Zone des cinquante pas géométriquesLes cinquante pas géométriques sont, en droit français, un statut juridique pouvant s'appliquer à des parcelles de terrain situées sur le littoral des départements d'outre-mer et qui, aujourd'hui, définissent les conditions particulières d'appartenance de ces parcelles au domaine public maritime naturel. Régime juridiqueCette zone a une largeur de 81,20 mètres dans le système métrique. À La Réunion, c'est un arrêté du gouverneur du qui en précise l'extension. Elle est calculée à partir de la ligne des plus hautes marées. Mangroves, marais salants et endiguages sont considérés comme faisant partie de l'espace maritime. Comme elle appartient au domaine public, la zone des cinquante pas géométriques est :
Un établissement public industriel et commercial, l'Agence des Cinquante Pas géométriques[1], a la charge de la gestion de cette zone en Guadeloupe et en Martinique. HistoriqueIl est très généralement admis que c'est aux Antilles que la réserve des Cinquante pas est née, et cette institution a été étendue aux autres territoires. Cependant l'origine même de cette institution n'est pas établie, et est encore discutée. Pour autant, lorsque le Roi de France réunit les îles à son Domaine en , la réserve des cinquante pas existait déjà. Un texte antérieur à cette date sur le sujet est une concession de terre faite au sieur Urbail de la Charuelle le [2] Le premier texte de portée générale qui nous soit parvenu sur le sujet est un exposé dressé par le Gouverneur général de Baas à Colbert le : Cette zone faisait alors partie du domaine royal, régi par l'Édit de Moulins. Les ordonnances royales du dix-neuvième siècle vont plus particulièrement définir ces cinquante pas, désormais dénommés les cinquante pas géométriques :
De nombreux particuliers se sont progressivement installés sur cette zone. Plusieurs lois ont tenté de pallier les problèmes posés par cette occupation anarchique. En 1955, une loi et son décret d'application[4] ont déclassé la zone des cinquante pas dans le domaine privé de l'État, ce qui permettait d'en vendre certaines portions à des particuliers. En sens inverse, la loi Littoral du [5] a replacé la zone dans le domaine public maritime de l'État, supprimant la possibilité de cession ouverte par la loi de 1955. La loi n° 96-1241 du 30 décembre 1996 a prévu des aménagements au principe d'inaliénabilité de la zone des cinquante pas géométriques afin de régler les problèmes posés par l'utilisation illégale de cette zone par des particuliers. Perception socialeIl existe un risque de confusion entre le nom de ce régime juridique et le régime juridique des parcelles littorales. Si une parcelle précise qui faisait partie des cinquante pas géométriques a été valablement exclue de ce régime juridique (validation d'un titre par la Commission de vérification, ou vente selon les conditions de la loi par exemple) cette parcelle cesse définitivement d'être soumise au régime des cinquante pas géométriques, et toutes les dispositions nouvelles venant aménager ce régime juridique seront sans effet pour la parcelle considérée. Par ailleurs, le décret du a officiellement mis fin à l'esclavage dans les colonies françaises, et la possession de la terre est devenue pour la population locale une démonstration essentielle de leur liberté. S'appuyant inconsciemment sur le cinquième motif de la lettre de de Baas [réf. nécessaire], ceux qui ne pouvaient devenir propriétaires de leur parcelle se sont collectivement appropriés la zone des cinquante pas géométriques au niveau symbolique [réf. nécessaire]. Même aujourd'hui, la privatisation d'une parcelle des cinquante pas géométriques peut être l'occasion de manifestations [réf. nécessaire]. Notes et références
Voir aussiLiens externes
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