La Sonate pour piano de Jean Françaix est composée en 1960. La partition, dédiée à Idil Biret, est publiée la même année chez Schott[1].
L'œuvre, malgré son titre, est plus proche de l'esprit de la suite que de la traditionnelle sonate pour piano. Ici, le terme de sonate est à prendre dans « le sens où les préclassiques l'entendaient, de musique à faire sonner, en toute liberté[1] ».
Structure et analyse
La Sonate pour piano, d'une durée moyenne de huit minutes trente environ[2], comprend quatre mouvements[1],[3] :
Prélude, en la majeur, allegrissimo ( = 144), à , un prélude« dépouillé, [… à la] ligne qui court sur une basse, transportant dans tous les tons son amusant thème initial[1] » ;
Élégie, en ré mineur, andantino con moto ( = 80), à , mouvement « de couleur automnale, dans une écriture polyphonique où, entre le chant et la basse, deux voix intérieures trament ensemble leurs dessins de croches[1] » ;
Scherzo, en fa dièse mineur, vivace ( = 66), à , scherzo« pointu, hérissé de dissonances, dont on ne saurait décider s'il est goguenard ou irrité pour de bon[1] » ;
Toccata, en la majeur, allegretto ( = 104), à , toccata qui selon Guy Sacre prend des allures « de délicieuse quincaillerie de doubles notes, aux harmonies pleines d'imprévu », et qui serait devenue célèbre, « au même titre que la Toccata de Poulenc, si elle n'était pas un finale de sonate[1] ».