William Blanc, né en 1976[1], est un historien qui travaille principalement sur la fantasy et les usages contemporains du Moyen Âge[2]. Il est notamment l'auteur d'ouvrages de vulgarisation sur les représentations contemporaines du Moyen Âge.
En 2012, alors qu'il est doctorant, il critique à de multiples reprises le livre Métronome : l'histoire de France au rythme du métro parisien de Lorànt Deutsch, publié en 2009, et son adaptation en documentaire qui venaient d'être diffusée sur France 5[5]. Il déplore notamment des différences de traitement entre les mouvements populaires et les figures religieuses ainsi que l'apologie d'une vision héroïsée et chrétienne de l'Histoire de France : « Alors que 8 pages sont consacrées à Saint Denis, 13 à Sainte Geneviève, 15 à Pépin le Bref, la Commune de Paris et ses 20 000 morts n'ont droit qu'à un petit paragraphe. Et en quelques lignes, pas question d'expliquer pourquoi le peuple parisien s'est soulevé en 1871. Tout au plus l'acteur parle-t-il d'une « fureur populaire » venue d'on ne sait où et de soldats rompant les rangs, parce que « fatigués, démoralisés, déboussolés ». L'épisode de la Commune sera même ignoré lors de l'adaptation télévisuelle au profit d'un panégyrique de l'œuvre d'Haussmann »[6]. L'auteur répond à ce sujet : « Toute cette polémique est partie d'un étudiant en histoire qui a pris mon livre pour cible et s'acharne depuis six mois à détruire mon travail et insinue que je suis le relais d'une idéologie »[7].
En 2013, avec deux autres historiens, Aurore Chéry et Christophe Naudin, ils publient Les Historiens de garde dans lequel ils critiquent les reprises réactionnaires de faits historiques et l'« histoire spectacle »[8],[9].
En 2015, il écrit avec Christophe Naudin, un autre historien médiéviste, Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l'histoire au mythe identitaire, une tentative de déconstruction d’un mythe historiographique[10].
En 2016, lui et Christophe Naudin mettent en doute dans une tribune publiée dans Le Monde l'authenticité d'un anneau acheté par Philippe de Villiers et annoncé avoir appartenu à Jeanne d'Arc. Ils relèvent notamment une instrumentalisation du mythe[11]. À la suite de cela, l'homme politique les attaque en diffamation en 2017 mais ils sont finalement relaxés en 2019 et en 2021[12],[13],[14].
En 2016, son ouvrage sur Le roi Arthur, un mythe contemporain étudie cette figure dans une perspective médiévaliste, de Chrétien de Troyes à "Kaamelott" - une nouvelle édition a paru en 2020. En 2019, il publie Winter is Coming, un livre étudiant les liens entre la politique et le genre de la fantasy[15] peu après son livre sur les Super-héros : une histoire politique (2018).
Il a également animé une webradio, Fréquence médiévale, et un festival de films consacré au Moyen Âge, Bobines et Parchemins[3].
Œuvres
William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, Les Historiens de garde, De Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, Paris, Inculte, , 224 p. (ISBN979-1091887083).
William Blanc et Christophe Naudin, Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l'histoire au mythe identitaire, Montreuil, Libertalia, , 328 p. (ISBN978-2-918059-60-8 et 2-918059-60-9, OCLC906029230).
↑ a et bGroupe d'Anthropologie Historique de l'Occident Médiéval, « William BLANC », sur gahom.ehess.fr (consulté le )
↑William Blanc, « Problème de l'économie de transhumance en Provence au XVe siècle : les intermédiaires entre nourriguiers et loueurs d'estives », Thèses.fr, Paris 1, (lire en ligne, consulté le )
↑Adrien Bayard, « William Blanc et Christophe Naudin, Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l’histoire au mythe identitaire. Paris, Libertalia, 2015, 328 p. (« Ceux d’en bas », 4) », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, vol. 71, no 71, , p. 196–198 (ISSN0751-2708, lire en ligne, consulté le )
↑William Blanc et Christophe Naudin, « Comment Philippe de Villiers récupère le mythe de Jeanne d’Arc », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )