Vladislav Sourkov

Vladislav Sourkov
Владислав Сурков
Illustration.
Vladislav Sourkov en 2010.
Fonctions
Vice-président du gouvernement russe
Chef de l'administration gouvernementale

(11 mois et 17 jours)
Président Vladimir Poutine
Président du gouvernement Dmitri Medvedev
Prédécesseur Anton Vaïno
1er Directeur adjoint de l'administration présidentielle de la fédération de Russie

(3 ans, 7 mois et 12 jours)
Président Dmitri Medvedev
Président du gouvernement Vladimir Poutine
Directeur adjoint de l'administration présidentielle de la fédération de Russie

(8 ans, 9 mois et 9 jours)
Président Vladimir Poutine
Biographie
Nom de naissance (ru) Асламбек Андарбекович Дудаев (Aslambek Andarbekovitch Doudaïev)
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance Solntsevo, Oblast de Lipetsk
Nationalité Russe
Parti politique Russie unie
Diplômé de Université internationale de Moscou

Signature de Vladislav SourkovВладислав Сурков

Vladislav Sourkov

Vladislav Iouriévitch Sourkov (en russe : Владислав Юрьевич Сурков), né Aslambek Andarbekovitch Doudaïev le , est un homme d'affaires et homme politique russe, cofondateur du parti Russie unie[1] qui mena Vladimir Poutine au pouvoir en 2001.

Largement considéré comme le principal idéologue du Kremlin des années 2000[1], auteur du concept de « Démocratie souveraine », il est nommé vice-président du gouvernement, chargé de la modernisation le par le président Dmitri Medvedev[2].

Il a le grade civil de conseiller d'État effectif de la fédération de Russie de 1re classe[3].

Biographie

Études

Vladislav Sourkov, fils d'un instituteur tchétchène (Andarbek Doudaïev - devenu ensuite Youri Doudaïev, né en 1942), est déclaré à la naissance sous le nom d'Aslambek Doudaïev. Seule sa mère l'appelle Vladislav dans ses premières années. Il passe les cinq premières années de sa vie en Tchétchénie, d'après ce qu'il déclare dans une interview au journal allemand Der Spiegel, où son père est instituteur à Douba-Yourt, dans le raïon de Chali, au centre de la république autonome. Ensuite son père devient employé à l'état-major du ministère de la Défense d'URSS. Il est aujourd'hui retraité militaire à Oufa. Vladislav Sourkov prend après la séparation de ses parents le nom de jeune fille de sa mère - d'ethnie russe - née Zoïa Antonovna Sourkova, diplômée de l'institut pédagogique de Lipetsk, puis institutrice à Douba-Yourt où elle s'est mariée avec Youri Doudaïev. Le ménage se sépare lorsque l'enfant a cinq ans et celui-ci part vivre avec sa mère à Skopine dans l'Oblast de Riazan. Il est inscrit à l'école sous le nom de Vladislav Sourkov et reçoit ses papiers sous ce nom. Après ses études secondaires à Skopine, il fréquente l'institut moscovite des métaux et alliages pendant l'année universitaire 1982-1983, où il rencontre le futur oligarque Mikhaïl Fridman. Il effectue son service militaire de 1983 à 1985, officiellement au sein d'un régiment d'artillerie basé en Hongrie, ou comme l'a affirmé Sergueï Ivanov en 2006, à la direction générale des renseignements de l'État-major des forces armées russes et soviétiques. Libéré de ses obligations, Sourkov suit une formation de direction de théâtre à l'institut moscovite de la culture (aujourd'hui université d'État moscovite de la culture et des arts), pendant trois ans, mais n'achève pas le cursus. Ce n'est qu'à la fin des années 1990 qu'il décroche un master en économie à l'université internationale de Moscou (en) (fondée en 1991).

