Sophie Laurence Marthe Macaire naît en 1841 dans l'État du Mississippi[1],[2],[Note 1]. Ses parents, Louis Cyrus Macaire et Marie Éléonore Enselme Martin, se sont mariés en 1836 à Paris[3],[4]. D'abord artiste peintre[Note 2] et installé 6 quai Pelletier à Paris, Louis Cyrus Macaire s'intéresse dès 1839 à la technique photographique qu'il cherche à améliorer[5],[6]. L'année suivante, il émigre aux États-Unis avec sa femme pour faire fortune[7]. Il est recensé à Madison, en Alabama[8], puis voyage en 1841 comme daguerréotypiste itinérant, à travers les États du Sud[9]. C'est ainsi que sa fille Sophie naît au Mississippi.
En 1843, Macaire s’établit à Montréal, où il propose ses services sous le nom du Dr L. M. Cyrus, « inventeur du procédé pour obtenir les portraits au daguerréotype avec toutes les couleurs naturelles »[10]. Il tient par ailleurs un hôtel « de première classe » sur la place Jacques-Cartier, qui sera incendié en 1849[11],[12]. Au début des années 1850, Macaire rentre en France et ouvre avec ses frères, Hippolyte Macaire et Jean Victor Macaire dit Warnod[Note 3], un atelier de daguerréotypie, au Havre, sur la jetée[14]. Après la mort d'Hippolyte, en 1852[15], Macaire et Warnod déploient ensemble leur activité à Paris, ouvrant un établissement photographique au 3 rue Laffitte, non loin du boulevard des Italiens[16].
En juin 1860, elle dépose un brevet pour une « encre photographique »[18],[19],[Note 4]. Déclarant être artiste lyrique, et résider habituellement au Havre et momentanément à l'hôtel de Normandie, rue d'Amsterdam, elle ouvre en décembre 1860, avec Rosalie Gabrielle Audois, employée de commerce, une société « pour la fabrication par un procédé breveté, et la vente de bains photographiques sous la dénomination d'Encres photographiques »[21]. Mais la société est déclarée nulle peu après.
En 1863, domiciliée 45, rue Pigalle, Sophie Macaire s'associe cette fois avec Eugène Alphonse Perrette et un associé anonyme[Note 5], pour exploiter un atelier de photographie, au 53, rue de La Rochefoucauld, sous la raison sociale Macaire et Cie[28]. En avril 1864, un procès-verbal de défaut est dressé contre Perrette à la requête de Louis Cyrus Macaire, pour procéder à « l'adjudication de son fonds de photographie »[29]. Après ça, Sophie Macaire semble cesser définitivement son activité de photographe.
En 1867, elle intègre comme première chanteuse la toute nouvelle troupe du théâtre Rossini à Paris[30], qui fait faillite peu après. En 1868-1869, toujours « chanteuse légère »[31], elle se produit au Grand Opéra d'Oran[32],[33], avant d'intégrer pour quelques années la troupe du théâtre de l'Athénée[34],[35].
Son père Louis Cyrus Macaire meurt le en son domicile du 125, rue Montmartre[36], en raison d'un problème cardiaque[37]. Survenue pendant la Commune de Paris, sa mort n'est déclarée officiellement que quatre mois plus tard, par son frère Henri Félix[Note 6].
Sophie Macaire meurt en mars 1918, en son domicile parisien du 29, rue Mirabeau[1]. Sur son acte de décès, elle est dite « artiste lyrique ». Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux[38].
Photographies
(Liste non exhaustive)
Atelier Sophie Macaire. Nature morte publicitaire, vers 1864, épreuve sur papier albuminé, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie (cote EO²)
Brevet d'invention de quinze ans pour une encre photographique, (INPI, cote 1BB45444)
Patent for an invention for a substitute for nitrate of silver particularly applicable to photographic purposes, [20] : version anglaise du même brevet, déposé au nom de Louis Cyrus Macaire au Royaume-Uni
↑Par une ordonnance de 1847, Jean Victor Macaire a été autorisé à adopter le patronyme de Louise Amélie Warnod, la femme qu'il a épousée à Paris en 1843[13].
↑Son père le dépose en Grande-Bretagne sous le nom de « substitut au nitrate d'argent »[20].
↑Il est possible qu'il s'agisse de Macaire lui-même.
↑ a et bConstant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris, (lire en ligne), p. 802
↑Fiche de mariage Macaire-Martin, paroisse Saint-Merry, état civil reconstitué de Paris, , Archives de Paris
↑Reconstitution des actes de l'été civil : dossier du mariage Macaire-Martin du (rétabli le ), ancien 7e arrondissement de Paris, Archives de Paris, 5Mi1 2088 (vues 22 à 27/51)
↑Théophile Gautier, Revue de Paris, Aux bureaux de la Revue de Paris, (lire en ligne), p. 150
↑Helmut Gernsheim et Alison Gernsheim, The History of Photography from the Camera Obscura to the Beginning of the Modern Era, New York, McGraw-Hill, (lire en ligne), p. 126
↑United States Census, 1840, Alabama, Madison, South Half (vue 26/81), FamilySearch
↑A History of Photography : Social and Cultural Perspectives, Cambridge [Cambridgeshire] ; New York, Cambridge University Press, (ISBN978-0-521-34407-4, lire en ligne), p. 29
↑« Daguerréotype », sur numerique.banq.qc.ca, La Minerve, (consulté le ), p. 2
↑Robert Walter Stuart Mackay, The Montreal Directory [microform] : new edition, corrected in May, 1849, Montreal, Lovell and Gibson, (ISBN978-0-665-38392-2, lire en ligne), p. 297
↑Dictionnaire des familles qui ont fait modifier leurs noms, depuis 1803 jusqu'en 1865, contenant les noms, prénoms, professions et lieux de naissance de chaque individu cité, (lire en ligne), p. 116
↑Dominique Rouet, « Photographier Le Havre en 1856. Macaire, Warnod, Le Gray », in Revue culturelle du Havre, juillet 2014, no 7, p. 32-51 [lire en ligne]
↑Brevet d'invention de quinze ans pour une encre photographique, , INPI (cote 1BB45444)
↑ a et b(en) Great Britain Patent Office, Chronological Index of Patents Applied for and Patents Granted, G.E. Eyre and W. Spottiswoode, (lire en ligne), p. 119
↑« Sociétés commerciales et industrielles. 1286 », La Gazette nationale ou le Moniteur universel, , p. 3 (lire en ligne)