Yannick SimbronYannick Simbron
Yannick Simbron (1938-2008) est un syndicaliste enseignant français, secrétaire national du Syndicat national des instituteurs, puis secrétaire général de la FEN entre 1987 et 1991. Yannick Simbron est né le à Nantes. Titulaire du seul baccalauréat, il devient instituteur à 20 ans. Il s'engage au Syndicat national des instituteurs et aux jeunesses socialistes. Il meurt le [2]. L'ascension d'un militant
Secrétaire général de la FENLe projet d'«École de l'An 2000» (La Rochelle, 1988)Le , Yannick Simbron devient secrétaire général de la FEN. À ce poste, il tente de réformer l'organisation. Dès au congrès de La Rochelle, il lance le slogan «Travailler autrement» destiné à redéfinir les conditions de travail des personnels d'éducation. Le projet L'École de l'an 2000, finalisé dans le cadre du congrès après un intense travail préparatoire sous la responsabilité du secrétaire national «Éducation» Jean-Yves Cerfontaine, est la réflexion d'ensemble la plus considérable conduite par la Fédération depuis l'élaboration en 1973, du projet d'École de l'éducation permanente[5]. Il y intègre une approche originale sur les familles de métiers, entend valoriser le rôle et les missions assumées par ceux que l'on nomme encore négativement «les non-enseignants» et acte, dans la FEN, la notion de «corps comparables» pour les enseignants[6]. Il prend également en compte l'évolution des qualifications et, en particulier, la création du baccalauréat professionnel en 1985 par Roland Carraz, secrétaire d'État à l'Enseignement technique de Jean-Pierre Chevènement, que la FEN a porté et soutenu à la fois[7] malgré l'opposition interne virulente du SNES et de la tendance Unité & Action de la FEN, majoritaire au SNES. La majorité de la FEN mesure à la fois la nécessité de faire évoluer profondément le système éducatif, pour une plus grande efficacité et une plus grande justice sociale, en assumant parallèlement sa mission traditionnelle pour la reconnaissance des métiers qu'elle regroupe, en particulier les enseignants en attente forte de revalorisation. Elle a fait le constat que les milliers de création de postes obtenues après 1981 n'ont pas suffi par elles-mêmes, même en améliorant les conditions de travail des élèves et des maîtres, de modifier sensiblement les pratiques et les structures. Après la parenthèse Chirac-Monory de 1986-1988 qui s'est traduite par de violentes attaques visant directement la FEN qu'explique la virulence du combat laïque des années 1981-1984[8], l'objectif était aussi, dans la perspective de l'élection présidentielle, de passer un accord gagnant-gagnant avec le premier parti d'opposition pour inscrire la revalorisation des personnels dans un contexte de transformation démocratique du système éducatif. Un certain nombre de contacts avaient alors été pris avec Laurent Fabius, alors secrétaire national du PS chargé de l'éducation. Cette logique sera ignorée par Lionel Jospin devenu ministre de l'Éducation nationale en 1988 qui s'en tient, en 1988-1989, à la seule revalorisation des enseignants[9]. De la tentative de rénovation syndicale à l'évictionYannick Simbron cherche également à moderniser le fonctionnement de la fédération, mais aussi à donner un nouvel élan au syndicalisme. Le 5 janvier 1990, dans une tribune du Monde, il lance l'idée de créer une grande organisation réformiste réunissant la FEN, la CFDT, FO et des syndicats autonomes, qui reste sans lendemain faute de partenaires syndicaux désireux d'avancer.[réf. nécessaire] Début 1991, au congrès de Clermont-Ferrand, il n'est réélu que de justesse au moment où le congrès a mandaté la FEN pour engager des réformes de structure[10]. Yannick Simbron, alors que la fracture s'accroît de plus en plus sensiblement entre la majorité de la FEN, d'une part, et, d'autre part, sa principale minorité «Unité-Action» et les syndicats qu'elle contrôle (notamment le SNES et le SNEP), semble peu enclin à assumer la rupture et considère, de fait, qu'une «cogestion» de la FEN est possible, dès lors que le mur de Berlin, et avec lui le modèle communiste, se sont effondrés. Il considérait dès lors que le courant Unité-Action serait amené à évoluer, analyse non partagée dans de vastes secteurs de la majorité et notamment dans l'équipe dirigeante de son syndicat d'origine, le SNI-PEGC, mais aussi au sein de secrétariat de la FEN. Cette situation conduit à ce que s'installe, comme l'indiquera le communiqué ultérieur de la FEN, «des incompréhensions et une crise de confiance» entre la majorité des responsables UID de la FEN et lui. il est contraint à la démission à l'issue d'une réunion de l'Exécutif national (composé de militants majoritaires) le [11] et son successeur Guy Le Néouannic est officiellement désigné par le Bureau national de la FEN le [12]. Après la FENDe 1991 à 1998, il exerce les fonctions de directeur du Bureau de Paris du Bureau International du Travail (BIT)[13]. Il milite également dans de nombreuses associations dont le Groupement des retraités éducateurs sans frontières (devenu ensuite le Groupement d'Éducateurs sans Frontières ou GREF)[14] dont il assure la présidence, le Comité français pour la Marche mondiale contre le travail des enfants et Solidarité laïque. Toujours syndiqué, Il assiste, en tant qu'ancien secrétaire général invité, au congrès de Bordeaux de l'UNSA Éducation qui a eu lieu du 26 au . Il meurt le d'une hémorragie cérébrale. DistinctionYannick Simbron avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur le . Bibliographie et sources
Articles connexesBibliographie
Liens externes
Notes et références
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