Sonate pour piano no 18 de Schubert

Sonate pour piano no 18
en sol majeur
D. 894
Genre Sonate
Nb. de mouvements 4
Musique Franz Schubert
Effectif Piano
Durée approximative 40–50 minutes env.
Dates de composition 1826
Dédicataire Josef von Spaun
Partition autographe Haslinger

La Sonate pour piano en sol majeur, D. 894, publiée sous le nom de Fantaisie, Andante, Menuetto et Allegretto, est la dix-huitième sonate de Franz Schubert, composée en octobre 1826.

Cette sonate, isolée dans la production de Schubert, est écrite peu de temps après son dernier quatuor à cordes (no 15), lui aussi en sol majeur.

Dans l'esprit du compositeur, elle faisait suite aux trois précédentes sonates écrites en 1825 (no 15 en ut majeur, inachevée, no 16 en la mineur et no 17 en majeur). Ainsi la considérait-il comme sa quatrième sonate. C'est de plus une des seules éditées de son vivant en 1827 sous le numéro d'opus 78, après la no 16 (op. 42) et la no 17 (op. 53). Elle est dédiée à son ami Josef von Spaun (en). Très touché, celui-ci envoie à Schubert le mot suivant le  : « C'est avec un véritable plaisir que j'accepte l'honorable dédicace que me fait M. Franz Schubert de sa quatrième sonate pour forte piano »[1].

Robert Schumann la considérait comme « la plus parfaite de toutes [les sonates de Schubert] quant à l'esprit et la forme », et Franz Liszt l'appréciait beaucoup et la qualifiait de « poème virgilien »[2].

Analyse de l'œuvre

Elle comporte quatre mouvements[3] :

  1. Molto moderato e cantabile
  2. Andante
  3. Menuetto : allegro moderato – Trio (molto ligato)
  4. Allegretto

Son exécution demande environ quarante minutes mais varie en fonction des interprètes[5].

Bien qu'intitulé Fantaisie, le premier mouvement, Molto moderato e cantabile, est un modèle de forme sonate. Les exposés des thèmes y sont clairs, sans affectation, et l'atmosphère générale de l'exposition est à la méditation. Le développement se pare d'une couleur plus sombre, explorant les tensions dramatiques sous-jacentes au thème principal. Deux acmés présentent celui-ci, successivement en si-bémol mineur et en ut mineur, dans des épisodes tendus, marqués fff. L'apaisement est de retour avec la réexposition, précédant une brève coda qui s'évanouit dans le silence.


\version "2.18.2"
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  tagline = ##f
}
upper = \relative c'' {
  \clef treble 
  \key g \major
  \time 12/8
  \tempo 4. = 69
  %\override TupletBracket.bracket-visibility = ##f

   %%Schubert — Fantaisie D.894
   \repeat unfold 2 { < b g b, >4.~ < b g b, >4~ < b g b, >16 < a fis c > }
   < b g b, >8-.( < c a c, >-. < d b d, >-.) < d fis, d >-.( < c fis, c >-. q) < b g b, >4. r4 r8

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key g \major
  \time 12/8

   \repeat unfold 2 { < d g, >4.~ < d g, >4~ < d g, >16 < d g, > }
   < d g, >8-.( q-. q-.) < d d, >-.( q-. q-.) < d g, >4. r4 r8
}

  \header {
    piece = ""
  }

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    \new Staff = "upper" \upper
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  >>
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}

Le deuxième mouvement, au ton de la dominante majeur, présente l'alternance de deux thèmes fortement contrastés dans une forme A B A B A.


\version "2.18.2"
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  tagline = ##f
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upper = \relative c'' {
  \clef treble 
  \key d \major
  \time 3/8
  \tempo 8 = 84

   %%Schubert — Fantaisie D.894 mvt 2, Andante
   \partial 8. a16(\p b cis d4~)-> d16[( cis32 b] a8.) a16( b g fis16.) g32 a8 b16 cis cis8[ d16]
   \stemUp d16^( fis a fis8.) e16^( b cis e8.)  d16( fis,16. g32 a8)(-. g-. e-.) 
   \crossStaff { < d fis, >8. }

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key d \major
  \time 3/8

   a'16( b cis < d fis, d >4.) < a e cis > 
   << { fis16. g32 a8 b16 cis < cis g e >8[ < d fis, >16] \stemDown \change Staff = "upper" d16( fis a } \\ { d,,16. e32 fis8 < g e >8 d~ d16 r16 r8 } >>
   
   << { \stemDown \change Staff = "upper" fis'8.) e16 \stemUp \change Staff = "lower" b cis \stemDown \change Staff = "upper"  e8. d16  \stemUp \change Staff = "lower"  fis,16. g32 } \\ { < g a >4. < a fis >4 d,16. e32 < a fis a, >8-.( < g e a, >-. < e cis a >-.) < d d, >8. } >>
}

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    piece = ""
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Le troisième est un menuet en si mineur, ton relatif du précédent mouvement. Ici encore contraste total entre le thème du menuet et le bref trio en si majeur, au thème simple et délicat, indiqué ppp.


