Tekos (peuple)Les Tekos (autrefois appelés Émérillons par les Français, Teko étant leur autoethnonyme) sont l'un des six peuples autochtones amérindiens de Guyane. Ils sont actuellement entre 450 et 500 personnes. De langue et de culture tupi-guarani, ils vivent, comme les Wayãpi dans l'intérieur de la Guyane, à l'est sur le Moyen-Oyapock (village de Camopi), à l'ouest sur le Haut-Maroni et le Tampok (villages d'Élahé, Kayodé, Talhuwen et Twenké). Le terme Teko désigne la langue des Tekos et veut dire « nous ». HistoireSelon les travaux de l'ethnologue français contemporain Éric Navet citant ceux de Jean-Marcel Hurault (1917-2005) et du couple Pierre et Françoise Grenand, les ethnologues estiment la présence des Tekos dans l'actuel territoire de la Guyane française au XVIe siècle, issus d'ethnies amazoniennes semi-nomades tupi: Piriu, Norak, Akokwa, Wa'rakupi, Émerillons, Way et Kaikušiana[1]. XVe siècleSelon la tradition orale des Teko eux-mêmes, les ba'ekwöt (récits traditionnels), telle que relatée par James Panapuy, Teko lui-même, l'origine de ce peuple autochtone amazonien serait ancrée sur le littoral guyanais, non loin du peuple Kali'na. Cette tradition orale rapporterait qu'à la suite de l'impossibilité d'une cohabitation pacifique avec les envahisseurs européens, et après plusieurs affrontements, les ancêtres des Teko migrèrent vers le sud durant 200 ans, s'épargnant ainsi le génocide épidémique qui toucha les établissements coloniaux et qui fût la terrible destinée des autres groupes amérindiens Akokwa, Kalana, Kusali, Makwani, Nulak, Palènk, Piliu, Talipi, Wey, Wè entraînés dans les missions jésuites de l'Oyapock (Saint-Paul et Sainte-Foi de Camopi)[2]. XVIe siècleEn 1596, toujours selon les travaux de James Panapuy, Lawrence Keymis, un marin anglais cabotant de l'Amazone à l'Orénoque, rencontre la tribu des Maworias à l'embouchure de la rivière Wia (Oyack)[3]. XVIIe siècleAlors qu'en 1654 les Anglais s'emparent de la Guyane française et qu'elle redevient française en 1664, Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre ayant repris Cayenne aux Hollandais[4], en 1668, le père jésuite Jean Grillet y fonde l'Habitation Loyola, établissement agricole produisant du sucre, du cacao, du café, du coton, de l'indigo et du roucou grâce au travail de 500 esclaves sur plus de 1 000 hectares, à Remire-Montjoly, sur le littoral guyanais. En 1674, les pères Grillet et Béchamel, voyageant entre les rivières Approuague et Camopi, entendent parler des Maouriou (« forts barbares »)[3]. XVIIIe siècle : les Missions JésuitesEn 1704, le père jésuite Lombard « fonde une mission à Kourou, sur la côte, où il met en pratique les principes qui régiront, pour l'essentiel, les autres établissements fondés plus tard sur l'Oyapock[5] ». En 1729, le jésuite Fauque[6] et les cartes d'Anville font référence aux Maourion[3]. En 1731, tandis que le Gouverneur d'Orvilliers mentionne des Mérillon, d'Audiffredy rapporte que « [...] de la Rivière du Maronny [...] des Émérillons descendent du côté de la rivière de Cayenne, essayant de surprendre des Indiens Norak de la région, pour faire des prisonniers et les manger [...] »[3]. En 1732, Des Roses fait référence, dans une missive au ministre de la Marine et des Colonies, aux Meriyou sur la rivière Yary[3]. À partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle les Teko subirent des raids de la part des amérindiens Kali'na[7] armés par les colons Hollandais en quête d'esclaves[8]. En 1742, les missionnaires jésuites regroupent les populations amérindiennes, notamment à la jonction de l'Oyapock et du Camopi, sur le site de l'actuelle commune de Camopi. Un certain Chabrillan, de la mission jésuite Notre-Dame-de Sainte-Foi écrivait:
