Yossi Cohen
Yosef Meir (Yossi) Cohen (en hébreu: יוסי מאיר כהן), né le à Jérusalem, est le Ramsad, directeur du Mossad, de à . BiographieSon père Léo Cohen, dont la famille était installée à Jérusalem sous l'Empire ottoman, puis sous les Britanniques et finalement en Israël depuis 7 générations, était un vétéran de l'Irgoun, l'une des organisations clandestines paramilitaires sionistes en Palestine avant l’établissement de l’État d’Israël[1]. Sa mère originaire de Hébron, était institutrice[2]. Yossi Cohen a fait sa scolarité dans une école religieuse, la yeshiva Or Etzion (en), sous l'autorité du rabbin Rabbi Haim Drukman[3]. Il était dans les parachutistes pendant son service militaire. Il a été recruté dans le Mossad à l'âge de 22 ans en 1983, où il a commencé à servir comme officier de terrain sous le nom de code de «Callan». En 2004, le directeur du Mossad Meïr Dagan l'a nommé chef des opérations iraniennes[4]. À partir de 2006, il a été agent opérationnel dans la division « Tsomet », où il est chargé de recruter et de gérer des informateurs[5]. Ce qu'il a réussi notamment parmi des membres du Hezbollah et du Corps des gardiens de la révolution islamique[4]. Entre 2011 et 2013, il était sous-directeur de l'agence alors dirigée par Tamir Pardo, il était alors connu sous le pseudonyme de « Y ». Il a gagné pour des raisons classifiées le Prix de la défense d'Israël, la plus haute distinction du Mossad[6]. Entre 2013 et 2016, il était conseiller en sécurité du premier ministre. Ses rapports avec Benyamin Netanyahou à l'époque lui vaudront des soupçons de corruption, démenties par l'intéressé[7]. Il postule pour prendre la direction du Mossad et en est élu le directeur face à deux autres candidats et après trois entretiens[8]. Sa désignation par le premier ministre de l’État d'Israël Benyamin Netanyahou est annoncée en [9]. Action à la tête du MossadSa nomination suivant celle de Roni Alsheikh (en) comme nouveau préfet général de police, en , est interprétée comme un renforcement de l'influence des nationalistes religieux partisans dans les organes sécuritaires d'Israël[10]. Son mandat lui a été confié avec comme priorités le programme nucléaire iranien et les liens avec les États arabes[11]. Ses relations avec l'IranÀ la suite des incidents dans le golfe d'Oman en mai et juin 2019, il considère que l'Iran en est en partie responsable : « Je peux vous assurer, selon nos sources et les meilleures sources occidentales, que l'Iran est derrière les récentes attaques dans le Golfe »[12]. Parmi les personnalités iraniennes visées par ses services figurait Qassem Soleimani : « Il sait très bien que son assassinat n’est pas impossible. Ses actions sont identifiées et ressenties partout… Il est indubitable que l’infrastructure qu’il construit pose un grave défi à Israël », avait déclaré Yossi Cohen en [11]. Or le major-général du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui avait déjà échappé à un assassinat commandité par le Mossad en 2008, est tué le par une attaque de militaires américains[13]. L'une de ses actions remarquées à la tête du Mossad a consisté à récupérer des renseignements au sujet du nucléaire iranien, grâce à une mission menée à Téhéran, en [14]. Il accompagne en Benyamin Netanyahou lors de son voyage en Arabie saoudite afin d'y rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane. La rencontre est interprétée comme un message à l'adresse de Joe Biden, le président élu des États-Unis, afin de l'inciter à maintenir une « ligne dure » contre l'Iran[15]. Son rôle durant la pandémieLors de la pandémie de Covid-19, Yossi Cohen a été chargé de mettre les ressources du Mossad au service de la crise sanitaire en Israël, notamment dans la coordination de l’achat de matériel médical à l’étranger[16],[17]. Dans le cadre de sa fonction et de la proximité qu'il avait avec le ministre de la santé Yaakov Litzman, porteur du coronavirus, il a dû se faire tester: un test révélé négatif le [18]. Tentatives d'intimidation envers la Cour pénale internationaleLe , le journal britannique The Guardian révèle qu'il a mené une opération entre 2017 et 2021 dirigée contre Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale[19]. Selon de multiples témoignages, il a approché Fatou Bensouda en lui adressant des menaces sur sa sécurité et celle de ses proches, afin qu'elle abandonne les enquêtes sur les crimes de guerre en Palestine[20]. Son prédécesseur, Tamir Pardo, a publiquement désavoué ces pratiques, qu'il rapproche de celles de la Cosa Nostra[21]. Un journaliste israélien a témoigné avoir été menacé par des hauts gradés de la sécurité s'il rendait publiques ces tentatives d'intimidation de la CPI par le directeur du Mossad[22]. Après avoir quitté le MossadIl quitte le Mossad à la fin de son mandat début juin 2021[23] et peu après il n'exclut pas dans un entretien diffusé à la télévision que son agence avait pu faire exploser l’installation souterraine de centrifugation de Natanz en Iran et a confirmé que Mohsen Fakhrizadeh, le principal scientifique nucléaire iranien assassiné, était dans la ligne de mire du Mossad depuis des années. De plus, il n'a pas exclu de chercher à devenir Premier ministre, même si ce n'était pas son ambition présente[23]. Vie personnelleYossi Cohen parle couramment l’hébreu, l'arabe, l'anglais et le français, et est coureur de marathon. Il est surnommé « HaDougman » (« הדוגמן », soit « le modèle » en hébreu ) en raison de son physique avantageux[24],[25]. Il est considéré comme hautement intelligent[26]. Il est décrit comme très sociable, dégageant charme, charisme et confiance en soi. Il est extrêmement méticuleux quant à son apparence et à sa nutrition[27]. Il a cinq enfants, l'un d'entre eux était officier dans les renseignements militaires de l'unité 8200 malgré une infirmité motrice cérébrale[28], ainsi qu'une petite-fille. En tant que chef du Mossad, Cohen a embauché des dizaines de personnes handicapées pour divers postes. DéclarationsEn 2019 : « Tout récemment, le rétablissement de relations officielles avec Oman a été annoncé ainsi que la mise en place d’un bureau de représentation du ministère (israélien) des Affaires étrangères dans ce pays »[29]. Notes et références
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