Wikipédia:Sélection/Fêtes et traditions

Article
Article

La section Lumière sur du portail met en avant différentes articles dont le résumé s'affiche aléatoirement sur la page.
A chaque purge du cache une sélection aléatoire met en évidence un article parmi la liste ci-dessous. Pour ajouter un article sur à la liste, référez vous à la page de discussion.

Divālī

Les lampes dīp (ou diya), allumées en l’honneur du retour de Rama à Ayodhya, et qui ont donné leur nom à Dīpāvalī.
Les lampes dīp (ou diya), allumées en l’honneur du retour de Rama à Ayodhya, et qui ont donné leur nom à Dīpāvalī.

Divali est une fête majeure dans le monde indien. « Divali » est la forme contractée de « Dipavali », tiré du sanskrit « rangée de lampes » (« dipa avali »).

Indissociable de la grande fête de Dussehra, qui a lieu vingt jours avant, elle commémore le retour de Rāma à Ayodhya. Ses habitants avaient alors éclairé les rues, où passait le roi, avec des lampes dip.

Divali est une fête très populaire en Inde : c'est celle des lumières, à l'occasion de laquelle on s'offre des cadeaux et tire des feux d'artifice. Les festivités durent cinq jours, dont le troisième, le plus important (« Bari Divali », « la grande Divali »), est consacré à la déesse Lakshmi, les quatre autres étant associés à différentes légendes et traditions.

Ce troisième jour est aussi le dernier de l'année du calendrier hindou Vikram, utilisé dans le nord de l'Inde. Le lendemain, début de la nouvelle année hindoue, est connu sous le nom d’Annakut dans le nord de l'Inde.

Dans l'Inde du Sud, Divali ne coïncide pas avec le début de la nouvelle année, car un autre calendrier est utilisé, le calendrier Shalivahana. On y célèbre le Nouvel An par d'autres fêtes (Gudhi Padwa, Ugadi, Vishu, ou Varsha pirappu, selon les États), distinctes de Divali et se déroulant habituellement au printemps, en général en mars ou avril.

Outre les hindous, les sikhs et les jaïns fêtent également Divali, en lui rattachant d'autres valeurs symboliques et des références historiques différentes.

Divali est aussi célébrée au Népal (où la majorité de la population est hindouiste) et dans de nombreux pays où vivent d'importantes communautés indiennes, tels que le Royaume-Uni, Singapour, ou l'Afrique du Sud.

Patrimoine oral et immatériel de l'humanité

Danse folklorique, durant le carnaval de Oruro, en Bolivie.
Danse folklorique, durant le carnaval de Oruro, en Bolivie.

La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée en 1972 par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), concernait exclusivement la préservation du patrimoine matériel.

Il est ensuite apparu un intérêt important pour la sauvegarde des traditions orales, en tant que patrimoine culturel immatériel, tel que : traditions à sauvegarder, langues et cultures menacées, savoir-faire artisanal à transmettre ou expression artistique vivante.

Cette distinction appelée : « Proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité » a été octroyée pour la première fois en 2001 après étude approfondie, à 19 espaces culturels ou formes d'expression culturelle. En 2003 les États membres de l'UNESCO ont adopté la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Lire l'article

Feu d'artifice

Feux d'artifice à Macao.
Feux d'artifice à Macao.

Un feu d'artifice est un procédé pyrotechnique utilisant des explosifs déflagrants visant à produire du son, de la lumière et de la fumée. Les feux d'artifice sont souvent utilisés dans des spectacles pyrotechniques ou au cours de célébrations (fêtes nationales, jour de l'an, évènements, etc).

La poudre noire a été rapportée en Europe au XIIIe siècle par Marco Polo, de son long voyage en Chine. Elle a été depuis lors parallèlement utilisée pour la guerre et les fêtes. Jusqu'au XIXe siècle et l'avènement de la chimie moderne, les feux d'artifices étaient principalement jaunes ou blancs. En France, le premier vrai feu a été tiré sur la Place des Vosges, à Paris, alors Place Royale, pour le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII en 1615. À partir des années 1970-80, de nombreux groupes rock commencèrent à utiliser des feux d'artifices lors de leurs concerts en plus des autres effets pyrotechniques. Kiss, surtout, est souvent reconnu comme le premier groupe à avoir utilisé ce genre d'artifices.

