Le génome du virus Nipah est constitué de 18,2 kilobasescodant six protéines structurelles[4]. Comme c'est la règle chez les paramyxovirus[5], le nombre de nucléotides dans ce génome est un multiple de six, ce qu'on appelle « la règle de six[6] ». Un écart par rapport à cette règle, par mutation ou formation d'un génome incomplet, rend inefficace la multiplication du virus[7], vraisemblablement du fait de contraintes structurelles dues à l'interaction entre l'ARN et la nucléoprotéine N du virus[8].
Comme les autres Henipavirus, le virus Nipah produit plusieurs protéines différentes à partir de l'unique gène P à la suite d'un processus d'édition des ARN messagers, dans ce cas par une modification post-transcriptionnelle consistant en l'ajout d'un ou deux résidus de guanosine au niveau d'un site d'édition du gène P avant sa transcription par les ribosomes de la cellulehôte[14] : le gène P produit ainsi une protéine P à partir de l'ARN messager non modifié, une protéine V dans le cas de l'insertion d'un résidu de guanosine, et une protéine W dans le cas de l'insertion de deux résidus de guanosine ; un quatrième produit de transcription, la protéine C, résulte d'un cadre de lecture ouvert alternatif. Si la phosphoprotéine P contribue à l'activité ARN polymérase ARN-dépendante de la protéine L, les protéines V, W et C jouent un rôle d'inhibiteur des défenses antivirales de la cellule hôte, sans que les mécanismes exacts de leur mode d'action soit bien compris[14],[15].
Le virus Nipah a été découvert en 1999, suite à une épidémie en Malaisie, avec les porcs comme hôtes intermédiaires, ce qui a eu pour conséquence l'abattage de plus d'un million de porcs[18],[19]. Presque 300 cas humains ont été recensés, entraînant plus de 100 décès, ainsi qu'une perte économique importante[20].
En septembre 2023 quelques cas mortels ont été diagnostiqués au Kerala en Inde[21]. En janvier 2024, deux décès des suites d'une infection au virus Nipah ont été confirmés au Bangladesh[22]. En 2024, le virus Nipah continue de poser un risque pour les populations humaines et animales en Asie du Sud-Est, avec des épidémies annuelles enregistrées principalement au Bangladesh et en Inde.
Diagnostic
Le diagnostic du virus Nipah implique des tests de laboratoire pour détecter la présence du virus dans les échantillons biologiques. Les méthodes de diagnostic incluent la recherche de l'ARN du virus Nipah dans les échantillons de sang, de liquide céphalorachidien, de salive ou de tissus biologiques.
La recherche de l'ARN du virus Nipah est généralement effectuée par RT-PCR, qui est une méthode rapide et sensible pour détecter l'ARN du virus dans les échantillons biologiques. Les tests de sérologie peuvent également être utilisés pour détecter l'antigène du virus Nipah dans les échantillons sanguins ou les échantillons de liquide céphalorachidien.
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