En 1747, évalués à seulement 400 individus, on les estimera en voie d'extinction au XIXe siècle. Ils ne seront « redécouverts » qu'en 1931 (Mission Monteux-Richard)[10]. En 1750, « le Gouverneur d'Orvilliers, visitant les missions de l'Oyapock, confirme l'extraordinaire diminution du nombre des Indiens, unanimement attribuée aux épidémies de pneumonie ou de grippe »[11]. Les rassemblements artificiels créés dans les missions jésuites de l'Oyapock furent effectivement les principaux foyers de propagation des épidémies qui décimèrent très rapidement la population amérindienne de l'intérieur[12]. À partir des années 1760 et 1767 l'ethnonyme se stabilise dans les écrits du médecin du roi à Cayenne, Patris, de Simon Mentelle[13], et du gouverneur De Fiedmond[3]. Les activités des jésuites cesseront à la suite de la décision du Parlement de Paris suivie par celle de Louis XV en 1764, entraînant la disparition de l'Habitation Loyola vers 1770. Au tournant du siècle, ce sont cette fois les Wayãpi agissant pour les portugais qui se livrent à une chasse aux Teko pour les soumettre à l'esclavage[14]. Selon l'ethnologue Jean-Marcel Hurault « cinquante ans suffirent (1730-1780) pour anéantir presque totalement le peuplement indien du bassin de l'Oyapock »[15]. XIXe siècle : en voie de disparitionDe 1809 à 1817, la Guyane est occupée par les Portugais qui détiennent le Brésil. À partir de 1822 (Milthiade[16]), puis 1834 (Leprieur[17]), 1835 (Adam De Bauve[18]), 1857 (de la Monderie), 1856 (Marin, Mazin), 1879 (Jules Crevaux[19]), 1893 (Henri Coudreau[20]), 1910 (Jules Tripot[21]) et 1935 (René Grébert[22]), tous les explorateurs, épistoliers, chroniqueurs et auteurs sont d'accord sur le même exonyme et ses variantes d'accents: Emérillon, Émerillon ou Émérillon[3]. Cependant, en 1849, le rapport de M. Bagot, commerçant, témoigne:
En 1855, Félix Couy découvre le premier site aurifère de Guyane sur un affluent de l'Approuague. XXe siècle : stratégies de survieEn 1910, le Dr Jules Tripot rencontre les Émerillons (Teko) sur l'Awa et son ouvrage Au pays de l'or, des forçats et des peaux-rouges contient les premières photos publiées des Teko et nombre d'informations sur leur tradition orale[24]. De 1910 à 1930, plus de dix mille chercheurs d'or écumeront la forêt guyanaise. Années 1930Mais ce sera la mission Monteux-Richard qui durant les années 1931-1932 reprendra contact avec les Teko. Membre de cette expédition, Jacques Perret publiera en 1933 le premier article scientifique qui leur est consacré dans le Journal de la Société des américanistes[25]. Une importante collecte d'objets Teko a fait l'objet, à son retour, d'une exposition au Musée de l'Homme à Paris, collection aujourd'hui (2015) transférée au musée des arts premiers du quai Branly[26]. Années d'après guerreQuinze ans plus tard, le préfet de Guyane, Robert Vignon, en poste de 1947 à 1955 (fort de son expérience en Guyane française il sera nommé Préfet de Tizi Ouzou en Kabylie en 1958) affirme la nécessité d'équiper les centres de regroupements, avec, « par ordre d'importance, un prêtre, un médecin et un instituteur »[27],[28],
Dans les années 1950-1960 les survivants Teko frôlent le seuil d'extinction avec à peine cinquante individus. Le processus d'extinction démographique menaçant l'ensemble des populations amérindiennes du département fût enrayé par les campagnes médicales et sanitaires de vaccination et de prévention anti-paludique menées, notamment, par les docteurs E. Bois et A. Fribourg-Blanc[31]. Années 1960À partir de 1965, le conseil général de la Guyane décide que « toutes les populations soient uniformément assimilées au statut français [...] pour soumettre ces populations à notre loi et les intégrer à notre système économique » (Hurault, 1970[32]). Par le décret du , le territoire de l'Inini instauré par les autorités françaises en 1930 est supprimé pour être divisé en communes françaises classiques[33]. Années 1970En 1972, le jeune voyageur Michel Aubert, remontant l'Opayock, écrit:
En 1975, dans un projet de scolarisation des populations tribales de Guyane, le Vice-Rectorat de Cayenne écrit:
Dans les faits, tels que constatés et relatés par l'ethnologue Éric Navet,