Carrière privée

Vladislav Sourkov commence sa carrière en 1987 en travaillant d'abord au service de publicité du centre interprofessionnel des programmes scientifiques et techniques (dirigé par Mikhaïl Khodorkovski), puis s'ouvre aux affaires dès que l'URSS lève l'interdiction de la propriété privée et de l'entreprenariat privé. Il travaille durant les années 1990 pour Khodorkovski, devenu milliardaire grâce au rachat d'actions d'entreprises d'État ne valant plus rien depuis l'effondrement économique de l'URSS et le passage à l'économie de marché. En 1997, Mikhaïl Fridman l'embauche au sein d'Alfa Bank, avant qu'il ne soit élu en 2004 à la tête du comité de direction du transporteur pétrolier russe Transneft.

Carrière publique

Après un bref poste de directeur des relations publiques de la chaîne de télévision russe Perviy Kanal entre 1998 et 1999, il devient premier adjoint au chef de l'administration présidentielle russe, poste qu'il occupe jusqu'en 2011.

Durant les années 2000, il a théorisé les concepts du premier mandat présidentiel de Vladimir Poutine autour de la « verticale du pouvoir » et de la « démocratie souveraine »[4].

Le , il est nommé vice-président du gouvernement, chargé de la modernisation, le no 3 du gouvernement. Il démissionne de son poste le , « pour raison personnelle ». Le , il est nommé conseiller de la présidence de la fédération de Russie pour les questions relatives à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud, fonction qu'il occupe jusqu'au 7 mai 2018, puis du 13 juin 2018 au 18 février 2020[5].

Il fait partie des personnalités politiques russes que l'administration de Barack Obama a suspendues de visa et dont elle a gelé les éventuels avoirs aux États-Unis, en représailles au rattachement de la Crimée à la fédération de Russie, le . Quelque temps plus tard, c'est au tour de l'Union européenne de le frapper des mêmes sanctions.

Le président ukrainien Petro Porochenko accuse le Kremlin, le , d’avoir organisé et dirigé l’assassinat de manifestants anti-russes l'année précédente place Maïdan à Kiev, par l’intermédiaire de Vladislav Sourkov, conseiller du président Poutine. Le ministère russe des Affaires étrangères qualifie ses déclarations de « dignes de traitement psychiatrique » et de « spéculations sur la mort de gens »[6].

Selon Le Figaro, Vladislav Sourkov, homme clé des opérations russes en Ukraine à partir de 2014, a confié le 16 février 2023 sur une chaîne Telegram que les autorités russes n'ont jamais eu l'intention d'appliquer les accords de Minsk II[7].

Fiction

L'écrivain Giuliano da Empoli révèle que le personnage de Vadim Baranov dans son ouvrage Le Mage du Kremlin (2022, Éd. Gallimard, (ISBN 2072958164)) est en partie inspiré de Vladislav Sourkov[8].

Notes et références

  1. a et b Sourkov, l'éminence grise de Poutine sur la sellette, Le Figaro, 24 décembre 2011.
  2. Sourkov, le démineur de Poutine, nommé n° 3, La Tribune de Genève, 27 décembre 2011).
  3. (ru) Russie. « Указ Президента Российской Федерации от 17.01.2000 года №59 "О присвоении квалификационного разряда федеральным государственным служащим Администрации Президента Российской Федерации" » [lire en ligne (page consultée le 30 avril 2023)].
  4. Pierre Avril, « Viatcheslav Volodine, le gardien du Kremlin », Le Figaro Magazine, semaine du 16 septembre 2016, page 26.
  5. (ru) Décret présidentiel n° 132 du 18 février 2020.
  6. (ru) МИД РФ назвал бредом заявления о причастности Суркова к событиям на Майдане. Интерфакс, 20.02.2015.
  7. Régis Genté, « Selon le Mage du Kremlin, Vladimir Poutine ne voulait pas des accords de Minsk 2 », sur lefigaro.fr, .
  8. Paul Vaccca, « « Le Mage du Kremlin » : l'épopée du chaos », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes