Xanthippe (Sparte)
Xanthippe (en grec ancien Ξάνθιππος / Xánthippos) est un général spartiate qui vécut au IIIe siècle av. J.-C. Il entre au service de Carthage lors de la première guerre punique et réorganise l'armée des mercenaires. Il défait le consul romain Régulus et le fait prisonnier en 255 à la bataille de Tunis.
L'historien grec Polybe dans le livre I de ses Histoires donne une tout autre version. Pour lui l'arrivée de Xanthippe est plutôt fortuite et il serait arrivé avec d'autres mercenaires venus de Grèce :
Bien vite les propos de Xanthippe se répandirent et les dirigeants décidèrent de le convoquer, l'écoutèrent et lui remirent une armée pour le mettre à l'épreuve:
Les Carthaginois décident donc de livrer bataille aux Romains et c'est ainsi que s'engage la bataille de Tunis en 255 av. J.C. Xanthippe commence la bataille par une attaque des éléphants qui occupe la plus grande partie de l'infanterie romaine et lance sa cavalerie sur les ailes de son adversaire. Au premier choc, la cavalerie romaine, largement dépassée en nombre, est aisément défaite et mise en fuite par son homologue carthaginoise. Les Romains connaissent par contre un certain succès sur leur aile gauche avec 2 000 hommes, peut-être des troupes alliées, qui défont les mercenaires en face d'eux et les poursuivent jusqu'au-delà de leur camp. Pendant ce temps, au centre, l'infanterie romaine résiste à l'attaque d'éléphants mais seules quelques unités isolées réussissent à attaquer la phalange carthaginoise et elles sont facilement battues. Finalement, la cavalerie carthaginoise charge les Romains déjà malmenés des deux côtés à la fois, détruisant toute cohésion et annihilant l'armée romaine. Seuls les 2 000 hommes de l'aile gauche, victorieux des mercenaires parviennent à s'échapper et sont rembarqués par la flotte romaine ; le consul Regulus lui-même est fait prisonnier[2]. La fin de XanthippeLa fin de Xanthippe est malheureusement mal connue et diffère selon les versions. Appien nous dit que les Carthaginois, pour que l'on n'attribua pas aux Lacédémoniens un si grand exploit, feignirent de l'honorer par une foule de présents et de le reconduire à Lacédémone à bord de trières, mais ils donnèrent l'ordre aux triérarques de le jeter par dessus bord avec ses compatriotes qui l'accompagnaient dans la traversée[3]. La tradition de cette mort en mer est rapportée différemment par Diodore[4], qui fait état de l'embarquement de Xanthippe sur un navire en mauvais état qui est ensuite intentionnellement coulé[5]. Polybe[6], quant à lui, nous dit seulement de Xanthippe qu'il quitta Carthage après cet éclatant succès pour ne pas donner prise aux calomnies et à la jalousie ; mais il signale une autre version de ce départ, dont il annonce un récit à venir qui ne nous est malheureusement pas parvenu[7].
Le passage de Polybe renvoyant à un récit ultérieur qui ne nous est pas parvenu à laissé place à plusieurs conjectures de la part des historiens. Une des hypothèse, remise en doute par Paul Pédech[8], est qu'il serait le même Xanthippe à qui Ptolémée Evergete avait confié en 246/5 le gouvernement de plusieurs provinces au-delà de l'Euphrate. Il aurait donc commandé l'armée lagide contre l'armée séleucide en Syrie durant la troisième guerre de Syrie et gouverné les territoires conquis par les Lagides en Asie. Ces conjectures se basent sur un passage du commentaire sur Daniel de Saint Jérome[9] faisant référence à un certain Xanthippe. En effet, il aurait été surprenant que Polybe soit revenu dans son histoire sur ce qui n'était qu'un fait divers si le personnage n'avait pas eu une certaine postérité. Il devait peut-être réapparaitre plus tard dans l'œuvre de Polybe où l'historien en profitait pour raconter à nouveau cette anecdote. Mais Paul Pédech remarque que Polybe ne remontait pas si haut dans l'histoire de l'Égypte. Dans son livre XIV il résumait seulement les années de 216 à 205 avant J.C[8]. Source antique
Notes et références
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