Suicide collectifLe suicide collectif est une forme de suicide commis par plusieurs personnes en même temps (se connaissant ou non), généralement pour la même raison. Suicides au sein de sectes religieusesLa fin du siège de la forteresse de Massada par les Romains a longtemps été présentée comme un suicide collectif des rebelles juifs, les Sicaires, qui s'y étaient réfugiés, avant que des historiens mettent en doute cette thèse. Plusieurs événements, principalement en temps de guerre, ont ainsi été présentés comme des suicides collectifs par des assaillants alors qu'il s'agissait de tueries. Au cours du XXe siècle, sont apparues d'autres affaires de suicides collectifs, certaines indubitables, d'autres plus controversées. Le Temple du PeupleLe , 914 disciples du gourou Jim Jones (dont le groupe religieux était issu des adventistes du septième jour) meurent à la suite d'un suicide/meurtre collectif dans la ville de Jonestown au Guyana. Parmi les morts, on dénombra 274 enfants. Certaines théories du complot prétendent que les victimes auraient été empoisonnées contre leur gré par injection et n'écartent pas l'hypothèse de l'implication de la CIA. Dans une déclaration sous serment, l'ex-membre de la secte Deborah Layton témoigna que l'organisation avait commencé à préparer le suicide lors de nuits blanches durant lesquelles les membres pratiquaient l'événement à venir en ingérant des liquides qu'ils croyaient être du poison (comme test de loyauté). Dans son discours final, enregistré sur une cassette audio (la « death tape »), Jim Jones prétend «[qu'à son avis], tous devraient se montrer aimables envers les enfants et les personnes âgées et prendre la potion que les Grecs prenaient durant l'Antiquité » en considérant le suicide collectif que le groupe allait effectuer comme un acte politique : « Nous n'avons pas commis de suicide, nous avons commis un acte de suicide révolutionnaire qui proteste contre les conditions d'un monde inhumain ». La tribu Ata, PhilippinesLe , dans la région de Davao, sur l'île de Mindanao, aux Philippines, 73 membres de la tribu Ata boivent un porridge contenant de l'insecticide à la demande de la « grande prêtresse »[1]. WacoLe siège de Waco est une tragédie qui s'est déroulée du 28 février au dans la résidence du groupe religieux des « Davidiens » près de la ville de Waco dans le Texas aux États-Unis. 82 personnes dont 21 enfants et le leader du groupe, David Koresh (de son vrai nom Vernon Howell), périrent, principalement dans l'incendie qui mit un terme aux 51 jours de siège par les forces de police. On parle de suicide collectif bien que les controverses soulevées par la gestion du conflit se poursuivent à ce jour et qu'une partie des morts ait résulté de fusillades au cours du siège. Le Temple solaireLe , 5 membres de l'Ordre du Temple solaire (OTS) meurent dans l'incendie d'une maison à Morin-Heights, au Québec. Le , 48 corps carbonisés sont retrouvés en Suisse, 23 à Cheiry et 25 aux Granges-sur-Salvan, dont les deux maîtres de l'OTS, Luc Jouret et Joseph Di Mambro. Le , 16 personnes sont retrouvées brûlées dans une clairière du Vercors, près de la commune de Saint-Pierre-de-Cherennes, dont 3 enfants, ainsi que la femme et le fils de Jean Vuarnet. Le , 5 adeptes du Temple solaire, dont 3 Français, sont retrouvés carbonisés à Saint-Casimir, au Québec. Les raisons de la mort de plusieurs membres de cet ordre restent encore mystérieuses et non élucidées. La thèse du suicide collectif reste ainsi en suspens. Heaven's GateLe , à l'occasion de l'apparition de la comète Hale-Bopp, Marshall Applewhite a convaincu 39 adeptes du groupe Heaven's gate (« la porte du paradis ») de se suicider, dans l'espoir que leur âme rejoigne un vaisseau spatial qu'ils pensaient caché derrière la comète et qui transportait Jésus. Mouvement pour la restauration des dix commandements de DieuLe , en Ouganda, plusieurs centaines de personnes dont plusieurs enfants meurent dans l'incendie de l'église pour la restauration des dix commandements de Dieu de Credonia Mwerinde et Joseph Kibweteere. On parle de suicide collectif puis d'assassinat[2],[3]. HeideLe , Heide Fittkau Garthe était soupçonnée d'avoir planifié un suicide avec ses partisans dans le parc national du Teide à Tenerife, un acte qui a été interrompu par un raid de la police sur les lieux que la secte possédait à Santa Cruz de Tenerife[4]. La secte est appelée Centre d’entraînement pour l’émanation de l’énergie atma, mais les médias l'ont appelée « secte de Heide » par rapport à sa fondatrice. Selon les polices espagnole et allemande, le groupe aurait effectué un suicide similaire à celui mené par l'Ordre du Temple solaire (OTS) le à Cheiry et Salvan[5], deux villages en Suisse. Église internationale de Bonne NouvelleEn avril 2023, au moins 73 corps sont découverts dans une forêt près de Shakahola au sud du Kenya. Ils s'étaient laissé mourir de faim afin de « rencontrer Jésus » sur indication de leur pasteur Makenzie Nthenge[6]. Chez les samouraïsLe seppuku fut l'occasion de suicides collectifs chez les samouraïs, qui par leur mort, pensaient rendre hommage à leur maître en le suivant par-delà l'épreuve de la mort ou pour ne pas affronter le déshonneur. Suicide en temps de guerre
Peuples d'AmazonieÀ la suite de la perte de leurs terres, entre 1985 et 1999, il y aurait eu 319 suicides commis collectivement parmi les autochtones sud-américains Guaraní Kaiowa. 200 ans plus tôt, les Guarani occupaient 25 % du Mato Grosso au Brésil, ils n'en occupent plus aujourd'hui que 1 %. Citoyens ordinairesDes suicides collectifs peuvent émaner simplement de personnes qui se connaissent, et qui partageant leur mal-être, décident de se suicider ensemble. C'est le cas d'adolescentes agissant en binôme (au Cap Gris-Nez et à Ivry-sur-Seine en 2005, à Charleroi en 2008), ou de membres d'une même famille, comme à Marseille en 2007[12]. InternetInternet aurait déjà constitué un moyen de rassemblement de personnes ne souhaitant pas en finir seules avec la vie ; elles se seraient alors donné rendez-vous pour un passage à l'acte collectif[13],[14]. De nombreux cas de suicides collectifs souvent commis par des jeunes se rencontrant sur Internet ont été recensés au Japon dans les années 2000 (34 cas en 2003, 55 cas en 2004, 91 cas en 2005)[15]. Notes et références
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