Vitali Malkine
Vitali Malkine (en russe : Виталий Борисович Малкин, Vitali Borissovitch Malkine)[note 1] est un homme d'affaires, philanthrope et homme politique russe. Il a été physicien, banquier et sénateur. BiographieEnfance et formationFils de Juifs ukrainiens, Vitali Malkine est né le à Pervoouralsk dans l'oblast de Sverdlovsk en Russie. Vitali Malkine a grandi dans une famille juive ukrainienne. Son père – Boris Samoïlovitch Malkine – était vice-directeur de la tuberie de Tcheliabinsk, sa mère Marianna Davydovna Piatigorskaïa – docteur en médecine. Dès son enfance, il s'intéressait aux mathématiques. Élève studieux au lycée spécialisé no 31 en physique et mathématiques de Tcheliabinsk, il a terminé sa scolarité avec mention, récompensé par une médaille d'argent. En 1975, Vitali Malkine termine l'université avec un diplôme rouge (mention excellent) et poursuit son cursus en physique avec un doctorat à l'Université d'État de Moscou des transports ferroviaires (MIIT), où il se consacre à une thèse sur la métrologie du rayonnement laser[2]. En 1983, sa thèse sur les Éléments d'enregistrement ultrasensibles pour les systèmes de gestion des paramètres des lasers à impulsion lui permet d'obtenir le grade universitaire de docteur en technologie. Le professeur A.V. Chileïko – fils du mari d'Anna Akhmatova – était membre du jury de thèse. Après la soutenance et jusqu'en 1989, Malkine poursuit son activité de chercheur : il travaille à l'Institut de recherche des méthodes holographiques de contrôle au MIIT d'abord en tant que chercheur junior, puis en tant que chef de laboratoire[3]. Carrièreil fit d’abord fortune dans l’importation de matériel informatique en Russie avant de devenir banquier, en fondant ce qui deviendra la troisième banque russe : Rossiiskii Kredit[4]. Il a eu un passeport israélien sous le nom de « Avihur Ben Bar » jusqu'en 2007, date à laquelle il a dû y renoncer du fait de la loi russe, qui n'autorise pas les sénateurs à avoir une double nationalité. Ce n'est qu'en 2013, après avoir renoncé à tous ses mandats politiques, qu'il a pu recouvrer sa nationalité israélienne[1]. Vie privéeVitali Malkine est marié, père de six enfants : Leonid (né en 1986), Daniel (né en 1996), Elian (né en 1998), Yasmina Antonia (née en 2013), Misha Alexandra (née en 2016) et Herman (né en 2017)[5]. FortunePendant plusieurs années, Vitali Malkine a eu l'obligation de déclarer sa fortune pour rester membre du Conseil de la fédération[6].
Engagement social et politiqueActivité en tant que vice-Président du Congrès juif de RussieVitali Malkine a fait partie du groupe des hommes d'affaires russes qui ont fondé le Congrès juif de Russie (CJR ou REK) en 1996[réf. nécessaire]. L'organisation a été créée en tant que fondation caritative, avec pour objectifs principaux de financer l'activité de la communauté juive et lutter contre l'antisémitisme[9]. Activité politique en tant que sénateurLe , Malkine est élu membre du Conseil de la fédération de Russie (sénateur) pour la république de Bouriatie. Son mandat a été reconduit le , puis le [10]. En , Vitali Malkine démissionne de son mandat au Conseil de la fédération après que le blogueur anticorruption Alexeï Navalny révèle que Malkine avait la nationalité israélienne en violation des lois russes sur la double nationalité. Navalny a également affirmé que Vitali Malkine possédait des biens immobiliers à l'étranger qui ne figuraient pas sur ses déclarations fiscales, notamment 111 (cent onze) appartements à Toronto au Canada[11] et un appartement dans le bâtiment Time Warner à New York aux États-Unis d'une valeur de 16 millions de dollars[12]. Étant donné que les accusations initiales avaient été rendues publiques, d'autres accusations suivirent dans les médias russes sur les finances de Malkine, son éventuelle nationalité française, et sa tentative supposée de recevoir la citoyenneté canadienne dans les années 1990[13]. Malkine eut beau nier avec force toutes ces accusations calomnieuses et déclarer qu'il était victime d'une campagne de dénigrement, il ne put que se résoudre à la démission, qu’il justifia comme nécessaire : « c’était la première étape pour protéger le gouvernement contre ces attaques »[14]. Fondation EraVitali Malkine a créé en 2004 la Fondation caritative « Era »[5]. La fondation est située en Bouriatie[15] et travaille à plusieurs missions en parallèle : aide aux enfants («Les enfants sont notre avenir»), soutien de la culture nationale bouriate, soutien de la communauté bouriate («La Petite Patrie»), aide aux personnes âgées - « Aide aux vétérans », « La culture et le sport », développement de la culture (« Le Patrimoine »), « L'enseignement et la science »[16]. Fondation EspoirSa fondation Espoir, lancée en 2014 au Luxembourg et en