En 1802, il est nommé Académicien émérite de cette institution ; il réalise à cette occasion le portrait du peintre Antonio González Ruiz, à partir d'un dessin de Juan Bernabé Palomino.
López Enguídanos a réalisé quelques estampes hors série, comme les sept Vistas del Monasterio de San Lorenzo del Escorial (« Vues du monastère de l'Escurial », réalisées vers 1800-1807 d'après des dessins de José Gómez de Navia), María Luisa de Borbón en el templo de la Gloria (« Marie-Louise de Bourbon dans le temple de la Gloire », 1807[a]), ou encore Caridad romana (« Charité romaine », d'après la peinture de Murillo, 1809).
Illustration d'ouvrages
Mais c'est dans l'illustration de livres que se trouve la plupart de son abondante œuvre. Il participe notamment dans des projets de la Real Calcografía, édités à Madrid par l'Imprenta Real (« Imprimante royale »), comme Vistas de los puertos de España (« Vues des ports d'Espagne », 1785), pour laquelle il réalise celle du port de Cadix ; Los cuatro libros de la arquitectura de Andrea Palladio (« Les quatre livres de l'architecture d'Andrea Palladio », 1797) ou les ouvrages botaniques d'Antonio José Cavanilles : Icones et descriptiones plantarum, quae aut sponte in hispania crescunt, aut in hortis hospitantur (« Images et descriptions des plantes qui soit poussent spontanément en Espagne, soit sont hébergées dans des jardins », 1791-1801[3]), Observaciones sobre la Historia Natural del Reino de Valencia (« Observations sur l'Histoire naturelle du Royaume de Valence », 1795-1797) et Hortus Botanicus (1804), qu'il a dirigé et qui ne s'est finalement pas publié.
Pour la série des Retratos de los españoles ilustres con un epítome de sus vidas (« Portraits des Espagnols illustres avec un épitomé de leur vie »), un projet ambitieux développé par la Imprenta Real et la Calcografía Nacional entre 1791 et 1819, il a réalisé ceux de Diego García de Paredes et de Pablo de Céspedes, d'après des dessins de José Maea, ainsi que du père Bartolomé de las Casas, d'après un dessin de son frère José[4].
En 1797, il réalise seize planches pour l'édition de Don Quichotte de cette année, dont un portrait de Cervantes qui précède l'étude de son œuvre, à nouveau d'après un dessin de son frère José[5]. Dix autres planches concernent des épisodes du Quichotte, d'après des dessins de José Ribelles, illustreront l'édition suivante, toujours éditée à l'Imprenta Real, mais en 1819, après la mort du graveur ; ces planches sont fidèles aux textes de Cervantes mais sont artistiquement médiocres[6].
Soulèvement du Dos de Mayo
López Enguidanos est également l'auteur des premières estampes consacrées au soulèvement du Dos de Mayo : il compile en quatre gravures les principaux événements du drame vécu par le peuple madrilène : le soulèvement populaire devant le Palais royal, la défense du Parque de Artillería par Daoíz y Velarde, l'affrontement avec les troupes françaises à la Puerta del Sol et les exécutions au musée du Prado. Il y donne une importance particulière à l'élément populaire comme étant le protagonisme des événements. Les estampes sont probablement réalisées vers la moitié de l'an 1813, la Gaceta de Madrid informant du projet dans son édition du 11 juin de cette année. La première gravure citée porte la signature « T. L. Enguidanos inv. t. » et les dessins semblent être de son fait, bien que la participation de Vicente López y Portaña ait été mentionnée. Cependant, aussi bien la date comme le nom de l'auteur des dessins a été sujet à controverses, José Ribelles signant une copie postérieure gravée par Alejandro Blanco y Asensio[b] et l'architecte de la Ville de Madrid, Ángel Augusto de Monasterio(es) aurait décoré le cénotaphe élevé en 1811 par les madrilènes réfugiés à Cadix, à l'occasion du troisième anniversaire des événements du [7].