Lire l'article

Fête de la Fédération

Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 au Champ-de-Mars à Paris.
Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 au Champ-de-Mars à Paris.

On désigne sous le nom de Fête de la Fédération la fête qui fut organisée à Paris pour l'anniversaire de la prise de la Bastille par La Fayette, commandant de la Garde nationale de Paris.

Célébrée au Champ-de- Mars de Paris, le , on y vit réunis les députés des 83 départements, au nombre de 60 000. Louis XVI assista à cette fête, et y jura sur la Constitution. En 1790, l’Assemblée voulut que cette première commémoration du 14 juillet 1789 soit la fête de la réconciliation et de l’unité de tous les Français.

C'est le que le 14 juillet devint officiellement jour de la Fête nationale française, sur proposition du député Benjamin Raspail, en mémoire de la fête de la fédération.

Lire l'article

Gayant

Gayant et Marie Cagenon devant le beffroi de Douai.
Gayant et Marie Cagenon devant le beffroi de Douai.

Gayant est le géant porté qui symbolise la ville de Douai (France - département du Nord). Entouré de sa femme, Marie Cagenon, et de leurs trois enfants, Jacquot, Fillon et Binbin, il parcourt la ville chaque année pendant trois jours à l'occasion des fêtes de Gayant, début juillet. Le Grand Cortège du dimanche après-midi est le point culminant de ces journées, après l'arrivée, le matin, de la famille Gayant au grand complet dans la cour de l'Hôtel de Ville de Douai, au pied du beffroi.

Gayant est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité comme membre de « Géants et dragons processionnels de Belgique et de France ». L'Unesco précise que les processions traditionnelles d'effigies de géants, d'animaux ou de dragons recouvrent un ensemble original de manifestations festives et de représentations rituelles. Apparues à la fin du XIVe siècle dans les processions religieuses de nombreuses villes européennes, ces effigies ont conservé un sens identitaire pour certaines villes de Belgique (Ath, Bruxelles, Termonde, Malines et Mons) et de France (Cassel, Douai, Pézenas et Tarascon) où elles restent des traditions vivantes.

Ducasse d'Ath

M. et Mme Goliath dansent sur le pont du Gadre, Ath
M. et Mme Goliath dansent sur le pont du Gadre, Ath

La ducasse est une tradition populaire de la ville d'Ath, dans le Hainaut, en Belgique. Remontant au Moyen Âge, elle s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête très appréciée qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels, de chars décoratifs et de groupes historiques.

Depuis le XVe siècle, le phénomène des « géants » est bien présent en Europe occidentale dans les processions et cortèges, les carnavals ou les fêtes publiques en général. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu là où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des processions, a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée. La ducasse est l'événement majeur de la vie festive régionale. Elle donne lieu a de nombreuses réjouissances et manifestations culturelles.

La ducasse d'Ath est inscrite depuis 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO, après sa proclamation en 2005, comme élément des Géants et dragons processionnels de Belgique et de France.

Célébrations dans le judaïsme

Photo représentant divers accessoires pour les temps fixés du judaïsme disposés sur une table : les chandeliers de chabbat, le keli (à l'arrière-plan), le Houmash, le Tanakh, le pointeur de lecture, le chofar et la boîte pour etrog.
Divers accessoires pour les temps fixés du judaïsme (dans le sens des aiguilles : les chandeliers de chabbat, le keli (à l'arrière-plan), le Houmash, le Tanakh, le pointeur de lecture, le chofar et la boîte pour etrog).

Les célébrations et commémorations juives (hébreu : חגי ישראל ומועדיו ’haggei Israël oumoadav, « les fêtes d’Israël et ses temps fixés ») occupent environ 150 jours dans l’année juive.

