Une démonstration particulièrement élégante en a été donnée par Emil Artin[2].
Ce théorème se généralise à une grande variété de fonctions (ayant des propriétés de convexité ou de concavité de n'importe quel ordre)[3].
Démonstration
La fonction gamma satisfait classiquement ces trois conditions (la première est immédiate, la deuxième se montre par intégration par parties et la troisième se déduit de l'inégalité de Hölder).
Soit une fonction qui les satisfait aussi.
Les deux premières conditions permettent d'obtenir, pour tout entier naturel et tout réel :
On utilise ensuite la convexité de pour en déduire :
En particulier, pour tout réel et tout entier :
En substituant , on obtient ainsi l'encadrement suivant pour [4] :
et (puisque satisfait les mêmes hypothèses) le même encadrement pour .
Or quand tend vers l'infini, le majorant et le minorant sont équivalents. Par conséquent, ils tendent tous deux vers , auquel est donc égal.
Cette égalité, démontrée pour tout , s'étend à tout grâce à la deuxième condition, donc .
Remarque
Cette démonstration prouve de plus que pour tout , toute suite équivalente aux bornes de l'encadrement ci-dessus tend vers . En particulier :
Comme précédemment, cette égalité s'étend à tout .
Notes et références
↑(da) H. Bohr et J. Mollerup, Lærebog i matematisk Analyse, vol. vol.3, Copenhague, Jul. Gjellerups Forlag, , 149-164 p..
↑(en) E. Artin, The Gamma function, Dover, Holt, Rinehart, Winston,, , 14-15 p. (lire en ligne), (traduction par Michael Butler de Einführung in die Theorie der Gammafunktion, 1931)
↑(en) J.-L. Marichal et N. Zenaïdi, « A Generalization of Bohr-Mollerup's Theorem for Higher Order Convex Functions », Developments in Mathematics, Cham, Switzerland, Springer, vol. 70, (DOI10.1007/978-3-030-95088-0).