Fille de Camille de Labriffe, comte de Labriffe (1859–1930) et de la comtesse, née Anne-Marie de Vassart d'Hozier (1867–1949)[3],[5]. Elle avait une sœur aînée, Marie de Labriffe (1893–1985)[6].
À la fin des années 1920[n 1] époque vers laquelle elle divorce[10], elle commence à travailler pour l'édition française du magazineVogue comme consultante en mode[11],[12]. Cliente de haute couture, elle amène au sein de la publication une « caution aristocratique [et] intellectuelle »[9]. Elle devient plus tard la rédactrice de mode du magazine[13],[14],[15]. En octobre 1928, elle signe ses articles sous le nom de Solange d'Ayen[16]. Elle a collabore également pour le Vogue américain[16],[4],[17],[18]. La journaliste irlandaise Carmel Snow, qui travaille pour Vogue à cette époque, dit de Solange d'Ayen : « elle était la personne sur laquelle je voulais le plus à cette époque me façonner »[12]. Solange d'Ayen avait de bonnes relations dans le cercle social parisien connu sous le nom de « le tout Paris » et a présenté Carmel Snow à plusieurs membres de l'élite parisienne[12].
En 1935, Solange d'Ayen aide la rédactrice en chef de Vogue, Edna Woolman Chase, à persuader le peintre français Christian Bérard de travailler pour le magazine en tant qu'illustrateur de mode[19].
Solange d'Ayen travaille comme rédactrice de mode pour le Vogue française jusqu'aux années 1940[4] : au milieu de cette année, elle quitte Paris face à l'avancée des Allemands, le magazine étant alors mis en sommeil par Michel de Brunhoff[20]. En 1949, elle dirige la maison de couture de Robert Piguet[21].
En 1951, elle devient rédactrice du magazine Maison & Jardin[22].
Prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale
Le mari de Solange d'Ayen, Jean de Noailles, était membre de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale et fut arrêté par la Gestapo le , à la suite d'une dénonciation anonyme[27],[28]. Il meurt au camp de concentration de Bergen-Belsen le [5], la veille de la libération du camp par l'Armée britannique[28],[27]. Solange a également été arrêtée par les nazis en 1942 et envoyée à la prison de Fresnes, alors que sa famille et ses amis comme Lee Miller ne savaient pas ce qui lui était arrivé[29]. On disait que Solange d'Ayen « n'était plus que l'ombre d'elle-même » lorsque Lee Miller la retrouva après la guerre[29],[30]. En 1952, le tribunal militaire de Paris condamne Suzanne Provost, collaboratrice de la Gestapo accusée d'avoir dénoncé Jean de Noailles, à vingt ans de réclusion[27]. En 1954, Solange d'Ayen accuse formellement Helmut Knochen, le chef de la Gestapo pour la France occupée, d'avoir séquestré son mari[31].
Le couturier français Hubert de Givenchy, qui rencontre Solange d'Ayen alors qu'il était apprenti chez Robert Piguet, la décrit comme une « grande beauté », qui avait « un goût classique », et a également déclaré qu'elle s'est toujours habillée en noir parce qu'elle avait perdu son mari et son fils à la guerre[24].
↑(en) Justine Picardie, Miss Dior : A Story of Courage and Couture, Faber & Faber, , 352 p. (ISBN9780374210359, lire en ligne), p. 199
↑ a et bSylvie Lécallier (dir.) et Marlène Van de Casteele (catalogue d'exposition), Vogue Paris : 1920-2020, Paris Musées, , 324 p. (ISBN978-2-7596-0493-7), « 1920-1938 », p. 17-20
↑(en) Snow Carmel et Mary Louise Aswell, The World of Carmel Snow, McGraw-Hill, (OCLC547124), p. 55
↑ ab et c(en) Penelope Rowlands, A Dash of Daring: Carmel Snow and Her Life In Fashion, Art, and Letters, Atria Books, (ISBN9780743480451, lire en ligne), p. 109
↑(en) Solange d'Ayen, « Paris in Its New Clothes », Vogue, , p. 64-65 (lire en ligne)
↑(en) Solange d'Ayen, « Just How They Do It », Vogue, , p. 28-29 (lire en ligne)
↑ a et bPenelope Rowlands, A Dash of Daring: Carmel Snow and Her Life In Fashion, Art, and Letters, Atria Books, (ISBN9780743480451, lire en ligne), p. 203 :
« Chase snatched up Bérard, luring him away from Bazaar in 1935 with the help of his great friend Solange d'Ayen. »
↑Sylvie Lécallier (dir.) et Sophie Kurkdjian (catalogue d'exposition), Vogue Paris : 1920-2020, Paris Musées, , 324 p. (ISBN978-2-7596-0493-7), « 1939-1954 », p. 67
↑ a et b(en) Sarah Colton, « Robert Piguet: As Remembered by An Eighteen Year Old Apprentice Designer, Hubert de Givenchy », Beauty Fashion Magazine, , p. 3 (lire en ligne)
↑(en) Carolyn Burke, Lee Miller: A Life, Knopf Doubleday Publishing Group, 6 octobre 2010., 448 p. (ISBN9780307766632, lire en ligne), p. 231
↑ ab et c« Le tribunal militaire de Paris condamne à vingt ans de réclusion une collaboratrice de la Gestapo accusée d'avoir dénoncé le duc d'Ayen », Le Monde, (lire en ligne)
↑ a et bGeorges Martin, Histoire et généalogie de la maison de Noailles, Imprimerie Mathias,
« In what category would Mr. Crawford place the Duc d'Ayen, a prisoner in Germany, and his beautiful young wife, Solange, who emerged almost unrecognizable from a Nazi concentration camp? »
↑Jean-Marc Théolleyre, « M. Paul Reyanud a relaté les circonstances de sa déportation et la duchesse d'Ayen a formellement accusé Knochen d'avoir séquestré son mari », Le Monde, (lire en ligne)