Tandis que les haggim (hébreu : חגים « fêtes », « festivals » ou « pèlerinages ») désignent principalement, dans la Bible, les trois temps de pèlerinage au sanctuaire, les moadim (hébreu : מועדים « temps fixés ») sont, de manière plus générale, les temps fixés à n’importe quelle époque par une autorité temporelle ou spirituelle pour observer divers rites et coutumes de joie ou de jeûne. Ils peuvent être d’origine religieuse, nationale, civile ou communautaire, étant universellement observés par l’ensemble des courants juifs dans le premier cas et par certains seulement dans les autres.

Ces temps fixés rythment la vie du juif pratiquant et marquent de leur empreinte la culture juive, même profane, notamment dans ses expressions et dans sa tradition culinaire. Ils ont pour la plupart été institués en célébrations ou commémorations officielles de l’état d’Israël, outre les jours récemment instaurés.

Oktoberfest

Oktoberfest.
Oktoberfest.

L'Oktoberfest (« fête d'octobre » en allemand) est une fête de la bière se déroulant à Munich en Allemagne. De nos jours, elle commence systématiquement un samedi de septembre à midi exactement et se termine généralement le premier dimanche d'octobre et dure de seize à dix-huit jours. L'Oktoberfest a lieu près du centre de Munich, sur un terrain vague de 42 hectares servant le reste de l'année soit pour des foires plus petites, soit de parking. Ce site s'appelle Theresienwiese (Prairie de Thérèse) et souvent raccourci par les Bavarois en die Wiesn, « la prairie ». Par extension, le terme désigne également la fête en général.

Afin de préserver le caractère familial de la fête, une fête foraine et des lieux de restauration sont installés autour des tentes. L'Oktoberfest est la plus grande fête foraine au monde. On y trouve des attractions historiques mais aussi de très modernes.

Créée le à l'occasion du mariage du futur roi Louis Ier de Bavière avec la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen le , le jubilé de la fête a été célébré en 2010 à l'occasion de son 200e anniversaire. En 2009, elle a attiré 5,7 millions de visiteurs en seize jours. La fête commence par un défilé de plus de huit mille personnes portant le costume traditionnel : la culotte de peau pour les hommes et la robe à manches bouffantes et tablier de couleurs vives (Dirndl) pour les femmes. Le public se rassemble dans de grandes tentes festives où il peut consommer de la bière en écoutant de la musique. Environ 6 millions de litres sont ainsi bus chaque année…

Noël

Père Noël
Père Noël

Noël est une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité. À l'origine, cette fête était païenne et existait sous des formes différentes pour marquer le solstice d'hiver.

Au XXIe siècle, Noël revêt un aspect largement profane. Elle est devenue une fête commerciale et un moment de l'année célébré, y compris par des non-croyants. Cette fête est caractérisée par un regroupement des cellules familiales autour d'un repas et d'un échange de cadeaux, particulièrement (mais pas seulement) à destination des enfants, qui dans plusieurs pays occidentaux associent ces cadeaux au personnage du Père Noël.

Noël est actuellement fixé au 25 décembre dans les calendriers grégorien et julien par la plupart des Églises.

Lire la suite

Un chant de Noël

Première édition : frontispice et page-titre (1843), par John Leech.
Première édition : frontispice et page-titre (1843), par John Leech.

Un chant de Noël (A Christmas Carol), également publié en français sous les titres Cantique de Noël, Chanson de Noël ou Conte de Noël, est le premier et le plus célèbre des contes écrits par Charles Dickens. Rédigé en même temps que Martin Chuzzlewit et paru en chez Chapman & Hall avec des illustrations de John Leech, il est considéré comme « son œuvre la plus parfaite ». Aussitôt, Thackeray le salue comme un « bienfait national ». Acclamé par les critiques comme par le public, sa popularité n'a jamais faibli. Son protagoniste, Scrooge, reste sans doute le personnage dickensien le plus universellement connu et, grâce à ce livre, Dickens, incarné en une sorte de Père Noël pour le monde anglo-saxon, a été décrit comme l'« inventeur » de la fête qui lui est associée.

