Soit f une fonction holomorphe définie sur une variété projective complexe de dimension (k+1) et à valeurs dans la droite projectiveP1. On suppose que tous ses points critiques, d'images x1,...,xn dans P1, sont non dégénérés et sont dans des fibres distinctes. Si x est un point de P1 distinct des xi, le groupe fondamental π1(P1 – {x1, ..., xn}, x) est engendré par des lacetswi autour des points xi, et pour chaque point xi il y a un cycle évanouissant dans le groupe d'homologie Hk(Yx) de la fibre en x (il s'agit du groupe médian, puisque la fibre est de dimension complexe k, donc de dimension réelle 2k). L'action de la monodromie de π1(P1 – {x1, ..., xn}, x) sur Hk(Yx) est alors décrite par la formule de Picard–Lefschetz (les actions sur les autres groupes d'homologie sont triviales) ; plus précisément, l'action d'un générateur wi du groupe fondamental sur ∈ Hk(Yx) est donnée par
,
où δi est le cycle évanouissant correspondant à xi[4].
Exemple
Soit la famille projective de courbes hyperelliptiques de genre définies par
,
où est le paramètre et . Ces courbes sont dégénérées pour . La courbe étant (topologiquement) une somme connexe de tores, la forme d'intersection sur d'une courbe générique est donnée par la matrice
la formule de Picard-Lefschetz formula autour d'une dégénérescence de se calcule aisément : si sont les -cycles du -ème tore, la formule devient si le -ème tore contient le cycle évanouissant ; sinon, est l'application identité.
↑Cette formule est donnée (implicitement) par Picard dans le cas k = 2, et sans calcul des coeficients de δi (Picard et Simart 1897, p.95) ; le cas général, avec le calcul des coefficients, est traité dans Lefschetz 1924, chapitres II, V.