Alexandre Ledru-Rollin (1807-1848) fut le meneur des républicains radicaux français en 1848/49.
Membre du gouvernement provisoire de 1848, il fait adopter par décret le suffrage universel français. Ministre de l'Intérieur, il conserve ses fonctions dans la commission exécutive avant d'être exclu du gouvernement après les Journées de juin.
Candidat des républicains radicaux à l'élection de la présidence de la République, il n'obtient que 5% des suffrages.
Chef de la Montagne, il s'oppose violemment à la politique réactionnaire de l'Assemblée élue en 1849, en particulier à l'envoi d'une expédition militaire qui vise à étrangler la jeune République romaine pour rétablir le pouvoir pontifical. Après avoir tenté en vain d’organiser un soulèvement le 13 juin 1849, il est déchu de son mandat de représentant mais parvient à s’enfuir en Angleterre.
Âme du mouvement radical dans le Grand-duché de Bade, le journaliste Gustav Struve (1805-1870) est l'ami de Friedrich Hecker. C'est aux côtés de ce dernier que Struve prend part à la première insurrection républicaine badoise (avril 1848).
Contraint de fuir en Suisse après la défaite de Kandern, il mène une nouvelle tentative à Lörrach au mois de septembre. Vaincu par les troupes de la Confédération germanique et arrêté, il est condamné à plusieurs années de prison. La troisième insurrection républicaine badoise le libère, mais celle-ci est à son tour écrasée par les troupes prussiennes (mai-juillet 1849). Struve s'exile alors à Londres puis aux États-Unis.
Le 6 octobre 1848, la foule tente d'empêcher l'armée autrichienne de quitter Vienne pour réprimer la Révolution hongroise. Cet incident dégénère en combats de rue d'une grande violence : c'est l'insurrection viennoise d'octobre 1848.
Le 7 octobre, l'empereur doit prendre la fuite à Olmütz sous la protection du prince de Windischgrätz. Deux semaines plus tard, c'est au tour de l'assemblée constituante d'être évacué à Kroměříž en Moravie.
Sous le commandement des généraux Windischgrätz et Jelačić, les troupes autrichiennes et croates reprennent la ville entre le 26 octobre et le 2 novembre. Près de deux-mille personnes - dont le député radical allemand Robert Blum - sont tuées lors des combats ou exécutées.
Le "Statut fondamental de la Monarchie de Savoie du 4 mars 1848" ou Statut albertin (Statuto albertino) est une constitution accordée par Charles-Albert de Sardaigne, roi de Piémont-Sardaigne, à son peuple.
Promise au peuple par une déclaration du 8 février 1848, l'élaboration de ce texte est confiée à un « conseil de conférence », qui s'inspire des modèles constitutionnels français (1830) et belge (1831).
En vertu de cette constitution, le roi garde des pouvoirs assez étendus mais doit partager le pouvoir législatif avec un Parlement bicaméral.
Surtout, il reconnaît des libertés fondamentales telles que la liberté de la presse et la liberté de réunion.
Appliquée au Royaume d'Italie (1861-1946), dont le premier souverain fut le fils de Charles-Albert, cette constitution sert de référence pendant près d'un siècle.
« Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne. »
C'est par ces mots que commence le Manifeste du Parti communiste, un essai de Karl Marx et Friedrich Engels, membres de la "Ligue des communistes". Publié à Londres en février 1848, le "Manifeste" présente une vision originale de l'Histoire, structurée par une lutte des classes entre bourgeois et prolétaires. Prenant le parti des seconds, qu'ils exhortent à s'unir, Marx et Engels prévoient une révolution générale. Celle-ci n'a que peu de rapports avec le Printemps des peuples, dont la plupart des meneurs exigent des réformes libérales ou démocratiques sans remettre fondamentalement en cause le régime capitaliste. De fait, le "Manifeste" est peu lu dans les années 1848-50 (il faut par exemple attendre les années 1880 pour qu'il soit connu en France) et l'extrême-gauche européenne reste partagée entré démocratie sociale et socialisme utopique.
D'origine irlandaise, Marie Gilbert (1821-1861) entame en 1842 une carrière de danseuse exotique et de courtisane en prenant le nom de scène de Lola Montez. En 1846, un voyage en Bavière lui permet de rencontrer le roi Louis Ier, qui tombe amoureux d'elle et en fait sa maîtresse. Son influence sur le roi, qui l'anoblit avec le titre de comtesse pour son anniversaire en 1847, suscite la réprobation de la population bavaroise et contribue à la chute de Louis Ier en mars 1848. Chassée de Munich et abandonnée par son royal amant, Lola s'enfuit en Suisse et continue sa carrière dans plusieurs pays anglo-saxons.
