Économie du bien-êtreL’économie du bien-être est une branche de l'économie qui s'intéresse à la définition et à la mesure du bien-être social, ainsi qu'au cadre d'étude à partir duquel sont conçues les politiques publiques[1]. Elle cherche principalement à répondre à la question : « Entre plusieurs situations économiques possibles, chaque situation étant caractérisée par la façon dont sont réparties les ressources et les revenus, laquelle est la meilleure ? »[2]. Développant dans un cadre néoclassique la perspective utilitariste, l'économie du bien-être procède généralement par la formulation d'une fonction de choix social, souvent la somme des utilités individuelles, sous un certain nombre de contraintes et l'hypothèse de rationalité des agents. Welfare economics en anglais, l'économie du bien-être se distingue de l'économie du bonheur en ce qu'elle infère les niveaux d'utilité des choix de consommation des individus, là où l'économie du bonheur utilise les réponses à des questions directes comme mesure quantitative du bien-être. Deux de ses résultats fondamentaux sont les théorèmes du bien-être, qui démontrent que dans un cadre néoclassique de concurrence pure et parfaite et de marchés parfaits,
Le premier théorème démontre l'efficacité allocative des marchés purs et parfaits. Le second énonce qu'on peut parvenir à toute situation optimale au sens de Pareto en redistribuant les ressources initiales et en laissant ensuite faire le libre jeu du marché. La place de cette branche de l'économie a fluctué au cours du temps, l'ampleur des enjeux contrastant souvent avec le cadre restrictif dans lequel des réponses peuvent être apportées. Selon les mots de M. Fleurbaey et P. Mongin en 2005
L'approche fondatriceL'héritage utilitaristeL’économie du bien-être découle des travaux et analyses de Jeremy Bentham, à la fin du XVIIIe siècle, repris au XIXe siècle par John Stuart Mill (utilitarisme) puis par William Stanley Jevons[5]. Tous se fondent sur les hypothèses suivantes :
Le bien-être social optimum selon V. ParetoUne situation est considérée comme étant optimale d'après l'optimum de Pareto, si aucun individu ne peut améliorer son bien-être sans détériorer le bien-être d'un autre. L'optimum - dans cette vision- ne peut être défini de manière absolue mais seulement relative, dans le cadre d'une répartition donnée des revenus. Le critère de Pareto implique l'usage de comparaisons interpersonnelles d'utilité. Quatre critères sont nécessaires pour qu'une telle situation se réalise :
La formalisation d'Arthur PigouEn 1920, parait l'ouvrage The Economics of Welfare de l'économiste britannique Arthur Cecil Pigou. La thèse de Pigou repose sur des hypothèses de nature individualiste :
Elle fait souvent référence au théorème fondamental selon lequel, sous certaines conditions, l'équilibre de marché est un équilibre de Pareto. Elle précise l'analyse sur les points suivants :
À la fin des années 1930, alors que ces idées conduisent à réinterpréter l'utilité comme la seule représentation numérique des choix dans une théorie modernisée de la demande (à partir de comparaison interpersonnelles d'utilité), la validité de cette approche est à son tour mise en cause. La « Nouvelle économie du Bien-être »En 1947, Paul A. Samuelson entend distinguer l'« ancienne » de la « nouvelle économie du bien-être »[5]. La première s'inscrit dans l'héritage utilitariste de Jeremy Bentham : elle revient à sommer les utilités individuelles et repose donc sur des comparaisons interpersonnelles d'utilité. La nouvelle économie du bien-être se refuse à recourir à de telles comparaisons. Cette contestation est portée par deux courants L'école anglaiseL'école américaineLes tendances contemporaines de l'économie de Bien-êtreSelon A Baujard « L'économie du bien-être est morte… Vive l'économie du Bien-être »[6]. La mesure du BonheurSelon R.A. Easterlin (1974)[7] Layard L. (2005)[8] Clark A. et Senik C. (2008)[9], Davoine (2009)[10]. Les années 1990 et 2000 ont marqué le retour dans la recherche en économie de l'idée que l'action publique devait être évaluée à l'aune de l'amélioration du bien-être qu'elle permet. Alimenté par la multiplication des études sur les déterminants du bien-être subjectif et des collectes de données, ce mouvement a conduit à la formulation de politiques publiques du bien-être procédant de cette démarche. Le retour de l'analyse comparativeSelon A.K. Sen (1985) et (1992)[11],[12] ; Robeyns I. (2005) et (2006)[13],[14]. La théorie de l'équitéSelon M. Fleurbaey et P. Mongin (2005)[15], M. Fleurbaey (2008)[16], M. Fleurbaey et F. Maniquet (2011)[17]. Références
Voir aussi
Bibliographie
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