Il existe de nombreuses manières d'effectuer une romanisation de l'alphabet cyrillique russe vers le français ou plus généralement vers l'alphabet latin. Il faut cependant distinguer la transcription et la translittération. Si la translittération est une méthode stricte et normalisée qui consiste à substituer à chaque graphème d'un système d'écriture un graphème ou un groupe de graphèmes d'un autre système[1], indépendamment de la prononciation, la transcription, moins formelle et propre à chaque langue, essaie généralement de traduire le plus fidèlement possible la phonétique originale dans la langue de destination. Ainsi, par exemple, le compositeur russe Шостакович est transcrit en français Chostakovitch mais également Schostakowitsch en allemand, Shostakovich en anglais, Xostakovitx en basque, Sosztakovics en hongrois, Szostakowicz en polonais, Șostakovici en roumain, Sjostakovitj en suédois, Šostakovič en tchèque, Šostakovitš en estonien ou encore Şostakoviç en turc, respectant ainsi les règles de prononciation de chaque langue.
Transcription conventionnelle du russe en français
La transcription du russe en français est une transcription phonétique lettre à lettre, donnant pour chaque caractère russe un équivalent en français (à l'exception notamment du signe mou ь). Certaines exceptions subsistent, notamment pour garder la proximité d'écriture (par exemple entre les « e » russe et français, comme dans le cas des politiciens russes Gorbatchev ou Eltsine), plutôt que de retranscrire les lettres phonétiquement (voir exemples dans le tableau ci-dessous).
Il existe cependant des noms transcrits et popularisés avant que l'usage actuel soit fixé[2]. On peut ainsi trouver le nom du compositeur russe Рахма́нинов transcrit sous la forme ancienne[3]Rachmaninoff ou encore Rachmaninov alors que la transcription normalisée serait Rakhmaninov. De même, les prénoms des monarques de Russie, des personnalités ou d'écrivains du passé sont traduits, comme il est d'usage dans les autres langues et non pas transcrits. Ainsi, Николай I devient Nicolas Ier et non pas Nikolaï Ier. Joseph Staline, Léon Tolstoï ou encore Léon Trotski ont également leur prénom traduit, imposé par l'usage. De plus, les noms d'origine étrangère sont traditionnellement retranscrits selon la langue d'origine (ainsi le cinéaste soviétique Эйзенштейн se transcrit Eisenstein et non Eïzenchteïn).
Depuis que la Russie a adopté, au milieu des années 1990, la transcription des noms russes sur les passeports selon la phonétique anglaise en remplacement de la phonétique française (traditionnelle depuis l'époque tsariste), il est de coutume d'adopter dans les médias francophones cette forme anglaise (c'est généralement le cas des sportifs, par exemple : la joueuse de tennis Svetlana Kuznetsova au lieu de Svetlana Kouznetsova[4]).
En orthographe française, le son [e~ɛ] se note par un accent aigu ou grave sur la lettre e (Léningrad, Léonid), sauf si cette lettre est suivie d'une consonne double ou deux sons consonne (Perm, Alekseï). Néanmoins, une grande tolérance est actuellement observée, et l'on trouvera également Iénisseï et Ienisseï, Kémérovo et Kemerovo.
Tableau
Ci-après le tableau comprenant les lettres russes et françaises ainsi que les divers cas, exemples et variantes :
↑Telle qu'elle était écrite sur les passeports, dont la langue internationale était le français, avant les années 1950.
↑Ce qui n'est pas sans provoquer des erreurs : ainsi le nom du joueur de tennis Южный, Ioujny (Youzhny) est régulièrement prononcé de façon erronée Iouzny.
↑Ces variantes, pour n'être pas conseillées, se rencontrent parfois.
David Aïtoff, « De la transcription des noms géographiques », Annales de Géographie, vol. 6, no 25, , p. 14-22 (DOI10.3406/geo.1897.5545, lire en ligne)
Liens externes
(ru) Décret no 310 du du ministère des Affaires intérieures de la fédération de Russie, établissant la norme officielle pour la transcription francophone des noms russes aux passeports soviétiques.