Actif en France à partir de , il est rattaché à la première École de Paris et à l'Association des peintres japonais de Paris (Pari Nihon bijutsu kyökaï).
Biographie
Toshio Tamotsu Tokiwa Tokigawa Bando est orphelin de mère dès l'âge de sept ans et c'est cette grande absence que l'on dit source d'une forte présence féminine (scènes intimistes, portraits, nus) dans son œuvre à venir. Yasutaro, son père, est cadre dans une compagnie de transports maritimes d'Osaka et soutient sans réserves le projet de l'artiste de consacrer sa vie à la peinture[1], lui permettant ainsi en 1913 la formation à Tokyo auprès de Fujishima Takeji qui le conduira à sa première exposition de groupe à Tokyo en 1918[2],[3], la lecture de la revue d'avant-garde Shirakaba l'éclairant simultanément sur le fauvisme, le cubisme et toute la vie artistique parisienne[1].
Toshio Bando arrive en France en et, à l'instar de son contemporain et aîné le peintre Micao Kono et du jeune Ruytchi Souzouki, il rejoint les rangs de l'école de Montparnasse, bénéficiant de « l'amitié et du soutien immédiats et indéfectibles de Foujita »[4] chez qui il est hébergé un temps au 5, rue Delambre avant de vivre en déménagement permanent, successivement, entre 1922 et 1925 au 23, rue Oudinot, au 20bis, rue Boissonnade, au 207, boulevard Raspail, au 22, rue Daguerre puis, choisissant de s'éloigner de Montparnasse au 19, rue de la Fontaine à Pierrefitte-sur-Seine. C'est de par sa vie liée alors à celle de Foujita que Toshio Bando rencontre Kiki de Montparnasse — avec qui il entretiendra une relation épistolaire soutenue[1] — et Man Ray.
À partir de 1957, date où sa santé commence à s'affaiblir, Toshio Bando n'apparaît que rarement dans le monde des expositions[5]. Le , il est victime d'une chute dans l'escalier du 13, rue Nicolo et, ne s'en remettant pas, meurt le suivant à Boulogne-Billancourt[6]. Il repose à Paris au cimetière du Père-Lachaise.
Les archives d'Armand Boutillier du Retail mentionnent qu'entre 1922 et 1932 l'œuvre de Toshio Bando est remarquée et saluée par les critiques d'art, tant en France (Gustave Kahn, Louis-Léon Martin, André Warnod) qu'en Allemagne, en Belgique, en Italie et aux États-Unis[10].
« Peintre de l'intime et à la touche très personnelle, il appartient à la grande famille des artistes cosmopolites qui firent de Paris le phare de l'art moderne entre les deux guerres. » - La Gazette de l'Hôtel Drouot, 2016[4].
Œuvre
Autour de 1930, Toshio Bando s'intéresse de façon éphémère à la gravure, ses rares eaux-fortes sur des thèmes animaliers (Chiens, Chats, Singes) étant réalisées par les Éditions artistiques Apollo, éditeurs de Foujita et de Paul Jouve.
↑ ab et c Hélène Szaday Mori, « Toshio Bando », dans l'ouvrage collectif De Foujita à Kuroda - Des Japonais à Paris, Éditions du Musée du Montparnasse, 1998.
↑Le Salon Bunten, exposition officielle organisée à partir de 1907 sous l'autorité du ministère de l'éducation et sur le modèle des salons français.
Sylvie Buisson, Tsugouharu-Léonard Foujita et l'École de Paris, Éditions Musée de l'École de Paris, 1991.
Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'amateur, 1993.
Pierre Restany, Sylvie Buisson, Hélène Szaday Mori et Hisanori Isomura, De Foujita à Kuroda - Des Japonais à Montparnasse, Paris, Éditions du Musée du Montparnasse, 1998.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.