Issu du royalisme ultra, l'écrivain et poète français Victor Hugo (1802-1885) siège parmi les députés de la droite conservatrice (parti de l'Ordre) en 1848. Adversaire de la politique sociale de la république (et notamment des ateliers nationaux de Louis Blanc), il est choqué par la férocité de la répression des Journées de Juin. Il évolue alors progressivement vers la Gauche et devient un défenseur des libertés et valeurs républicaines à partir de 1849.
Cette année-là, lors d'un "congrès international de la paix" (Paris, 21 août), il prononce un célèbre discours dans lequel il se prononce en faveur d'un État fédéral européen, garant du respect de la démocratie et du maintien de la paix, qu'il appelle "les États-Unis d'Europe".
Ce projet utopiste devra attendre 1992 (Traité de Maastricht) pour voir un début de réalisation.
Le décret du 27 avril 1848 abolit définitivement l'esclavage en France.
Une première abolition avait été proclamée en 1794 mais la pression des planteurs avait eu raison de cette décision : la loi du 20 mai 1802 rétablissait l'esclavage dans les colonies françaises.
Sous la Monarchie de Juillet, la législation impose un meilleur traitement des esclaves ainsi qu'une abolition partielle dans les domaines royaux antillais. Or, ces mesures ne prévoient pas de terme à l'esclavagisme et sont inégalement appliquées.
Après la chute de la monarchie, un partisan actif de l'abolition est nommé au sein du gouvernement provisoire à la fonction de "sous-secrétaire d'État chargé des colonies et des mesures relatives à l'esclavage" : Victor Schoelcher prépare dès le 4 mars le décret abolissant la condition servile.
Au Danemark, qui avait initialement prévu une période transitoire de douze ans (1847-59), l'abolition immédiate est décidée le 3 juillet 1848.
La péninsule italienne, alors divisée en de multiples États, est traversée par un embrasement général au cours du printemps des peuples de 1848. Tous les États se voient obligés de concéder une constitution tandis que Milan et Venise, les principales villes du Royaume lombard-vénitien se rebellent contre l'empire d'Autriche. Le royaume de Sardaigne se porte à leur secours, ce qui donne lieu à la première guerre d'indépendance italienne. Celle-ci entraîne le Grand-duché de Toscane, les États pontificaux et le royaume des Deux-Siciles mais ces derniers renoncent rapidement aux réformes, provoquant une large contestation de leurs éléments les plus libéraux. Cette contestation, alors que se poursuit la guerre austro-sarde bientôt en défaveur des Sardes, prend, à Rome, une tournure révolutionnaire. Le Premier ministre Pellegrino Rossi est assassiné, le pape s'enfuit à Gaète sous la protection de Ferdinand II des Deux-Siciles et la République romaine est instaurée.
Cette nouvelle République romaine ne dure que cinq mois, du au , et prend fin après une expédition française votée par l'Assemblée nationale française et avec le soutien de Louis-Napoléon, alors président de la Deuxième République française. Cet épisode est connu, en France, sous le nom d'expédition de Rome. La République romaine, cernée de toutes parts, doit s'opposer aux Espagnols, aux Napolitains et à l'Autriche qui, forte de sa victoire sur les Sardes, envahit la République romaine. Après de violents combats qui durent un mois, le pape est rétabli dans ses prérogatives par la France.
L’ambiguïté, pour la France, naît de ce que l'intervention est votée par l'assemblée d'une république contre une autre république, alors que toutes deux sont issues du mouvement libéral et démocrate du printemps des peuples et de ce que certains membres de la gauche votent l'expédition afin de défendre une république sœur contre une intervention autrichienne alors que la droite vote l'organisation de la mort de la République romaine. L'opération est accompagnée par un ministre des Affaires étrangères, Alexis de Tocqueville, hostile au pouvoir temporel du pape.
La République amplifie les deux mythes du Risorgimentoitalien qui ont déjà une vision nationale, Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi, personnages centraux de la République, le premier sur le plan politique, le second sur le plan militaire. Elle leur donne une dimension internationale notamment auprès des intellectuels français, George Sand et Victor Hugo.