Victor DespeignesVictor Despeignes
Victor Despeignes ( à Lyon - à Chambéry) était un médecin français. Il est connu pour avoir été le premier à tenter, en , juste après la découverte des rayons X au début , le traitement aux rayons X d'un malade du cancer de l'estomac (l'issue fut néanmoins fatale)[1]. FamilleVictor Despeignes est le fils de François-Nicolas Despeignes qui fut maire-adjoint d’arrondissement de Lyon, directeur du Mont-de-Piété de Lyon et l'un des plus proches conseillers de Antoine Gailleton, maire-médecin de Lyon, favorable aux idées de Louis Pasteur et à l'hygiénisme. La période lyonnaiseVictor Despeignes intégra le laboratoire de parasitologie du Professeur Louis Lortet, doyen de la Faculté de médecine de Lyon et y fut nommé préparateur en 1885 puis chef de travaux en 1892. Louis Lortet reçut mission de la Ville de Lyon pour évaluer la potabilité de ses eaux. Cette étude fut réalisée sous la forme d'une thèse et c'est Victor Despeignes qui l'effectua. Il fit ainsi entre 1890 et 1893 plusieurs analyses systématiques à partir de prélèvements chez l’habitant ou sur différents points du Rhône et de la Saône. Il appliqua des techniques classiques de bactériologie mais utilisa aussi des cobayes de laboratoire en leur injectant les différents prélèvements. Il remit en cause la fiabilité de certains filtres (« les bougies ») et fustigea l’utilisation des puits citadins dont les eaux étaient responsables de nombreux cas de fièvre typhoïde ou de dysenterie[2]. Nommé chef de travaux en 1892, Victor Despeignes pouvait alors prétendre à l’agrégation et à la direction du laboratoire. Pourtant en dépit du soutien de Louis Lortet, c’est René Koehler, docteur en médecine de Nancy, diplômé es sciences naturelles de Paris mais surtout gendre des Frères Lumière depuis 1890 qui fut désigné successeur de Louis Lortet.[3]. Victor Despeignes abandonne alors la recherche et devient médecin de canton, d'abord à Buis-les-Baronnies dans la Drôme puis aux Echelles en Savoie. La première radiothérapie contre un cancerAlors qu'il exerce sa fonction de médecin de canton aux Echelles, en Allemagne le Dr Wilhelm Röntgen découvre un nouveau type de rayon cathodique le . À cette période, la théorie microbienne du cancer, c'est-à-dire l'idée que le cancer puisse être causée par une infection était très répandue. Ainsi, Louis Lortet, aidé de Philibert Genoud, ancien collaborateur de Victor Despeignes, entreprennent d'irradier la région inguinale de cobayes dans laquelle des substances tuberculeuses ont été inoculées. L’irradiation, qui dure au moins 1 heure est répétée pendant 53 jours. Lortet et Genoud présentent leurs résultats à l’Académie des Sciences le [4]. Entretemps, Victor Despeignes est préoccupé par l'état général de son voisin qui souffre de l'estomac. Il diagnostique un cancer et a l'idée de l'irradier. Il se procure un tube de Crookes auprès de Louis Lortet et commence à irradier la tumeur le [5] :
En parallèle à la radiothérapie, Victor Despeignes applique un traitement standard (régime lacté et vin de condurango (en), sorte de quinquina). Pourtant, alors que la tumeur a considérablement diminué, le patient succombe le soit 20 jours plus tard. Dans un second article, Victor Despeignes écrit[6] :
Malheureusement, alors que la presse internationale se fait écho de l'expérience de Victor Despeignes, des voix s'élèvent pour incriminer le traitement standard dans la réduction du volume de la tumeur plutôt que l'action des rayons X. Victor Despeignes abandonnera alors l'idée de poursuivre d'autres traitements[3]. La période chambérienneEn 1906, Victor Despeignes fut nommé Directeur du Bureau d’Hygiène de Chambéry et y poursuivit son action jusqu’à sa mort en 1937. Despeignes mit en pratique ces idées hygiénistes en organisant par exemple en place, pendant les vacances scolaires, la désinfection de tous les manuels scolaires, diverses visites pour les vaccinations, créant des carnets de santé, s’assurant de la salubrité des rues de la ville. De plus, il fonda une association (La "Savoisienne") pour réaliser la construction de maisons individuelles puis des immeubles locatifs avec les premières salles de bain[3]. Pendant la 1re guerre mondiale, trop âgé pour aller sur le front, il fut nommé Médecin principal du Département de la Savoie. En 1935, Despeignes fut nommé chevalier de la Légion d’honneur. Le , Despeignes fut terrassé dans son laboratoire par la perforation d’un ulcère gastrique et ne put survivre à l’opération. Son acte de décès précise qu’il décéda le à minuit quinze à son domicile, 3 rue de la République à Chambéry. Il fut inhumé dans le petit cimetière de Vinsobres, face au Mont Ventoux. Décorations françaises
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Références
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