partenariat avec l’UNICEF lutte contre l’excision et l’infibulation en Éthiopie[17]. PolémiquesAffaire canadienneVitali Malkin a d’abord demandé la résidence permanente en tant qu’entrepreneur auprès du consulat canadien à Detroit en 1994, et a déposé une plainte en 1998 après que la demande ait été rejetée[18]. La procédure eut lieu pendant les investigations liées à l’Angolagate dans lequel le nom de M. Malkine était cité en lien avec un scandale impliquant le transfert de l’allègement de la dette publique entre l'Angola et la Russie[6],[19]. Les autorités d'immigration du Canada craignaient que Malkine ne soit associé au blanchiment d'argent, au commerce illicite des armes et au commerce interdit des diamants de la guerre angolaise[19]. Une fois blanchi par le tribunal suisse, Vitali Malkine a contacté le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), ce qui a été la raison de l'interdiction d'entrée au Canada[20]. Se voyant interdit de séjourner au Canada, Vitali Malkine a créé des sociétés pour ses avoirs en Amérique, notamment Invincible Holdings USA, Inc. et Vigilant Investment Holdings USA, Inc., et en a confié la gestion à Marina Bulman, son associée au Canada[21]. Lors du procès qui opposa Marina Bulman et Vitali Malkine en 2010, Marina Bulman a reconnu qu’elle était à l’origine d’une campagne diffamatoire à l’encontre de son associé dans l’objectif de lui faire interdire l’entrée au Canada. En 2016, les recours au pénal à l’encontre de Madame Bulman étaient toujours en cours[20]. En , Vitali Malkine a enfin pu aller au Canada en visite privée. Au cours de la visite, il a eu des rencontres avec les associations publiques, culturelles et juives du Canada, notamment avec le directeur général de B'nai Brith[22]. Investissements en CorseEn 2005, Vitali Malkine confie la gestion d'une partie de sa fortune à un investisseur luxembourgeois, qui commence par négocier pour son client russe l'achat de plusieurs avions et propriétés immobilières à Paris et à Londres. Fort de cette relation de confiance, il recommande à son client l’achat d’un lieu de villégiature exceptionnel en Corse : l'hôtel Casadelmar, qui venait d'ouvrir à Porto-Vecchio. Ce 5-étoiles, où Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, séjournait régulièrement, était situé près de la plus belle plage de l'île, Palombaggia[24]. En réalité, le banquier était à la manœuvre d’une escroquerie pour détourner à son profit près de 30 millions d’euros car le vendeur prétendu lors de la cession n’était pas le véritable propriétaire du bien cédé. Dans une décision de justice datée du , la Cour d’appel d’Aix-en-Provence (arrêt no 28/2017) prend acte de « l’abus de confiance » et de « l’escroquerie en bande organisée » orchestrée par quelqu'un avec la complicité de Jean-Noël Marcellesi, Antonio Perini, Patrice Lescaudron, Jean-François Giudicelli et Olivier Couriol. Le , le magazine Le Point relate cette « arnaque 5 étoiles de Santa-Manza »[25] et chiffre le préjudice à 18,6 millions d'euros. Loi MagnitskiÀ la suite de la mort suspecte de Sergueï Magnitski, Vitali Malkine dirige une délégation de quatre sénateurs russe devant le congrès américain. Il tente, sans succès, de convaincre les législateurs américains de ne pas voter la loi Magnitski[26]. Les actions de la délégation russe ont provoqué une réaction de Browder : en réponse aux accusations, Browder a de nouveau accusé les autorités russes de corruption et présentant Malkine comme un criminel. Dans ses interviews, Browder affirmait que le sénateur avait calomnié Magnitski, son « ami assassiné », en défendant les fonctionnaires russes impliqués dans la corruption. Dans ses déclarations, Browder accusait Malkine d'implication dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola dans les années 1990 et de liaisons avec la criminalité organisée internationale. Il prétendait que son interdiction d'entrée au Canada en était la preuve. Browder demanda même au Canada de promulguer une « loi Magnitski » et de durcir les mesures à l'égard des gens « coupables de crimes similaires »[27]. Cette délégation visait à empêcher la promulgation d'une loi américaine visant des fonctionnaires russes suspectés d'être impliqués dans la mort de l'avocat, en vain, puisque le Congrès la vota finalement[28]. WikipédiaVitali Malkine a engagé des communicants chargés de « purger » la version française de son article Wikipédia[28]. Propriétés en FranceUn arrêt de la 1re chambre civile de la cour d'appel de Chambéry (Savoie) a révélé en 2020 l'opacité des montages lui permettant l'achat de propriétés foncières en France, en particulier dans la station de Courchevel[29]. Ouvrages
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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