\version "2.18.2"
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  tagline = ##f
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upper = \relative c' {
  \clef treble 
  \key b \minor
  \time 3/4
  \tempo 2. = 63
  %\override TupletBracket.bracket-visibility = ##f

   %%Schubert — Menuet D.894
   \partial 4 fis4-.\f < d' fis, d >4 q8 q q q | < b fis d >4-. q-. q-. |
   < cis fis, e ais >4-. < cis fis, e >8 q q q < fis, e ais, >2. 

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key b \minor
  \time 3/4

   fis4-. < b fis b, >4 < b fis b, >8 q q q < b fis d >4-. q-. q-. < fis fis, >4 < ais fis >8 q q q < fis cis >2.
}

  \header {
    piece = ""
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Le dernier mouvement, Allegretto, retrouve le ton initial de sol majeur et le climat détendu du premier mouvement. Il s'agit d'un rondo de forme A–B–A–C–A. Le thème principal, utilisé comme refrain, est assez développé (54 mesures). Le premier couplet, en ut majeur, présente un flot de croches quasiment ininterrompu. Le second, lui-même de forme A–B–A et dans le ton éloigné de mi-bémol majeur, fait place en son centre à un thème présenté pp dans le relatif ut mineur. Moment d'intense poésie et d'intimité, ce thème présente la figure rythmique constituée d'une longue suivie de deux brèves (ici une blanche et deux noires) chère à Schubert. Comme dans le mouvement initial, ce mouvement s'achève sur une dernière évocation du thème principal, dans la douce lumière du pp.


\version "2.18.2"
\header {
  tagline = ##f
}
upper = \relative c'' {
  \clef treble 
  \key g \major
  \time 2/2
  \tempo 2 = 108

   %%Schubert — Allegretto D.894
   \partial 4 cis8->\p( e)
   << { d2.( c!8 b a b c d c4-.) a-. } \\ { d,1 d } >>
   < b' d, >4~^( < g d >8) r8 < d b >8\> q q q\! q4( < e c > < d b >8) r8
   g'8->( cis,) 
   << { d2.( c!8 b a b c d c4-.) a-. } \\ { d,1 d } >>
   < g b, >4^(~ < d b >8) r8
   < g' b, >8\> q q q\! < g b, >4( < e c >4 < d b >8) r8

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key g \major
  \time 2/2

   r4 << { b'1~( c2)( a4 fis) } \\ { < d g, >1~ q } >>
   < g d g, >4(~ < g d b >8) r8 < g d >8 q q q q2~ q8 r8 r4
   << { b1~( c2)( a4 fis) } \\ { < d g, >1~ q } >>
   < d g, >4^(~ < g g, >8) r8
   < g' d >8 q q q q2~ q8 r8

}

  \header {
    piece = ""
  }

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  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "upper" \upper
    \new Staff = "lower" \lower
  >>
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      \Score
      
    }
  }
  \midi { }
}

Sélection discographique

Notes et références

  1. Brigitte Massin, Franz Schubert, Fayard, (1re éd. 1955), 1294 p. (ISBN 2-213-00374-2, OCLC 4487232), p. 1144.
  2. François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083, présentation en ligne), p. 672–673..
  3. Schubert, Sonates pour piano, vol. II - G. Henle Verlag, 1971 p. 164–193.
  4. (en) Stephen Johnson reports on the 21-CD 'authorised' edition : « The first movement of Schubert's G major Sonata, D 894, is breathtakingly slow - the opening hardly seems to move at all. Richter's argument is that Schubert's marking, Molto moderato, refers to the quaver beat, not the dotted crotchet. In pure musicological terms, I don't imagine many Schubertians will be convinced, yet somehow Richter's concentrated, intensely absorbed playing persuaded me to suspend disbelief. »
  5. Un interprète comme Sviatoslav Richter la joue en presque cinquante minutes, dont pas moins de vingt-sept pour le seul premier mouvement, joué très lentement, ce qui peut être discuté par rapport à l'indication de tempo[4].

Liens externes