérotés.
Illustrations de Sandrine Gestin (couverture) et Sophie Guilbert (intérieur).
Première édition de 1350 exemplaires numérotés ; autres tirages en novembre 2001 et août 2003.
Illustrations de Dorian Machecourt (couverture) et Sébastien Bermès (intérieur).
Édition limitée de 1350 exemplaires numérotés.
Illustrations de Claudine Béhin (couverture) et Marie Dereau (intérieur).
Illustrations de Christopher Shy (couverture) et Frédérique Berthon (intérieur).
Anthologie Emblèmes
Collection Épreuves
Illustration de Lionel Londeix.
Illustrations de Christopher Shy.
Illustration de PFR ; préface de Mélanie Fazi.
Réédition numérique augmentée de 6 nouvelles chez Dystopia, 2012.
Illustration de Jean-Marc Rulier ; préface de Michel Pagel.
Réédition chez Bragelonne, 2008, et Folio SF, 2010.
Illustration de Sébastien Bermès ; préface de Philippe Ward.
Illustration de Lachâtaigne ; préface de Denis Labbé.
Illustration de Dorian Machecourt ; préface de Léa Silhol.
Éditions Fissions
Édition limitée de 50 exemplaires signés par l'auteur. Couverture alternative de Nicolas Guénet.
Édition limitée de 50 exemplaires signés par l'auteure. Couverture alternative de Ruby.
Édition limitée de 100 exemplaires signés par l'auteure. Couverture alternative de Ruby.
Édition limitée de 100 exemplaires signés par l'auteure. Couverture alternative de Sébastien Bermès.
Édition limitée de 70 exemplaires signés par l'auteure. Couverture alternative de Dorian Machecourt.
Édition limitée de 70 exemplaires signés par l'auteure. Couverture alternative de Christopher Shy.
Édition limitée de 99 exemplaires signés par l'auteure, les deux illustrateurs (couverture et intérieur) et le musicien. Couverture alternative de Sébastien Bermès.
Accompagnée du CD song(s) 4 fay(s), constitué de 5 titres originaux composés par PFR.
Édition limitée de 100 exemplaires signés par l'auteure et l'illustrateur. Couverture alternative de John Kaiine.
Prix littérairesEn 2002, les éditions de l'Oxymore ont reçu le prix Bob-Morane[14] pour la qualité de l'ensemble de leurs publications. La maison a de plus été nommée au Prix Spécial du Grand Prix de l'Imaginaire à deux reprises, en 2003 et 2004. Certains titres à leur catalogue ont également été primés :
D'autres furent nommés :
Notes et référencesNotes
Références
Liens externes
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