L'endonyme « Zandé » (pluriel « Azandé »)[4] signifie « qui possède beaucoup de terre », et se rapporte à l'histoire du peuple zandé, conquérant et guerrier. L'exonyme « Niam-Niam » signifie « grands mangeurs » en dinka et se rapporte à la réputation de cannibales sur laquelle les Azandé ont joué pour terroriser leurs ennemis et conquérir des territoires. Cet ethnonyme, largement utilisé par les Occidentaux (en particulier Britanniques et Français) au début du XXe siècle, est aujourd'hui tombé en désuétude en raison de son caractère péjoratif[5]. Il subsiste néanmoins au travers de la langue turque et du mot Yamyam (« cannibale »)[6].
Selon les sources et le contexte, on observe de multiples variantes des noms Zandé et Niam-Niam : A-Zandeh, Asande, Azande, Azandé, Azandés, Azanga Bazenda, Bazande, Baazande, Wazande Mozandé Niam-Niam, NiamNiam, Nyam-Nyam, NyamNyam, Sande, Zande, Zandé, Sandeh, Zandeh, Zandés[7].
Histoire
Origine
L'origine du peuple Zandé reste hypothétique, car il ne s'agit pas d'un peuple proprement dit, mais plutôt d'un groupe de tribus vaincues par des guerriers venus du Lac Tchad qui, par chaque passage dans un territoire, imposent leur langue, coutumes et cultures aux tribus qui les adoptent[8]. Selon le géographe français Paul Pollacchi, les Zandé sont de race chamitique[9].
Selon l'ingénieur et ethnologue Adolphe de Calonne-Beaufaict[10] ayant vécu en Uélé (1881 - mort au Congo en 1915)[11].
Années 1990
Dans les années 1990, les Zandés représentent à un groupe ethnolinguistique de près de 4 millions d'individus[2].
Les Zande parlent le Pazande, dont le nombre de locuteurs a été estimé à 1 142 000[12].
Culture
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Leurs croyances tournent la plupart du temps autour de la magie, des oracles et de la sorcellerie. Ils pensent que la sorcellerie est une substance héritée dans le ventre qui vit une vie assez autonome, exécutant la mauvaise magie sur les ennemis des personnes. Une sorcière peut parfois être ignorante de ses pouvoirs et peut accidentellement frapper les personnes à qui elle ne souhaite aucun mal. Puisque cette substance est toujours présente, il existe plusieurs rituels reliés à la protection et à l'annulation de la sorcellerie, effectués presque quotidiennement. Les oracles sont une manière de déterminer d'où la sorcellerie suspectée vient et ils étaient pendant longtemps l'autorité légale, celle disant comment répondre aux menaces[13].
Edward Evan Evans-Pritchard a effectué une enquête de terrain en milieu Zandé de 1926 à 1930, y consacrant sa thèse, soutenue en 1927, puis plusieurs ouvrages, dont un sur Sorcellerie, oracles et magie. Quarante ans après son enquête, un article sur l'homosexualité institutionnelle zande (alors disparue, mais que ses informateurs lui avaient rapporté), dans laquelle « les hommes célibataires des compagnies militaires de la cour royale prenaient provisoirement pour "épouses" de jeunes garçons en raison de la difficulté d’accès aux femmes »[14]. Il lui oppose l'homosexualité féminine, réprimée, car elles sont associées à la sorcellerie[14].
↑Encyclopædia Universalis, « ZANDÉ ou AZANDÉ », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
↑R. P. G. Van Bulck, Orthographie des noms ethniques au Congo Belge, Institut Royal Colonial Belge, 1954 (lire en ligne, consulté le 15 avril 2023), p. 9
(en) Jan-Lodewijk Grootaers, A history and ethnography of modernity among the Zande (Central African Republic), University of Chicago, 1996, 2 vol. (thèse)
Adolphe de Calonne-Beaufaict, Azande : introduction à une ethnographie générale des bassins de l'Ubangi-Uele et de l'Aruwimi, M. Lamertin, Bruxelles, 1921, 281 p.
Éric de Dampierre, Une esthétique perdue : harpes et harpistes du Haut-Oubangui, École normale supérieure, Nanterre, 1995, 239 p. (ISBN2-7288-0206-8)
Louis Du Couret, (Hadji-Abd-El-Hamid-Bey), Voyage au pays des Niam-Niams ou Hommes à queue, avec un portrait d'un Niam-Niam et une notice biographique sur l'auteur par Alexandre Dumas, Martinon, Paris, 1854, 104 p.
E. E. Evans-Pritchard, Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé (traduit de l'anglais par Louis Évrard), Gallimard, Paris, 1972, 642 p.
E. E. Evans-Pritchard, « Sexual Inversion among the Azande », American Anthropologist, vol. 72, n° 6, 1970, p. 1428-1434.
Claudine Huysecom-Wolter et Andrée Annaert-Bruder, L'emploi du temps du paysan Zande dans le bassin de l'Uélé en 1959-1960 : enquête de la 8e Section du CEMUBAC, de 1958 à 1961 dans le nord-est du Zaïre, Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren, 1980, 72 p.
Koen Impens, « Essai de bibliographie des Azande », in Annales Aequatoria, no 22, 2001, p. 449-514
Fabrice Marandola, La musique de xylophone Zandé (Centrafrique), Université Paris 4, 1993, 153 p. (mémoire de maîtrise de Musicologie)
Jean-Dominique Pénel, Homo caudatus : les hommes à queue d'Afrique centrale : un avatar de l'imaginaire occidental, Société d'études linguistiques et anthropologiques de France, Paris, 1982, 232 p. (ISBN2-85297-108-9) (texte remanié d'une thèse d'Anthropologie)
Discographie
Anthologie de la musique congolaise – RDC, vol. 12 : Musiques des Azande, Musée royal de l'Afrique centrale/Fonti musicali (CD + livret)
Filmographie
(de) Azande (Äquatorialafrika, Nordost-Zaire) : Termiten-Orakel, film documentaire d'Armin Prinz, IWF Wissen und Medien gGmbH, Göttingen, 1978 (tournage 1974), 4 min 08 s (DVD)
(de) Azande (Äquaorialafrika, Nordost-Zaire) : Gift-Orakel, ilm documentaire d'Armin Prinz, IWF Wissen und Medien gGmbH, Göttingen, 1978 (tournage 1974), 5 min 09 s (DVD)
(de) Herstellen von Maniokmehl und Manikfladen bei den Azande, Nordost-Zaire, film documentaire d'Armin Prinz, IWF Wissen und Medien gGmbH, Göttingen, 1989 (tournage Zaïre, 1986), 9 min 18 s (DVD)
(en) Strange beliefs : Sir Edward Evans-Pritchard, 1902-1973, film documentaire d'André Singer, Royal Anthropological Institute, Londres, 200X, 52 min (DVD)