Inauguré le sous l'appellation initiale de bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP) par Jean-Jacques Urvoas, alors garde des Sceaux, il prend place parmi les services français de renseignement[1] et a pour missions la lutte contre le terrorisme, la lutte contre les extrémismes violents, la lutte contre la criminalité organisée ainsi que le renforcement de la sécurité pénitentiaire.
Dernier-né de la communauté française du renseignement, il est créé dans le contexte des attentats terroristes de 2015 et 2016. Le SNRP appartient à ce qui est communément appelé le "second cercle" de la communauté française du renseignement[2],[3], à l'instar de la DNRT, la DRPP ou encore de la SDAO[4].
Présentation
Un premier bureau de renseignement comportant une dizaine d'agents a été créé en 2003 au sein de l'état major de sécurité (EMS3), avant la réorganisation de la direction de l'administration pénitentiaire[5], sous l'égide de Christiane Taubira, alors garde des Sceaux[6].
Intégré à la sous-direction de la sécurité pénitentiaire au sein de la direction de l'administration pénitentiaire, le bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP) a par la suite été créé en application des lois du [7] et du [8].
Avec l'arrêté du [9], le BCRP est devenu un service à compétence nationale dénommé « Service national du renseignement pénitentiaire »[10] rattaché au directeur de l'administration pénitentiaire, marquant un tournant majeur dans le positionnement du SNRP au sein de la communauté du renseignement et de son administration de tutelle.
Missions
Le service national du renseignement pénitentiaire a pour mission la prévention des atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation et à la sécurité des établissements pénitentiaires.
Il recherche, collecte, exploite, analyse et diffuse les renseignements obtenus dans les quatre domaines suivants :
La lutte contre les mouvances extrémistes violentes ;
Le renforcement de la sécurité pénitentiaire (notamment la prévention des émeutes et des évasions par bris de prison). Cette dernière finalité est une prérogative exclusive du SNRP au sein de la communauté du renseignement[12].
Le SNRP, en tant que service de l’administration pénitentiaire, dispose également des informations pénitentiaires dans le cadre prévu par le code pénitentiaire : correspondance des détenus, exploitation du matériel informatique, fouille des cellules, contrôle des visiteurs[15]...
Pour chacune de ses finalités, le SNRP collabore étroitement avec ses partenaires, notamment la DGSI en matière de contre-terrorisme[16] ou encore le SIRASCO et les offices centraux du ministère de l’Intérieur concernant la criminalité organisée[17].
Organisation
A l'origine, le Service est dirigé par Charlotte Hemmerdinger[18],[19], magistrate et première femme cheffe d'un service de renseignement en France[20].
Camille Hennetier est nommée cheffe du SNRP en novembre 2022 par arrêté de la Première ministre et du garde des Sceaux[21]. Magistrate, elle est connue notamment pour avoir été l'un des trois avocats généraux[22] lors du procès des attentats de novembre 2015.
Service à compétence nationale, le SNRP comprend trois échelons :
Un échelon central responsable de l’organisation, de la supervision, de l’animation et de la coordination des échelons déconcentrés ;
Un échelon régional composé de 10 cellules interrégionales du renseignement pénitentiaire (CIRP) dans chacune des directions interrégionales des services pénitentiaires (DISP), chargées de mettre en œuvre le renseignement pénitentiaire ;
Un échelon local implanté au sein des établissements, chargé de collecter, capitaliser et fiabiliser les informations recueillies[23].
Le SNRP accueille des profils divers (personnels pénitentiaires, personnels administratifs, agents non titulaires, magistrats, etc.) qui occupent des fonctions variées au sein du Service (analystes, analystes veilleurs, experts en investigation numérique, traducteurs, délégués locaux ou interrégionaux du renseignement pénitentiaire, etc.).
Les agents affectés au service national du renseignement pénitentiaire sont habilités à la protection du secret de la défense nationale conformément à la réglementation en vigueur.
Notes et références
↑« VIDÉO - Le renseignement pénitentiaire ouvre ses portes pour la première fois », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Mathieu Delahousse, « Des espions derrière les barreaux », L'Obs, no 2775, 11-17 janvier 2018, p. 40-43
↑Arrêté du 29 mai 2019 portant création et organisation d'un service à compétence nationale dénommé « Service national du renseignement pénitentiaire » (lire en ligne)