Sheryl Crow est le nom du second album de la chanteuseéponyme. Sorti en 1996, il est édité sous le label A&M Records et produit par Sheryl Crow elle-même.
Historique
L'album s'enregistre en 1996, principalement dans les Kingsway Studios de la Nouvelle-Orléans. Des enregistrements complémentaires s'effectuent à Los Angeles dans les studios Sunset Sound Factory et Sunset Sound Recorders. Sur cet album, Sheryl Crow compose ses chansons le plus souvent avec la seule aide du guitariste Jeff Trott. Les membres du Tuesday Night Music Club et Sheryl s'étant brouillés, seul le batteur Brian MacLeod restera avec la chanteuse. Bill Botrell qui a débuté l'album et devait le produire quitte le projet, n'arrivant pas à s'accorder musicalement avec Sheryl Crow[1]. La chanteuse décide finalement de produire elle-même son deuxième album avec l'aide de Mitchell Froom et de l'ingénieur du son, Tchad Blake.
L'album se classe à la 6e place du Billboard 200 américain et à la 5e place des charts britanniques. Il sera certifié triple disque de platine dans ces deux pays. En France, il se classe à la 38e place des meilleures ventes de disques.
Cinq singles sortiront pour promouvoir l'album. Le premier If It Makes You Happy obtiendra les meilleures places dans les charts en se classant notamment à la première place dans les charts canadiens et la 10e place du Billboard Hot 100 américain.
Lors de sa sortie, l'album Sheryl Crow reçoit un très bon accueil de la part des critiques de la profession. Eric Weisbard de Spin complimente la production de ce nouvel opus, précisant que celui-ci « va bien plus loin » que l'album précédent et que ses « rythmes plus marqués et ses effets de guitares/synthé plus drus siéent à merveille à la jeune personnalité qui verse dans le beatnik éduqué de Crow[2],[a]. »
David Browne de l'hebdomadaire Entertainment Weekly exprime ce même enthousiasme : "Si l'industrie est capable de produire des albums artisanaux moulés à la louche, alors ce Sheryl Crow en est un[3],[b]. » Il remarque aussi que Crow a une façon de chanter plus forte et donc plus affirmée, avant de conclure que la chanteuse « ne se livre pas tant qu"il y paraît [...] elle garde ses émotions pour elle. Mais le moins du moins que l'on puisse dire, c'est elle se bâtit un viaduc vers une longue carrière[3],[c]. » Dans le Baltimore Sun, J. D. Considine salue les performances vocales de Sheryl Crow, notamment dans « If It Makes You Happy », qu'il pressent comme probablement la meilleure chanson de l'album[4],[d].
Au-delà des critiques élogieuses, le dernier tiers de l'album est considéré de moins bonne facture que le reste. Le choix de « Ordinary Morning » comme piste pour clore l'album est qualifié de malencontreux accident[5],[3]. Dans Rolling Stone, David Fricke estime que l'album n'est pas assez abouti, regrette son manque d'originalité et compare négativement le titre « Hard to Make a Stand » à « Tumbling Dice » des Rolling Stones et à « Sweet Jane » du groupe Velvet Underground[6],[e]. Robert Christgau du Village Voice attribue à l'album une unique étoile en guise d'encouragement, en ironisant qu'il n'y avait pas « que de l'Alanis mais du Tchad aussi »[7]. En février 1997, Sheryl Crow se classe à la 26e position de l'enquête d'opinion Pazz & Jop sur les albums préférés en 1996 par les critiques du Village Voice[8].
↑NdT....soit Eric Weisbard en VO : [the record] "goes much further" [than its predecessor and that its] "bigger beats and dirtier guitar/keyboard effects [work] well with Crow's literate hippie-chick persona".}
↑NdT....soit David Browne en VO : "If there's such a thing as a professional lo-fi album, Sheryl Crow is it.".}
↑NdT....soit David Browne en VO : "doesn't expose that much of herself [...] she's an emotional centrist. But at the very least, she's building a bridge to a lasting career".}
↑NdT....soit J. D. Considine en VO : « "If It Makes You Happy"—which may be the album's best song—is a great example. What gives the song its power is the way, after powering through the lines "If it makes you happy/It can't be that bad/If it makes you happy" before dropping in intensity for the kicker: "Then why the hell are you so sad?". »}
↑NdT....soit David Fricke en VO : « "Hard to Make a Stand" is remarkable for its similarity to both the Stones' "Tumbling Dice" and "Sweet Jane," by the Velvet Underground – or underplays it with white-bread VH1 poise. »}