Pourtant, c'est d'abord une réponse qu'il a voulu apporter à des controverses d'ordre économique. Mais très vite, le conte s'est donné à lire comme affirmation des célébrations de Noël plutôt que pamphlet polémique, et, selon David Paroissien, qui lui attribue jusqu'au mérite d'avoir « sauvé les congés de fin d'année des griffes de sombres calvinistes », il a été promu au rang de « classique de la littérature de Noël des temps modernes ».

Les adaptations dont il a constamment fait l'objet depuis sa parution témoignent de l'universalité de son message. D'abord le théâtre, puis la scène du music-hall, la radio, la télévision et le cinéma, mais aussi la chanson de variété et la musique classique, le ballet comme la science-fiction, tous lui rendent hommage en une suite ininterrompue dont l'examen reflète l'évolution des goûts et des mentalités depuis le milieu du XIXe siècle.

Fordicidia

La déesse Tellus, sur un des panneaux de l'Ara Pacis, consacré in 9 av. J.-C.
La déesse Tellus, sur un des panneaux de l'Ara Pacis, consacré in 9 av. J.-C.

Dans la Rome antique, les Fordicidia sont une fête religieuse de la fertilité célébrée le 15 avril durant laquelle les Romains offrent en sacrifice des vaches pleines. Une fois les vaches sacrifiées dans chacune des trente curies, les embryons de veaux sont brûlés par les vestales et leur cendre sert quelques jours plus tard pour purifier le peuple lors des Parilia, le 21 avril. Ovide rattache les Fordicidia à un premier sacrifice durant le règne de Numa Pompilius.

Cette fête fait partie du cycle agraire célébré en avril, mois durant lequel ont lieu plusieurs autres fêtes ayant trait à la vie : les Cerealia le 19 (fêtes de Cérès), les Parilia le 21 (fêtes des bergers), les Vinalia le 23 (fêtes du vin) et les Robigalia le 25 (pour protéger les cultures de la rouille ou de la nielle du blé).

L'étymologie du nom Fordicidia pose plusieurs problèmes : les sources nous donnent quatre noms différent pour cette fête et la formation de ces noms ne suit pas les règles d'évolution phonétique du latin. On ne peut alors pas suivre les anciens qui rattachaient Fordicidia au latin fero (« porter », et dans ce cas précis « être enceinte »).

La fête des Fordicidia est considérée comme l'une des fêtes les plus anciennes de la religion romaine et ce rite de fécondité a en effet été rapproché d'autres rites ou mythes identiques présents dans les autres civilisations indo-européennes, particulièrement celui du sacrifice indien de l’aṣtāpadī.

Ducasse de Mons

Le Dragon et les Hommes Blancs
Le Dragon et les Hommes Blancs

La Ducasse de Mons est une fête locale basée sur des traditions ancestrales reconnue au patrimoine oral et immatériel de l'humanité qui a lieu tous les ans à Mons en Belgique, ville située dans la province de Hainaut (Région wallonne). On l'appelle souvent le Doudou, d'après le nom d'un air traditionnel que l'on joue durant les festivités.

Le bourgmestre, Elio Di Rupo, et l'ASBL Saint-Georges de Mons ont fait évoluer le nom traditionnel Ducasse de Mons en Doudou, Ducasse rituelle de Mons, s'attirant les foudres de certains Montois cayaux, originaires de Mons depuis trois générations au moins.

Chaque année, à la Trinité, le cœur des Montois est à la fête. La Ducasse est une fête traditionnelle composée de trois temps forts appelés moments communiels: la descente de la châsse des reliques de Madame sainte Waudru (fondatrice mythique de la cité), la remontée du Car d'Or et le combat dit Lumeçon.

Lire l'article

Fête des Merveilles

Fête des Merveilles, représentation fantaisiste par A-A. Gaillard. Lithographie du XIXe siècle, musées Gadagne.
Fête des Merveilles, représentation fantaisiste par A-A. Gaillard. Lithographie du XIXe siècle, musées Gadagne.

La fête des Merveilles ou fête des Miracles est une cérémonie à la fois religieuse et païenne qui a eu lieu à Lyon sur les rives de la Saône pendant une partie du Moyen Âge. Elle est indissociable de la saint Pothin, jour d'hommage aux martyrs de Lyon de 177.

