Née d'un père distillateur-liquoriste à Orléans le , Thérèse Cochet épouse à Orléans le le médecin de la Marine Alfred Peltier, qui est bientôt affecté à Paris. Elle y suit alors des cours de sculpture, expose dans 9 salons et reçoit en 1908 le prix de sculpture de l'Union des femmes peintres et sculpteurs[2]. Amie de Léon Delagrange depuis son enfance, elle s'enthousiasme avec lui pour l'aviation naissante.
L'aviateur Henri Farman a, le à Gand, « deux fois tenté de s'enlever en compagnie d'une dame » mais n'y est pas parvenu[3]. L'envol réussi de Thérèse Peltier comme passagère de Léon Delagrange, à Turin le apparaît donc comme le premier vol féminin en avion[4],[5]. Celui-ci s'effectue à bord d'un Voisin-Delagrange 3 sur une distance de 200 mètres à 2,5 mètres du sol[6],[7]. Après quelques séances d'entraînement sous la conduite de Delagrange, elle est lâchée en solitaire, à Issy-les-Moulineaux, en , devenant de ce fait la première femme pilote[8].
L'accident mortel de Delagrange, le , la bouleverse et la détourne définitivement de l'aviation, avant même que soit institué le brevet de pilote[9]. Celui-ci sera décerné pour la première fois au monde à une aviatrice, Élise Léontine Deroche, le [7].
↑M. Baffet, « Deux sculpteurs orléanais : Léon Delagrange et Thérèse Peltier pionniers de l'aviation », Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, t. 49, , p. 25 (lire en ligne).
↑« L'aéroplane Farman », La Croix, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Nos aviateurs à l'étranger : la première femme aviatrice », L'Aérophile, , p. 271 (lire en ligne).
↑ a et b« La vie aéronautique : madame Peltier », L'Aéronautique, no 83, , p. 155 (lire en ligne)
↑Ainsi écrit-elle à Henri Deutsch de la Meurthe : « […] Je suis enlisée dans mon chagrin, perdue, anéantie. Nous étions du même pays Léon et moi. Nous nous étions connus tout enfants. Et depuis douze ans, en dépit de tout ce qui aurait dû nous séparer, nous ne nous étions jamais quittés. […] Il était mon ami d'enfance, mon maître en art, la force et l'équilibre de ma vie. J'étais ambitieuse, ardente à la vie. Tout me semblait beau, intéressant et gai parce qu'il était là et qu'il m'aimait et que je m'appuyais sur lui. Et maintenant il n'y a plus rien, rien. La terre me semble un trou noir où je me débats comme dans une prison. Songez qu'il est tombé devant mes yeux - loin cependant, puisqu'en arrivant près de lui, je n'ai plus trouvé qu'un cadavre. Il n'y avait là personne, ni amis, ni parents. Et ses mécaniciens et moi nous l'avons couché dans son cercueil […] » (cf. « L'aviatrice et sculptrice Thérèse Peltier sur la mort de Léon Delagrange », sur e-bay (consulté le )).