Années 1980Au début des années 1980, à l'occasion d'un rush aurifère sur l'Oyapock, les commerçants brésiliens installent leurs commerces de l'autre côté de la frontière avec le Brésil. En 1984, l'instauration des Travaux d'Utilité Collective à Camopi favorise la multiplication d'emplois salariés (canotiers, mécaniciens, agents de voirie, etc.) qui vont déstructurer l'ensemble des activités traditionnelles (notamment la chasse, la pêche collective à la nivrée et la mise en culture des abattis), les employeurs (commune, département, gendarmerie) sanctionnant les absences injustifiées. Par contre favorisera l'arrivée de divers objets électroniques (postes à transistor, lecteurs de cassettes audio, etc.) achetés de l'autre côté de la frontière, et surtout la forte consommation d'alcool (rhum, bière, whisky et alcool brésilien) qui aggravera les tendances suicidaire de près de 10 personnes poussées au désarroi moral jusqu'à la pendaison. Au , 80 personnes seules ou unités familiales bénéficiaient à Camopi du Revenu minimum d'insertion distribué, selon Éric Navet, « par un homme politique local [...] sans souci, apparemment, des conséquences » dramatiques sur les personnes[36]. Années 1990Selon l'ethnologue Jean-Marcel Hurault, « ce petit groupe [aurait] en partie perdu sa culture originale »[37] par assimilation, évaluation ethnographique qui n'est guère partagée au XXIe siècle par les ethnologues contemporains Éric Navet et Perle Møhl pour qui les Teko « témoignent d'une forte inventivité et font preuve de créativité, ce qui montre qu'il s'agit d'un peuple non seulement résistant mais pleinement vivant »[38]. En effet, nous savons aujourd'hui par James Panapuy que, face à la décadence démographique les menant tout droit à l'extinction, les chefs teko auraient décidé, afin d'assurer la survie de leur peuple, de redévelopper les anciennes stratégies traditionnelles d'alliance matrimoniale, avec, notamment, leurs voisins amérindiens Wayana et Wayãpi[39]. En 1990, le nombre des habitants de Camopi s'élève à 748 habitants. En 1997, conséquence du développement de l'orpaillage illégal, des chercheurs en biologie détectent un taux de mercure très élevé dans les échantillons de cheveux prélevés auprès des habitants de Camopi (Voir sur le sujet la description de la situation sanitaire des Wayanas). En 1998, à la demande du maire et conseiller régional UMP, Joseph Chanel, un camp militaire du 3e RIE de la Légion Étrangère comportant 600 soldats et 280 légionnaires permanents est installé sur le territoire de la commune. XXIe siècle : le retour des MakanAnnées 2000Dans les années récentes (1990-2019), les Teko développent également, entre tradition et modernité, de multiples initiatives culturelles prouvant leur vitalité : association culturelle Kobue Olodju (« Nous existons »), studio d'enregistrement de chants traditionnels et contemporains, compagnie de danse traditionnelle, la Compagnie Teko Makan (du nom d'une société guerrière d'hommes spécialement entraînés au combat pour protéger les villages Teko, doués de pouvoirs extraordinaires et appelés makan), compagnie de théâtre Les Singes Hurleurs, ainsi que de nombreuses activités artisanales ancestrales utilitaires (couleuvre à manioc, vanneries, calebasses, mortiers, plumasserie, jouets d'enfants) et symboliques (ciels de case de l'artiste Ti'iwan Couchili), etc.)[30]. Alors que de 2002 à 2008 se déroulent des opérations de la gendarmerie nationale contre des sites illégaux d'orpaillage, en 2006, la population de la commune de Camopi s'élève à 1 414 habitants. Le , est créé officiellement le Parc amazonien de Guyane. En se déroule l'Opération Harpie contre l'orpaillage illégal. Années 2010En 2013, sous le mandat du maire René Monnerville, un jumelage de la commune de Camopi est envisagé avec la commune alsacienne de Muttersholtz. Du 18 au , des membres de l'association Kumaka et de l'association Teko Makan, le maire René Monnerville, l'artiste plasticienne traditionnelle Ti'iwan Couchili et des représentants du Parc amazonien de Guyane, se rendent en Alsace à l'invitation de l'association des étudiants de l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Strasbourg[40]. Le