Les célébrations associées aux Merveilles sont attestées du milieu du IXe siècle à la fin du XIVe siècle. Quelques détails sont connus sur les solennités religieuses, mais aucun sur les réjouissances profanes. Organisées par les principales églises de Lyon, elles consistaient en une procession qui partait de la primatiale Saint-Jean et traversait la cité en s'arrêtant le temps d'une messe sur les lieux dédiés aux martyrs. Le tracé immuable remontait les rives de Saône, de Saint-Jean à Vaise, puis descendait sur plusieurs bateaux selon un rituel codifié jusqu'à Ainay, et se terminait à pied en allant à l'église Saint-Nizier.

Le coût important de la fête en temps de guerre et de famine ainsi que des conflits politiques ont conduit à son arrêt en 1394. Plusieurs auteurs ont par la suite contribué à entourer cette fête de nombreuses légendes qui ont perduré jusqu'à la fin du XXe siècle. Les travaux historiographiques réalisés par Marie-Claude Guigue (collecte des documents historiques) et Jacques Rossiaud ont permis de rétablir la réalité des faits.

Promenade du Bœuf Gras au Carnaval de Paris

Défilé du Bœuf Gras de 1816.
Défilé du Bœuf Gras de 1816.

La Promenade du Bœuf Gras, également appelée « Fête du Bœuf Gras », « Cavalcade du Bœuf Gras », « Fête du Bœuf villé » (promené en ville), « Fête du Bœuf viellé » ou « violé » (promené au son de la vielle ou de la viole), est une très ancienne coutume festive qui se déroule pendant le Carnaval de Paris. Elle consiste, pour les bouchers ou garçons bouchers parisiens, généralement déguisés en sauvages, sacrificateurs ou victimaires, à promener solennellement en musique un ou plusieurs bœufs gras portant divers ornements. D'autres participants déguisés et des chars participent au cortège. Avant la fin du XXe siècle, le ou les bœufs gras étaient abattus une fois les festivités terminées et la viande vendue. À partir de 1845 et jusqu'au début du XXe siècle, les animaux reçoivent des noms inspirés de l'actualité, des succès musicaux, d'opérettes ou littéraires du moment.

La plus ancienne mention de cette fête date de 1712, mais elle apparaît déjà comme ancienne. Plusieurs auteurs prétendent qu'elle est le vestige d'un rituel païen, souvent perçu comme provenant de l’Égypte antique. Pour d'autres, elle est la conséquence d'un culte des astres et se tenait lorsque le Soleil entrait dans la constellation du Taureau, ou bien est la résultante de l'élection d'un boucher de carême qui, ayant produit le bœuf le plus gras, avait seul le droit de vendre de la viande en période de carême aux personnes exemptées de l'abstinence. Plus prosaïquement, le Carnaval et le Bœuf Gras symbolisent la saison de l'abondance et la dernière occasion de faire bombance avant la période de jeûne.

Interdit durant la Révolution française (de 1789 à 1799), le défilé renaît en 1806 et se tient presque sans interruption jusqu'en 1870. Il ne s'arrête qu'entre 1848 et 1850 à la suite de la révolution française de 1848. La défaite de la France dans la guerre franco-allemande de 1870, l'épisode de la Commune de Paris en 1871 et des affaires judiciaires marquent un coup d'arrêt et le Bœuf Gras ne revient au Carnaval qu'en 1896. Il défile de façon irrégulière au début du XXe siècle et fait une apparition en et . La Promenade du Bœuf Gras et le Carnaval de Paris cessent d'être organisés, et l'un comme l'autre ne reviennent dans les rues de Paris qu'à partir de 1998.

La Promenade du Bœuf Gras a attiré plusieurs centaines de milliers de personnes. Elle est un très grand succès populaire et a même conquis une large partie de la sphère intellectuelle et artistique. Le Bœuf Gras est ainsi le sujet secondaire ou principal de pièces de théâtre ou opérettes, de La traviata, de chansons politiques, satiriques, comiques ou carnavalesques, de poésies. La littérature romanesque y fait également allusion. Il est le sujet de nombreux dessins, estampes et gravures, dont des caricatures, peintures, plaques de lanterne magique et photos. L'importance du Bœuf Gras dans la culture populaire a également attiré les commerçants, industriels et politiques dans une optique publicitaire.

