Tupou VI
Tupou VI, de son nom de naissance ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho, né le à Tongatapu (Tonga), est roi des Tonga depuis . Il est le quatrième enfant de Taufaʻahau Tupou IV et le frère de George Tupou V, brutalement décédé en 2012. BiographieIl est précédemment plus connu par ses titres coutumiers (dans n'importe quel ordre) : Lavaka Ata ʻUlukālala, ancien Premier ministre des Tonga du jusqu'au , date à laquelle il démissionne. Il est également ministre des Affaires étrangères d' à et ministre de la Défense d' à . D' à , il est haut-commissaire tongien en Australie et réside à Canberra[1],[2]. Sa période en qualité de Premier ministre est qualifiée de « désastreuse » selon le Sydney Morning Herald, indiquant qu'il a « créé une compagnie aérienne qui a fait faillite, et alourdi le royaume de dettes massives »[3]. Revenant sur cette période au moment de l'accession du prince au trône, l'universitaire Ian Campbell, spécialiste des Tonga, tempéra cette impression, reconnaissant que le gouvernement Lavaka Ata ʻUlukālala avait été « controversé », mais rappelant que le roi Taufaʻahau Tupou IV avait été un « personnage plutôt autocratique », laissant peu de latitude à son Premier ministre[4]. Son successeur désigné à la tête du gouvernement, Feleti Sevele, est le premier Premier ministre des Tonga à ne pas être noble ou héritier[5]. Jusqu'à l'avènement de son frère George Tupou V comme roi des Tonga, il porte le triple titre de Lavaka Ata ʻUlukālala[6]. Devenu prince héritier, il porte le titre de Tupoutoʻa Lavaka. Mariage et descendanceLe , il épouse Nanasipauʻu Vaea (sa cousine au deuxième degré), fille du baron Vaea, lui-même ancien Premier ministre et petit-fils du roi George Tupou II. Le couple a trois enfants, princes et princesse avec prédicat d'altesse royale :
Aussi, le couple a quatre petits-enfants[7],[8],[9],[10]. Roi des TongaLe prince ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho, Tupoutoʻa Lavaka, succède à son frère, le roi Siaosi Tupou V, décédé subitement le [11], sur le trône des Tonga sous le simple nom de règne de Tupou VI[12], contrairement à la tradition[13]. Il devient simultanément le vingt-quatrième détenteur du titre de Tuʻi Kanokupolu[14]. Le débutent onze jours de célébration autour de son couronnement, qui a lieu le . Le prince héritier Naruhito du Japon et le prince Georges de Habsbourg-Lorraine assistent à la cérémonie, de même que les gouverneurs généraux d'Australie, Sir Peter Cosgrove et de Nouvelle-Zélande, Sir Jerry Mateparae[15],[16] et Président de la Polynésie française, Édouard Fritch. Le , il limoge subitement le Premier ministre démocrate ʻAkilisi Pohiva, dissout l'Assemblée législative et ordonne la tenue d'élections anticipées pour la mi-novembre[17]. ʻAkilisi Pohiva, dirigeant historique du mouvement pour la démocratie, avait été accusé de « népotisme, d'incompétence et de mauvaise gestion des finances » durant ses deux années et demie à la tête du gouvernement, et les représentants de la noblesse à l'Assemblée législative s'étaient livrés à un « effort concerté » pour obtenir sa destitution[18]. Le , le roi charge le gouvernement Pohiva de traiter les affaires courantes jusqu'à la tenue du scrutin[19]. Le , le président de l'Assemblée législative, Lord Tuʻivakano, explique qu'il avait porté à l'attention du roi ses inquiétudes concernant le gouvernement, notamment le projet de loi visant à transférer du roi au conseil des ministres le pouvoir de nommer le procureur général et le chef de la police, ainsi que l'apparente intention du Premier ministre de signer des accords internationaux (la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et le traité de libre-échange régional PACER Plus) sans demander l'accord du roi[20]. Lors des élections anticipées en novembre 2017, le Parti démocrate remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée, pour la première fois de son histoire : quatorze sur vingt-six (et quatorze sur les dix-sept sièges alloués aux élus du peuple). ʻAkilisi Pohiva, quant à lui, remporte une nette victoire dans sa circonscription de Tongatapu 1[21],[22]. Le 2 février 2024, Tupou VI prétend limoger la ministre des Affaires étrangères et du Tourisme Fekitamoeloa ʻUtoikamanu et retirer le ministère de la Défense au Premier ministre Siaosi Sovaleni. L’attorney general (conseiller juridique du gouvernement) rappelle toutefois que la Constitution des Tonga ne permet au roi de destituer des ministres qu'à la demande du Premier ministre, ainsi que de destituer le Premier ministre si celui-ci perd un vote de confiance à l'Assemblée[23],[24],[25]. Le Premier ministre cède toutefois aux exigences du roi en avril[26], et Tupou VI, sans nommer de nouveaux ministres de la Défense ni des Affaires étrangères, confie ces responsabilités par intérim à son fils, le prince héritier Tupoutoʻa ʻUlukalala[27]. Titulature
Ascendance
Notes et références
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