est inauguré sur le territoire de la commune une entreprise de constructions en bois de type carbet[41]. Le , un rapport parlementaire de la sénatrice de Seine-Saint-Denis, Aline Archimbaud et de la députée d'Ille-et-Vilaine, Marie-Anne Chapdelaine, s'inquiète du nombre élevé de suicides parmi les jeunes amérindiens de Guyane française et présente 37 propositions[42]. En 2016, alors que la population de Camopi compte désormais 1 787 habitants recensés, la piste d'aviation en béton du village est achevée. Elle sera ouverte officiellement au public en 2017. En 2018, à la suite du jumelage envisagé avec la commune de Muttersholtz, la compagnie Bardaf! se rend à Camopi et les jeunes Teko Makan de la jeune troupe de théâtre des Singes Hurleurs se rendent à Muttersholtz pour y présenter un spectacle. En 2019, Les Singes Hurleurs se produisent au Camp de la Transportation à Saint-Laurent-du-Maroni et sur la place du village de Camopi les 24 et après un mois de création passé aux côtés des artistes de la compagnie Bardaf!. Années 2020LangueSelon l'ethnologue Éric Navet, « tous les Teko pratiquent leur langue, mais la quasi-totalité parle d'autres langues comme le français, le créole guyanais, le portugais du Brésil et les langues amérindiennes voisines (wayana et wayãpi) »[43]. CultureAlapukupLa tradition orale des Tekos a élaboré une riche cosmogonie dont l'essentiel s'illustre dans un mythe de création où Wîlakala, le pouvoir créateur, rêva de créer une « Terre sans mal »[44], nommée Alapukup : un monde sans douleur, sans maladie, sans mort, sans travail, où tous les désirs sont immédiatement satisfaits, où toute tâche s'accomplit sans effort et où la fête est permanente[45]... Une société d'abondanceTraditionnellement les Teko pratiquent la chasse, la pêche, l'agriculture sur brûlis et la collecte. Le gibier est abondant et varié (singes, pécaris, tapirs, daguets, agoutis, perroquets, toucans, iguanes, caïmans, etc.). De décembre à juillet ils pratiquent également la pêche à l'hameçon et au filet. D'août à novembre ils pratiquent les pêches collectives à la nivrée. La culture sur brûlis suppose la préparation des abattis par débroussaillage par les hommes tandis que les femmes viennent planter puis récolter les nombreux produits cultivés dont le manioc amer, l'igname violet, la patate douce, la canne à sucre, les bananes, le maïs ainsi que du tabac, du coton, du roseau, du roucou, etc.[46]. PadzeSelon la tradition orale Teko, intronisé par Wîlakala, le premier chamane Teko est appelé padze, qui, par le recours au rêve[47] et aux psychotropes suscitant le voyage chamanique, a accès privilégié au monde des esprits: les kaluwat, les kulupit, les dzawatetěng, les těbetsi, nombreux dans les forêts et collines. C'est le padze qui, par son savoir thérapeutique, ses chants et son pouvoir, rétablit les équilibres perturbés. Il remplit ainsi plusieurs fonctions :
O'atLes parents Teko, respectueux des interdépendances entre l'ensemble des êtres vivants, respectent des interdits, notamment alimentaires, le père évitant les travaux risqués et fatigants, particulièrement durant les derniers mois de grossesse de sa compagne, les Teko pensant qu'il doit préserver son énergie vitale pour en faire profiter son enfant. L'accouchement se déroule dans un abri construit par le mari aux abords du village, la parturiente étant assise, soutenue par les aisselles, sur un morceau de tronc de bananier, assistée par sa mère. « Il naît » se dit précisément en Teko o'at : « Il tombe »[49]. Dès la délivrance de la mère, le père commence un jeûne de trois jours, allongé dans son hamac, afin de détourner sur lui l'attention des esprits avides de s'en prendre à la jeune âme tout juste née, tout en communiquant sa vitalité à son enfant: c'est la couvade. Afin de ne pas attirer les « esprits » le nouveau-né ne sera ni nommé ni exhibé publiquement. Le père a jeun subira également l'épreuve du maraké[50]. Enfance et éducationNourri au sein et rarement frustré, le nourrisson Teko pleure rarement. Porté sur la hanche par sa mère dans un porté-bébé en filet de coton, il est fréquemment accueilli par les autres bras de sa famille, notamment ceux de son père toujours très attentionné. Tous les membres de sa famille jouent avec lui(elle), le(la) cajole, le(la) baignant constamment dans l'univers sensoriel très riche et varié du milieu amazonien. Tant qu'il(elle) ne tiendra pas debout, afin de ne pas attirer l'attention des esprits, les kaluwat, on ne le nommera qu'à l'aide de termes d'adresse ordinaux génériques :
