Avec la Révolution de 1789 , le marquis de Bacquehem et Payen; comte de la Bucquière émigrent [2]. La verrerie devient propriété de la République et est achetée par le citoyen Pierre-François Chartier; ancien directeur de celle de la verrerie de Dunkerque et père de Prosper Chartier qui prendra sa succession.
La verrerie avait en 1789 36 à 40 ouvriers et dix ans plus tard elle en avait cinq à six de plus. Elle tire son sable du mont Ecouvé territoire de Râches sur la route de Douai à Lille, les cendres de bois de Lille; Hazebrouck; Armentières, les verres cassés de LilleGandArrasCambrai, les osiers pour natter les dames-jeannes des environs d'Hesdin. La fabrication y est tellement activée qu'en 1799 elle ne doit chômer qu'environ deux mois, temps nécessaire pour la reconstruction des fourneaux.
Huit creusets sont chauffés à la fois et donnent 1 500 flacons et 50 à 60 dames-jeannes par jour.
L'emplacement restreint de la verrerie, près des remparts et de l'entrée des eaux, empêche de construire un second four[3].
En 1841 Prosper Chartier demande l'autorisation de construire une nouvelle verrerie à Frais-Marais, un hameau de Douai. Elle lui sera accordée sous réserves qu'elle soit construite au centre du terrain avec une cheminée de 20m pour ne pas gêner le voisinage par ses fumées[7]. Cette verrerie atteint 190 salariées en 1890[8].
Ces contraintes sont également appliquées à Louis-François Chappuy qui est également autorisé en 1842 à une verrerie à Frais-Marais.
Cet emplacement permet d'être à proximité des fosses pour le charbon et de la Scarpe canalisée pour l'approvisionnement et l'expédition par péniches.
À l'Exposition universelle de 1855, Prosper Chartier est médaillé avec la motivation suivante « La verrerie de M Chartier est l'une des plus anciennes de France, elle a été établie en 1786 par ordonnance royale enregistrée au parlement de Flandre. Indépendamment de 800 000 bouteilles qu'elle livre annuellement à Paris et dans les départements du nord, elle fabrique 200 000 dames-jeannes, 50 000 de ces vases sont expédiés à Dunkerque à Nantes à Bordeaux et à Marseille et servent à l'exportation des vins; vinaigres; huiles; genièvre etc. Le restant est transporté au Havre et envoyé vide aux Indes, dans les Antilles, au Brésil et au Mexique. Ces dames-jeannes dont la contenance la plus ordinaire est de 20 litres sont clissées, c'est-à-dire recouvertes d'une garniture eu osier. M Chartier exploite 42 hectares d'oseraies qui lui produisent annuellement 90 000 kilogrammes d'osiers blancs. 15o ouvriers femmes et enfants sont employés à cette exploitation au pelage des osiers verts et au clissage des dames-jeannes »[9]
Notes et références
↑Société d'agriculture, des sciences et arts de Douai, Souvenirs de la Flandre-Wallonne : recherches historiques et choix de documents relatifs à Douai et à la province, coll. « Dechristé », (lire en ligne)
↑Comptes rendus par les ministres,, vol. 40, (lire en ligne)
↑Christophe Dieudonné, Statistique du département du Nord, Marlier, (lire en ligne)
↑Bulletin des lois de la République française, Imprimerie nationale des lois (Paris), (lire en ligne), (no 14,266.) ORDONNANCE DU ROI qui autorise le Sieur Chartier à établir dans la commune d'Aniches, département du Nord, une verrerie pour la fabrication du verre blanc, du verre à vitres et du verre à bouteilles. (Paris, 20 février 1823.).
↑Étienne Jouy, Œuvres complètes d'Étienne Jouy. T12 /,... avec des éclaircissements et des notes, vol. 12, (lire en ligne).
↑Rapport sur les travaux du Conseil départemental d’hygiène et des commissions sanitaires, vol. 3 Et 5, (lire en ligne)
↑Annuaire du département du Nord. An xi-1890, (lire en ligne)
↑Exposition universelle de 1855 : Rapports du jury mixte international, (lire en ligne)