Sonepar
Sonepar (Société de Négoce et de participation) est un groupe familial français spécialisé dans la distribution de matériel électrique et électronique. Le groupe est présent dans 40 pays à travers 80 enseignes différentes pour un chiffre d'affaires de 33,3 milliards d'euros en 2023[1]. HistoireEn 1867, Henri Coisne et Léopold Lambert s'associent pour créer une entreprise de tissage manuel. En 1960, onze descendants des familles Coisne et Lambert créent la Société de Négoce et de Participation pour gérer leurs participations dans des activités de diversification hors textile[3]. Ils chargent Henri Coisne, en 1968, d'identifier un secteur porteur et pérenne, avec de bonnes perspectives de développement, aux fins d’investissement. Des contacts avec les fabricants de matériel électrique confirment l’existence d’un marché potentiel dans le domaine de ce secteur. Sonepar acquiert en 1969 le Comptoir d’Électricité Franco-Belge[4]. Suivent de nombreuses acquisitions dans les années 1970 avec les entreprises qui constitueront les bases régionales de la couverture nationale de la France. En 1982, Sonepar s'engage à l'international avec la reprise de OTRA, holding de contrôle de Technische Unie (Pays-Bas) et Otto Kuhmann (Allemagne)[4]. Cette acquisition donne une dimension internationale à Sonepar qui réalise par la suite 54% de ses ventes hors de France[5]. Le groupe fait son entrée au Canada en 1984[6]. Le rachat par Sonepar de CGE-Distribution à Lyonnaise-Dumez en 1991 marque le retrait définitif des grands groupes industriels dans la distribution de matériel électrique, faisant de Sonepar et Rexel les deux leaders du marché[5]. En 2008, Sonepar acquiert une partie des actifs de Hagemeyer, le n° 3 mondial (en 2007). Au premier semestre 2009, Sonepar remplace Rexel au titre de premier distributeur de matériel électrique[4]. En 2019, Sonepar acquiert North Coast Electric[7], permettant d’étendre sa présence et sa capacité à fournir des services et des solutions à ses clients et partenaires commerciaux dans le Nord-Ouest Pacifique des États-Unis. En 2021, Sonepar conclut un accord afin d’acquérir l’entreprise américaine Springfield Electric Supply[8], établie dans l’État de l’Illinois. À partir de 2020, en France, le groupe vise l'industrie 4.0 comme prochain axe de croissance majeur[9], ce qui le mène à investir 1 milliard d'euros dans une plateforme digitale unifiée[10]. En 2023, elle regroupe ses deux réseaux de vente français de matériel électrique, CGED, destiné aux artisans, et Sonepar Connect, s'adressant aux grands comptes, sous le nom unique de Sonepar, en même temps qu'elle développe deux autres pôles, Factory system pour la vente de logiciels pour le second, et un troisième combinant ventes de pompes à chaleur et matériels d'énergie renouvelable[11], DescriptionSonepar a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 33,3 milliards d’euros. Le groupe s'appuie sur 45 000 collaborateurs dans 80 enseignes commerciales dans 40 pays[1]. Le groupe possède de nombreuses marques à l'international mais n'opère pas systématiquement sous une marque unifiée[4]. Sonepar est détenu à 70% par le holding familial Colam Entreprendre. La septième génération compte 234 actionnaires descendants de la famille des fondateurs[3]. L'entreprise fait 80% de son chiffre d'affaires dans la vente d'équipements électriques à destination du bâtiment. La société ne communique habituellement pas sur ses résultats[3], toutefois sa principale filiale, Sonepar International, a dégagé en 2022 un bénéfice de 1,3 milliard d'euros, qu'elle a remonté en dividendes à son actionnaire unique[12]. Sonepar est l'un des plus gros contributeurs financiers à l'organisation de la Fête des Lumières à Lyon[13]. Présidence
Soupçons d'entente et d'évasion fiscaleEn 2012, après un redressement fiscal portant sur les impôts complémentaires à payer en France pour sa filiale suisse Sis au titre des exercices 2004 et 2005, Sonepar tente de faire annuler un article du code des impôts prévoyant la taxation au taux français pour les filiales et participations situées dans des pays tiers et bénéficiant d'un régime privilégié; dès lors qu'on peut penser que leur objectif est d'éluder l'impôt en France. Sa demande et la question prioritaire de constitutionnalité qu'elle invoque auprès du Conseil d'État sont rejetées comme peu sérieuses[15],[16]. Une information judiciaire est ouverte en France en 2018 en raison d'un soupçon d'entente illicite ou cartel, visant les sociétés Sonepar, Rexel, Schneider et Legrand[17]. Des perquisitions indiquent la possibilité de mécanismes d'évasion fiscale, « Sonepar et son concurrent Rexel ont en effet créé à Genève de discrètes structures destinées à éluder l’impôt de France »[18]. En 2022, l'Autorité de la concurrence confirme ses griefs sur un possible détournement de la pratique des « prix dérogés » en vue d'entente occulte[19]. L'autorité de la concurrence condamne en 2024 les entreprises à des amendes de plusieurs millions d'euros[20]. Parallèlement, la société subit un contrôle de conformité de ses procédures internes à la loi Sapin II. Après plusieurs mois d'échange et d'adaptation d'une parties de ses procédures, celles-ci sont déclarées conformes le 4 juillet 2019 par le Comité des sanctions de l'Agence française anticorruption, contre l'avis de la Commission[21],[22]. Notes et références
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