Vicherey
Vicherey est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est. GéographieSituationLa situation géographique de Vicherey peut être abordée en s’inspirant des mots de son ancien maire, Roger Wadier[1], avec son autorisation, mots figurant dans la préface d’un ouvrage intitulé Vicherey 1790. Vicherey est située au cœur d’une petite région à laquelle sa spécificité géographique a valu dans le milieu des années 1960 la dénomination de Haut-Saintois. Ce village a une conformation fréquente en Lorraine, en forme de croix latine, qui s’abrite d’est en ouest contre le versant nord d’une petite vallée où coule l’Aroffe, très modeste rivière qu’un caprice géologique fait disparaître dans le sous-sol karstique de la jolie vallée des « Prés-aux-Bois », à une dizaine de kilomètres de là, tandis que tout près, le village de Beuvezin en amont et de Pleuvezain en aval, pronostiquent de temps immémoriaux la bise venant de l’est ou la pluie venant de l’ouest. Son environnement est fait de prairies qui se nourrissent dans l’argile profonde, et de vergers de mirabelliers qui s’étagent sur les collines. Sa vieille église romane domine le village depuis ses 420 m d’altitude et, depuis ce plateau, on devine au nord la grande forêt de Saint-Amon par delà la vallée suspendue des trois Tramont (Tramont-Saint-André, Tramont-Emy, Tramont-Lassus), et un horizon de côtes où se découpent à l’ouest les profils de la Côte Saint-Jean (494 m), du Haut de Bouleau (468 m) et du Grand Mont (478 m). Vicherey est une commune excentrée et, bien que située sur l’axe prestigieux Sion-Domrémy, loin de toute localité d’importance : 25 km de Neufchâteau, 22 km de Mirecourt, 50 km de Nancy, 40 km de Toul… Communes limitrophesLes communes limitrophes sont Beuvezin, Tramont-Émy, Tramont-Lassus, Tramont-Saint-André, Maconcourt, Pleuvezain, Rainville et Soncourt.
HydrographieLa commune est située dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Vicherey et le ruisseau de Sauniaye[2],[Carte 1]. La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 927 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rollainville », sur la commune de Rollainville à 15 km à vol d'oiseau[5], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 860,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,2 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7]. Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9]. UrbanismeTypologieAu , Vicherey est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,7 %), prairies (39,6 %), forêts (10,4 %), zones urbanisées (6,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3]. ToponymieViskeriacum (Domaine de Viskerius) Vicus Regius Villam Regiam (804) Au cours de la Révolution française, la commune porte le nom de Bourg-de-l'Unité[15]. Ses habitants sont appelés les Viscariens. HistoireC’est peut-être son caractère excentré qui, au fil des aléas du temps, en a fait un bourg d’importance, non pas tant par sa démographie que par la richesse de son occupation et de son histoire… Gallo-romaine quand l’agglomération s’appelait Viskerium[16] ou Viskeriacum. Dénomination qui, avec son radical « sk », pourrait renvoyer à une occupation beaucoup plus ancienne, gauloise quand Toul était la capitale des Leuques, voire plus antérieure encore… La cité est mérovingienne quand le roi Dagobert I y venait dans le palais qu’il y possédait et qu’il offrit, en 651[réf. nécessaire], à l’évêque de Toul Théofred ou Teutfrid[17]. Ce don au chapitre de la cathédrale Saint-Étienne donna naissance à la prévôté-châtellenie de Vicherey. Au Moyen Âge, le chapitre de Toul a érigé un château à l’emplacement de l’ancien palais de Dagobert. Ce château fut l’objet de nombreux sièges, dont celui, victorieux, de Charles le Téméraire qui s’en empara en 1475, jusqu’au dernier en 1635, pendant la guerre de Trente Ans, au cours de laquelle les Français et leurs alliés les Suédois anéantirent l’édifice. Il ne resta plus qu’une partie du donjon, rasée au milieu du XIXe siècle, la tour de l’église actuelle et la chapelle, devenue église paroissiale après avoir été surélevée et fortifiée. Bien que variable au fil du temps, voici une liste des communes comprises dans la prévôté de Vicherey : Tranqueville, Maconcourt, Pleuvezain, Soncourt, Aroffe, Beuvezin, Tramont-Lassus, Tramont-Émy, Tramont-Saint-André. Sous la Révolution, la prévôté de Vicherey fut coupée en deux entre la Meurthe (aujourd'hui Meurthe-et-Moselle) et les Vosges, lors de la création des départements en 1790. Vicherey fut choisi comme chef-lieu d'un canton regroupant les communes de Tranqueville, Morelmaison, Saint-Paul, Dommartin, Rainville, Maconcourt, Pleuvezain, Soncourt, Aroffe et Aouze. Le canton de Vicherey fut absorbé par celui de Châtenois en 1800 (?). Politique et administrationLa commune de Vicherey fait partie de deux Sivom (syndicat intercommunal à vocation multiple) pour l'eau et les écoles. Elle adhère depuis 1992 à l'Epci (établissement public de coopération intercommunale) « Pays de Colombey et du Sud Toulois »[18] dont la vocation est de promouvoir les potentialités touristiques et de lutter contre la désertification du milieu rural. Budget et fiscalité 2014En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[19] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Liste des mairesDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22]. En 2021, la commune comptait 174 habitants[Note 2], en évolution de −1,69 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %). ÉconomieÀ ce jour, l'activité de Vicherey est la suivante :
Ont récemment disparu deux cafés et une boulangerie ; moins récemment, la boucherie, l'épicerie, l'auto-école, etc. Culture locale et patrimoineLieux et monumentsL'église est l'ancienne chapelle du château. L'abside et le chœur sont de style roman (XIIe siècle), ainsi que son clocher. Certains éléments remarquables comme l'abside extérieure à double archivolte cintrée et ogivale, surmontée d'une corniche supportée par des modillons extrêmement curieux, mélangeant des figures humaines monstrueuses à un bestiaire fantastique. D'autres parties sont datées du XVIe siècle. L'ensemble est classé Monument Historique par arrêté du , ainsi qu'un important mobilier intérieur[24]. À l'intérieur de l'église est présentée une œuvre picturale contemporaine représentant les 16 tableaux de l'Apocalypse, par le peintre Philippe de Belly. La trace des fossés persiste, un pan de muraille soutient encore l'ancienne cour du château au sud, un reste d'enceinte et d'une tour du château est partiellement dégagé. La salle de justice où François de Neufchâteau exerça ses fonctions de juge de paix. La demeure très transformée où sa seconde femme Marie Pommier fut assassinée en 1804, et qui appartint auparavant à Mme de La Roche-Ennor, nourrice de Louis XVI. Halles en bois de la fin du XVIe siècle, sous lesquelles fut construit en 1829 l’actuel bâtiment mairie-lavoirs, unique dans les Vosges (les lavoirs ont été restaurés et réhabilités en bibliothèque) l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [25]. La maison seigneuriale dite « des Beaumont de Vernancourt », du nom de la famille de ses premiers propriétaires (grille d’escalier forgée dans les ateliers de Jean Lamour, haut-relief en plâtre représentant une scène champêtre au pied du château, vitraux de fenêtres) Fenêtres à meneaux, pierres de façades sculptées... Personnalités liées à la commune
Héraldique
Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes et cartes
Références
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