France : 4 morts, 1 canonnière Australie : environ 150 morts, 1 destroyer, 1 sous-marin Nouvelle-Zélande : 4 morts Empire du Japon : environ 250 morts, 1 croiseur États-Unis: une dizaine de morts
Nombre inconnu de morts civils.
Empire allemand : entre 300 et 600 morts militaires, 1 croiseur coulé, 1 croiseur sabordé, 1 croiseur et 2 patrouilleurs capturés
Nombre inconnu de morts civils.
Situation militaire dans les colonies allemandes en août 1914
En août 1914, à la veille de l'attaque des alliés sur les colonies allemandes d'Océanie, le gouverneur général Eduard Haber ne dispose pour défendre celles-ci que d'un millier d'hommes, des troupes coloniales, deux patrouilleurs peu armés, 150 marins, et de trois vieux canons en Nouvelle-Guinée. Sauf à Rabaul, la capitale de ces territoires clairsemés, où la garnison compte 360 hommes, le reste de ses troupes sont réparties en très petites unités. Quant à leur fidélité à l'Empire Allemand, elle est assez faible dans les îles de Micronésie secouées par les rébellions Sokehs en 1910-1911[1], mais bien plus forte chez les Mélanésiens de Nouvelle-Guinée qui combattront les Australiens durant toute la campagne de Nouvelle-Guinée.
Batailles et principaux événements
29-30 août 1914 : débarquement néo-zélandais aux îles Samoa. Face à quatre croiseurs et au débarquement de 1 400 soldats néo-zélandais, la garnison allemande, qui compte à peine 100 hommes, n'oppose quasiment aucune résistance (4 morts côté néo-zélandais). 87 soldats Allemands sont faits prisonniers et envoyés au camp d'internement de l'île Motuihe(en).
: 2 jours avant le débarquement en Nouvelle-Guinée, 25 marins australiens débarquent à Nauru à l'aube et dans le plus grand secret afin de s'emparer de la station radio de l'île, relai essentiel de communication entre les différentes garnisons allemandes des îles. En moins de 2 heures et sans tirer un seul coup de feu, les Australiens obtiennent la reddition du gouverneur de l'île et de sa garnison de dix hommes.
: la flottille allemande du Pacifique sud coule le sous-marin australien AE1 au large de Rabaul (29 morts).
14– : siège de Toma (Nouvelle-Guinée). À court de vivres, bombardés quotidiennement par le croiseur HMAS Encounter, encerclés par plusieurs centaines de soldats australiens, les 150 soldats allemands de la garnison de Toma finissent par se rendre après plusieurs jours de siège. Le gouverneur Eduard Haber espérait l'arrivée de renforts. À la suite de la reddition des soldats allemands de Nouvelle-Guinée, ces derniers, environ 300 hommes, sont envoyés en Australie et sont internés dans des camps de prisonniers jusqu'à la fin de la guerre.
- : en Nouvelle-Guinée, plusieurs dizaines de soldats allemands refusant de se rendre s'enfuient dans la jungle et tentent de monter des actions de guérilla avec le soutien de colons allemands et d'une partie de la population.
: prise du port de Madang en Nouvelle-Guinée par les troupes australiennes après la fuite de la petite garnison allemande qui embarque à bord du croiseur Cormoran qui, échappant aux navires australiens, réussit à rejoindre sans dommages les deux autres croiseurs de la flottille allemande du Pacifique sud.
: un croiseur britannique bombarde le centre de communication de l'île de Yap aux États fédérés de Micronésie faisant plusieurs victimes au sein de la garnison allemande.
3- : Bataille de Micronésie : 2 000 soldats Japonais débarquent aux États fédérés de Micronésie, combats. Le , l'équipage du patrouilleur SMS Planet débarque du navire au large de l'île de Yap pour éviter d'être capturé par les forces navales japonaises placées sous le commandement du contre-amiral Tatsuo Matsumura, non sans avoir au préalable sabordé le navire afin de bloquer l'entrée du port de Colonia aux navires japonais. Les 87 marins Allemands se réfugient dans la jungle. L'équipage ne sera récupéré que le par le croiseur Allemand SMS Cormoran de la flottille du Pacifique Sud.
: lors du combat des îles Cocos, le croiseur allemand SMS Endem est coulé par le croiseur australien HMAS Sydney, le commandant Karl Von Müller(en) est fait prisonnier (140 morts).
Armée allemande de Nouvelle-Guinée commandée par les capitaines Hermann Detzner et Hans Wuchert : environ 500 hommes, équipée de plusieurs canons, 1 patrouilleur, le SMS Komet.
Garnison allemande des îles Samoa : moins de 100 hommes.
Garnison allemande de Micronésie : environ 400 hommes dont les 87 marins du patrouilleur SMS Planet.
Entre 800 et 1 200 soldats perdent la vie sur le front océanien, et un nombre inconnu de civils du fait des bombardements (Papeete, Yap, etc.), des dix-huit navires marchands coulés par la flottille allemande du Pacifique sud, et des représailles australiennes en Nouvelle-Guinée.
La plus grande partie des combats a lieu du au , date de la disparition de la flottille allemande du Pacifique Sud. En Nouvelle-Guinée, les Australiens doivent cependant faire face à la résistance imprévue de quelques dizaines de soldats allemands qui, depuis la jungle, organisent des attaques de guérillas (préfigurant celles à plus grande échelle de la guerre du Pacifique à venir). Malgré la présence de 1 500 soldats australiens, les alliés ne peuvent jamais en venir à bout. Devant cette menace, l'armée australienne, déjà suspectée d'avoir exécuté des soldats Mélanésiens durant la bataille de Bita Paka, n'hésite pas à instaurer des mesures de représailles envers les colons allemands et la population locale soupçonnés de soutenir les soldats allemands, notamment des bastonnades et flagellations en place publique[2],[3]. C'est ainsi que les soldats allemands de Nouvelle-Guinée sont les derniers soldats des empires centraux à se rendre le . L'armée de l'Empire allemand compte 54 soldats disparus, tous en Nouvelle-Guinée allemande : après un long oubli, ils sont déclarés décédés par les autorités de l'Allemagne fédérale en 1965[réf. nécessaire].
Le Japon hérite de la Micronésie, la Nouvelle-Zélande des îles Samoa, l'Australie de la Nouvelle-Guinée et des îles Salomon. Bien que, en termes d'effectifs, le front océanien est le moins important de la Première Guerre mondiale – moins de 10 000 soldats alliés affrontant moins de 2 000 soldats allemands –, les gains territoriaux des différentes nations alliées s'avèrent ensuite d'une grande importance stratégique dans la guerre du Pacifique à venir.
En , la marine australienne retrouve l'épave du sous-marin AE1 coulé en 1914[4].
Christophe Clavel, Atlas de la Première guerre mondiale, Rennes, Ed. Ouest-France, , 111 p. (ISBN978-2-7373-6532-4, OCLC897729692). Présente des cartes des combats en Océanie (rare).