Formé en 1977 par Jerry Dammers, Lynval Golding et Horace Panter, le groupe s'est d'abord nommé The Automatics puis The Coventry Automatics. L'année suivante Terry Hall et Roddy Radiation rejoignent le groupe qui devient The Special AKA The Coventry Automatics puis finalement The Special AKA. Joe Strummer du groupe The Clash assiste à l'un de leurs concerts et les invite à faire la première partie de son groupe sur le On Parole UK Tour. Cette occasion donne à The Special AKA une publicité à un niveau national. En 1979, Dammers décide de créer son propre label[1], et 2 Tone Records[2] voit le jour. Sur ce label, le groupe sort Gangsters, qui devient l'une des 10 meilleures ventes de 1979.
Le groupe commence alors à se vêtir dans un style mélangeant mod, rude-boy et skinhead dans des costumes à « deux tons » (symbolisant les deux couleurs de peaux des membres), qu'ils complètent d'accessoires de mode provenant de la fin des sixties. Leur premier LP, Specials, est produit par Elvis Costello. Too Much Too Young atteint la première place des charts britanniques, malgré la forte controverse concernant le texte qui encourage la contraception. Leur deuxième album More Specials connaît un succès moins grand malgré/à cause du recul de l'influence ska des premiers enregistrements. Cet album, plus expérimental, fait appel à des influences provenant de la pop, la new wave et le muzak. Le groupe a également expérimenté ce qu'on pourrait appeler du reggaepsychédélique. On peut citer comme chanteuses ayant collaboré en tant que choristes sur les deux premiers albums : Chrissie Hynde, Rhoda Dakar ou certaines de The Go-Go'sBelinda Carlisle, Jane Wiedlin et Charlotte Caffey.
Après que Ghost Town se soit placé à la première place des charts en 1981, Staple, Golding et Hall quittent le groupe[3]. C'est le début de la fin pour 2 Tone Records[4],[5]. Dammers engage alors Stab Campbell pour travailler sous le précédent nom du groupe Special AKA. L'album qui en résulte, In the studio, n'est pas un succès commercial, bien que Racist Friend et Nelson Mandela soient des tubes[6]. Cette dernière chanson a contribué à faire du leadeur sud-africain une « cause célèbre » au Royaume-Uni. Dammers dissout ensuite le groupe pour se concentrer sur son action politique.
Histoire récente
Après la dissolution de la formation originelle, la plupart des membres du groupe ont travaillé avec d'autres groupes et se sont reformés plusieurs fois pour faire des tournées ou enregistrer des projets ayant trait aux Specials. Malgré cela, il n'y a jamais de réunion complète de la formation initiale.
Dans les années 1980, Hall, Staple et Golding ont formé un groupe pop appelé Fun Boy Three qui a connu un certain succès avec des titres tels que Tunnel of Love, Our Lips Are Sealed(en) (reprise des Go-Gos), The Lunatics (Have Taken Over the Asylum) entre 1981 et 1983. Entre 1984 et 1987, Hall mit en avant The Colourfield avec quelques succès commerciaux. Après leur séparation, Hall poursuit une carrière solo, travaillant principalement dans la new wave, il a co-écrit plusieurs des premières sorties des Lightning Seeds.
En 1996, avec le regain d'intérêt pour le ska en Amérique du Nord, la plupart des Specials se sont réunis pour enregistrer Today's Specials, un album studio principalement composé de reprises de reggae et de ska. Ce projet a été suivi par la sortie, en 1998, d'un album original Guilty 'Til Proved Innocent. Le groupe a réalisé un nombre important de concerts à la suite de ces albums. Il faut noter l'absence des albums et des concerts de Terry Hall et Jerry Dammers. Le dernier album inclut des participations avec Tim Armstrong et Lars Frederiksen de Rancid.
Des rumeurs de reformation ont commencé à circuler en 2007 lorsque Terry Hall et Lynval Goldging ont interprété Gangsters avec Lily Allen au festival Glastonbury[7]. En , vingt-cinq ans après avoir annoncé son départ[3] des Specials, Terry Hall a confirmé son intention de réunir[7],[8],[9] le groupe ska de Coventry sans Jerry Dammers, qui a qualifié le projet d' « escroquerie intellectuelle »[10] et a publié une lettre ouverte dans le quotidien britannique The Guardian dans laquelle il explique les raisons de son exclusion[11].
Le , à la Brixton Academy, le groupe – sans Dammers – reçoit un prix à la cérémonie des Shockwaves NME Awards pour « contribution exceptionnelle » à la musique[12].
En 2013, les Specials annoncent que Neville Staple quitte le groupe pour des raisons de santé.
En , le groupe célèbre le retour du ska par une série de concerts opérés par la reformation, dont celui du enregistré par la chaîne Arte au Bataclan[13].
En , le groupe invite Saffiyah Khan en concert, elle qui portait un tee-shirt à leur effigie lors de son altercation à Birmingham face a Ian Crossland, le chef de file du mouvement English Defence League, groupuscule d'extrême droite anti-musulman[14].
Le le chanteur Terry Hall décède d'une pathologie foudroyante[15].
↑« Terry Hall : carrière, mort... Biographie du chanteur de The Specials », linternaute, (lire en ligne)
↑« Terry Hall, le chanteur du groupe britannique The Specials, meurt à 63 ans », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Horace Panter (trad. Bertrand Lamargelle), The Specials : Rudie pour la vie [« Ska'd for Life : A Personal Journey with The Specials »], Camion Blanc, , 318 p. (ISBN978-2357790759, lire en ligne) : biographie du groupe par son bassiste sir Horace « Gentleman » Panter.