Rampog macan

Lithographie d'un rampog macan au milieu du XIXe siècle.
Lithographie d'un rampog macan au milieu du XIXe siècle.

Le rampog macan, également écrit rampok macan, est une cérémonie sacrificielle javanaise ayant eu cours du XVIIe siècle au début du XXe siècle. À l'origine réalisé dans l'alun-alun des cours royales javanaises, le rampog macan était constitué de deux parties : le sima-maesa, un combat dans une cage entre un buffle domestique et un tigre, et le rampogan sima, où plusieurs tigres étaient positionnés au sein d'un cercle d'hommes armés de piques et mouraient en tentant de s'échapper.

Se déroulant en un emplacement à symbolique forte, l'alun-alun, et utilisant des animaux à symbolique très forte dans la culture d'Asie du Sud-Est (le tigre et le buffle), le rampog macan est une cérémonie dont l'interprétation culturelle est riche. Vu comme l'élimination du mal par les observateurs européens, le rampog macan symbolise plus probablement la lutte victorieuse du souverain contre le chaos que représente le tigre, et la purification du royaume tout entier.

Au cours du XVIIIe siècle ou du XIXe siècle, la symbolique rituelle du rampog macan s'affaiblit et la cérémonie devient peu à peu un spectacle ou une festivité. Attribut de la royauté javanaise, il a été utilisé par la noblesse de robe, les priyayi, pour montrer sa richesse et son pouvoir vis-à-vis de la noblesse princière. Le rampog macan a également été perçu comme la lutte politique symbolique entre la compagnie néerlandaise des Indes orientales et les autorités de Java.


Mystères d'Osiris

figurine égyptienne
Statuette d'un « Osiris végétant ».

Les Mystères d'Osiris sont des festivités religieuses célébrées en Égypte antique en commémoration du meurtre d'Osiris. Le déroulement des cérémonies est attesté par des sources écrites variées, mais le document majeur est le Rituel des mystères d'Osiris au mois de Khoiak, une compilation de textes du Moyen Empire. Dans la religion égyptienne, sacré et secret sont intimement liés. De ce fait, les pratiques rituelles sont hors d'atteinte des profanes, car réservées aux prêtres, seuls habilités à pénétrer dans les sanctuaires divins. Le mystère théologique le plus insondable, le plus empreint de précautions solennelles, est la dépouille d'Osiris. D'après le mythe osirien, cette momie est conservée au plus profond de la Douât, le monde souterrain des morts. Chaque nuit, durant son voyage nocturne, le dieu solaire vient s'y régénérer en s'unissant momentanément à Osiris sous la forme d'une âme unique.

Les Mystères se fondent sur la légende du dépècement du cadavre d'Osiris par Seth et sur la dissémination de ses membres à travers toutes les régions du territoire égyptien. Retrouvés un à un par Isis, les membres disjoints sont rassemblés en une momie dotée d'une puissante force de vie. La régénération de la dépouille osirienne par Isis-Chentayt, la « veuve éplorée », est pratiquée chaque année durant le mois de Khoiak, le quatrième du calendrier nilotique (situé à cheval sur nos mois d'octobre et de novembre). Au sein des temples, les officiants s’attèlent à fabriquer de petites figurines momiformes, appelées « Osiris végétants », destinées à être pieusement conservées durant toute une année. Ces substituts du corps osirien sont ensuite inhumés dans des nécropoles spécialement dédiées, les Osiréions ou « Tombeaux d'Osiris ». Les Mystères sont observés durant l'amorce de la décrue du Nil, quelques semaines avant que les champs puissent à nouveau être ensemencés par les paysans. Chaque ingrédient entrant dans la composition des figurines (orge, terre, eau, dattes, minéraux, aromates) est doté d'un fort symbolisme, en relation avec les principaux cycles cosmiques (révolution solaire, phases lunaires, crue nilotique, germination). Leur mélange et leur moulage sous la forme du corps d'Osiris ont pour but d'invoquer les forces divines assurant le renouvellement de la vie, la renaissance de la végétation ainsi que la résurrection des morts.