Autres publications et gravures hors série
Illustration de la version espagnole de l'ouvrage Précis de l'histoire universelle de Louis-Pierre Anquetil[8]
Retrato de Miguel de Santander, portrait de Miguel de Santander, un capucinmissionnaireapostolique[9] (Madrid, 1802-1803, dans l'ouvrage de ce dernier : Doctrinas y sermones para mision[10])
Alegoría de Lord Wellington, portrait d'Arthur Wellesley (Valence, 1814, d'après un dessin de Vicente López[c])
↑La gravure porte l'inscription « MARIA LUISA DE BORBON, REYNA DE ESPAÑA ». Selon la description fournie, la reine apparaît assise sur un trône de nuages et porte une palme dans la main gauche. À ses côtés, il y a deux petits génies : celui de gauche lui offre une planchette tandis que celui de droite porte une palme et une couronne de lauriers. Dans l'angle supérieur gauche, un autre joue de la trompette et dans la partie inférieure, encore un autre brûle des arômes[2]. Cette gravure est étudiée dans :
(es) Juan Carrete Parrondo, Catalogo del Gabinete de Estampas del Museo Municipal de Madrid : Estampas españolas : grabado 1550 - 1820, vol. I : Juan Carrete ; Estrella de Diego ; Jesusa Vega, Madrid, Ayuntamiento de Madrid, Concejalia de Cultura, , 313 p. (ISBN978-84-398-4273-6), p. 86-88
(es) Estampas de la Guerra de la Independencia : Colecciones : Museo Municipal de Madrid, Antonio Correa, Calcografía Nacional, Arteclio, British Museum, Madrid, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, , 265 p. (ISBN978-84-87181-33-7), p. 101
(es) Vicente Ferrán Salvador, Historia del grabado en Valencia, Valence, , 164 p. (OCLC433841169), p. 126
(es) Elena Páez Ríos, Iconografía hispana : retratos de personajes españoles de la Biblioteca Nacional, vol. III, Madrid, Biblioteca Nacional de España, (OCLC26337517), p. 5386
↑Sur le général anglais, allié aux Espagnols contre l'armée de Napoléon Bonaparte. Selon la description fournie, Lord Wellington montre les personnages qui symbolisent l'union de l'Espagne et de l'Angleterre. Derrière, un lion dévore un aigle, et des couronnes, sceptres et tridents sont au sol, symbolisant la défaite française. Derrière à gauche, la sépulture du Marquis de Romana ; sur la médaille de l'arçon, les monarques Ferdninand VII et Georges III[11]. Cette gravure est étudiée dans :
(es) Isidro Albert Berenguer, Grabados por dibujos de Vicente López, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto Diego Velázquez, (OCLC432952381), p. 55
(es) Juan Carrete Parrondo, Catalogo del Gabinete de Estampas del Museo Municipal de Madrid : Estampas españoles : grabado 1550 - 1820, vol. I : Juan Carrete ; Estrella de Diego ; Jesusa Vega, Madrid, Ayuntamiento de Madrid, Concejalia de Cultura, , 313 p. (ISBN978-84-398-4273-6), p. 86-87
(es) Elena Páez Ríos, Repertorio de grabados españoles en la Biblioteca Nacional, vol. I, Madrid, Biblioteca Nacional de España, Secretaría General Técnica, (ISBN978-84-7483-211-2), p. 1226-1233
↑Inscription au bas de la plaque : « V. Lopez pinter de Camara de. S.M. lo pinto y dibujo ; T.L. Enguidanos grabador de Camara de S.M. lo go. en Vala. año 1809[12] », soit « V. Lopez, peintre de Chambre de Sa Majesté, l'a peint et dessiné ; T.L. Enguidanos, graveur de Chambre de Sa Majesté l'a gravé à Valence en 1809 ».
↑(la) Antonio José Cavanilles, Icones et descriptiones plantarum, quae aut sponte in hispania crescunt, aut in hortis hospitantur, Madrid, Ex Regia Typographia Lazaro Gayguer, 1791-1801, 6 vol. (OCLC878786229, lire en ligne).
↑(es) Óscar Fernández Olalde, El Quijote de las luces : Ilustraciones para la edición de la Imprenta Real (1797-1798), Cuenca, Servicio de Publicaciones de la Universidad de Castilla la Mancha, (lire en ligne), p. 57.
↑(en) « Cervantes Collection », sur Cushing Memorial Library & Archives (consulté le ).
↑(es) Louis-Pierre Anquetil (trad. du français par Francisco Vázquez, ill. Tomás López y Enguídanos), Compendio de la historia universal : o Pintura historica de todas las naciones, su origen, vicisitudes y progresos hasta nuestros dias [« Précis de l'histoire universelle »], Madrid, Imprenta Real, , 19 vol. (OCLC433952331, lire en ligne).
Une deuxième édition se fera en 1829 avec l'imprimante d'Alejandro Fuentenebro sur seulement 9 volumes (OCLC645130633).
↑(es) Miguel de Santander, Doctrinas y sermones para mision, Madrid, Imprenta de la administracion del Real Arbitrio de Beneficencia, 1802-1803, 420 p. (OCLC609893517, lire en ligne).