Enfin nommé, l'enfant portera plusieurs noms dont un « nom secret » attribué par les grands-parents, souvent un nom d'ancêtre. Plus tard, au fil des années et des événements, il portera également d'autres noms et surnoms attribués par ses copains et ses fréquentations[51]. Rites de passagesCulture immatérielleChants et récitsJames Panapuy rapporte que les ba'ekwöt (récits traditionnels) font état des guerres d'autrefois, et comment un groupe clanique, les Meleyõtsili-apam, prit la tête d'une coalition de six autres clans au sein d'une hiérarchie bien établie. Décrits comme mince et musclés ils étaient chargé de protéger l'ensemble des clans alliés:
Artisanat traditionnelVannerieTressée en arouman (schnosiphon obliquus) nommé íluwí, la couleuvre à manioc, tepitsi, est une vannerie tubulaire utilisée pour extraire par pressage la maniotoxine de la pulpe de manioc amer (Manihot utilissima) râpée[53]. Les Teko tressent également diverses vanneries de rangement dont le manaré batutu à motif[54]. Calebasses de cuisineProvenant du fruit du calebassier, les calebasses de cuisines, kudja'i, ornées de motifs traditionnels, servent essentiellement à la consommation de la bière de manioc, le cachiri[55]. PlumasserieSelon Éric Navet, « la plumasserie était autrefois un art florissant chez les Teko », mais partiellement perdu, cet art traditionnel est aujourd'hui emprunté aux traditions wayanas et wayãpi. Ainsi, traditionnellement réservée aux hommes, la couronne de plumes kanetat réalisée avec le duvet de gorge du toucan (Rhamphastos vitellinus) est aujourd'hui portée par les femmes Teko à l'occasion des fêtes et des danses[56]. Art du MaluwanaQuasiment tombées en désuétude et connues du seul vieux maître Kulijaman du village wayana d'Antécume-Pata, les techniques traditionnelles de peinture des ciels de case, maluwana[57], plateaux circulaires ornant traditionnellement le plafond des carbets collectifs Wayãna, sont aujourd'hui réhabilitées par l'artiste Ti'iwan Couchili Teko/Wayana au sein de l'association culturelle Kobue Olodju (« Nous existons »). De nombreux motifs traditionnels symboliques y sont représentés: le chant de l'hirondelle, tsilolo tule, le chant du peuple de l'ibis rouge, wala etam-a-tule, etc.[58]. Galerie photoPolitique environnementaleLes chefs coutumiers Wayana et Teko des villages d'Élahé, Kayodé, Taluwen et Twenké se sont prononcés pour le classement du sud de la Guyane en Parc amazonien de Guyane à la condition que leurs territoires soient inclus dans la zone Cœur de Parc afin d'y interdire tout orpaillage (). Celui-ci, polluant fortement l'environnement par le mercure, y est théoriquement déjà interdit mais illégalement pratiqué. Situation sanitaireIntoxication au MercureLes Amérindiens de Camopi subissent les conséquences de l'orpaillage illégal qui pollue durablement au mercure la chaîne alimentaire (notamment les poissons aïmaras largement pêchés et consommés). Les situations étant identiques, voir sur le sujet les chapitres intitulés Menaces et Santé de l'article concernant les Wayanas. AlcoolismeSuicides des jeunesLe , à la suite de nombreux suicides de jeunes Amérindiens, Aline Archimbaud, députée de Seine-Saint-Denis et Marie-Anne Chapdelaine, sénatrice d'Île-et-Vilaine rendent un rapport parlementaire au Premier ministre[59]. Notes et références
BibliographieLittérature orale
Documents
Études
Mémoires
Filmographie
Voir aussiArticles connexes
Droit international
Études théoriquesLiens externes
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