Soufflaculs de Nontron

Défilé des Soufflaculs pendant l'édition 2014.
Défilé des Soufflaculs pendant l'édition 2014.

Les Soufflaculs de Nontron sont une tradition populaire française de la ville de Nontron, dans le département de la Dordogne. Initialement très répandue dans le Midi de la France, cette fête carnavalesque ne subsiste que dans quelques localités, et notamment à Nontron. La journée de célébration est caractérisée par le défilé des Soufflaculs, vêtus de chemises de nuit et de bonnets de coton blanc, qui, avec un soufflet, ont pour mission de défiler dans la ville et de chasser les mauvais esprits qui se cacheraient sous les jupes des femmes.

Durant cette mascarade qui remonte au Moyen Âge, le peuple se déguise à l'origine pour se moquer des riches, des ecclésiastiques et des puissants. Malgré des difficultés économiques et politiques à demeurer actif d'une année sur l'autre, ce carnaval reste l'événement majeur de la vie festive locale. Inscrits dans l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2010, les Soufflaculs de Nontron sont devenus célèbres pour leur vision comique, caricaturale et satirique de la société.

Katoaga

Cochons et nattes alignés devant le palais royal d'Uvea à Matā'Utu lors d'un katoaga à Wallis en 2008.
Cochons et nattes alignés devant le palais royal d'Uvea à Matā'Utu lors d'un katoaga à Wallis en 2008.

Le katoaga ou kātoaga est une fête coutumière de Wallis-et-Futuna, collectivité d'outre-mer française d'Océanie de culture polynésienne. Lors de cette cérémonie, des biens sont échangés, tels que des cochons, des paniers de légumes (ignames et taro), des nattes, des tapa ou encore des enveloppes remplies de billets de banque. Il a lieu à l'occasion de fêtes religieuses, d'évènements politiques (intronisation d'un souverain, fête nationale...) ou d'évènements privés (mariage, communion, enterrement). D'origine ancienne et présent dans de nombreuses sociétés polynésiennes, le katoaga obéit à un rituel et un protocole strict qui n'a que peu changé depuis la christianisation de Wallis-et-Futuna au XIXe siècle. Il commence par une messe catholique, est suivi d'un repas, d'une cérémonie du kava, puis de danses exécutées par les villageois, avant que les vivres apportés par les habitants ne soient redistribués aux dignitaires et à la population, chaque don étant attribué selon le rang de la personne à qui il est destiné. Des discours, poèmes et récits de la tradition orale sont déclamés par les dignitaires participants. Ces grandes fêtes coutumières mobilisent plusieurs villages ou districts et nécessitent plusieurs semaines voire mois de préparation.

Le katoaga est une obligation coutumière qui concerne l'ensemble de la population. Il répond à une logique de dons et contre-dons comparable à celle du potlatch, où les biens offerts confèrent du prestige à leur donateur et obligent le receveur à rendre en retour, en dehors de toute valeur d'usage ou monétaire. Le statut social du donataire est déterminé par la qualité et la quantité de biens qu'il offre. Les vivres et les objets donnés lors d'un katoaga sont produits par ceux qui les apportent, selon une logique genrée (cochons et ignames pour les hommes, nattes pour les femmes), mais de plus en plus de Wallisiens et Futuniens salariés les achètent à des producteurs, conduisant à une inflation de dons et à de l'endettement pour pouvoir offrir des biens à la hauteur de leur rang. Cela contribue néanmoins à une redistribution des richesses monétaires parmi la population.

Le katoaga met en scène l'ordre social des sociétés wallisienne et futunienne, en affichant la place de chacun dans la hiérarchie, mais constitue également une arène politique, l'autorité des chefs coutumiers se mesurant dans leur capacité à rassembler de nombreuses personnes offrant des richesses qui sont ensuite redistribuées. Cette cérémonie consacre également le rôle des rois coutumiers comme les garants du bon fonctionnement de la société, dans une position d'intermédiaires entre le monde des vivants, celui des ancêtres et Dieu.