La Sebkha d'Oran est un lac situé à 15 km au sud d'Oran dans la commune de Misserghin et distante de 12 km de la mer Méditerranée[A 1]. Elle est une dépression, fermée à 110 mètres d’altitude, limitée au Nord par le massif du Murdjajo et au Sud par le massif de Tessala[A 1]. La sebkha occupe le fond de cette dépression, présentant une topographie apparemment plane, mais légèrement inclinée vers l'ouest, avec un point bas à 80 mètres d'altitude, et un point haut à 82 mètres[2]. De forme elliptique, sa longueur, d'orientation approximative sud-ouest/nord-est, est de 40 km, et sa largeur de 6 à 13 km[3].
Elle est alimentée par un réseau hydrographique qui afflue principalement des massifs du Tessala et du Murdjajo[A 2]. Cependant, l’eau de cette zone est salée. Le lac, qui forme une pellicule d'eau de 10 à 30 cm variant suivant la pluviométrie, s’assèche complètement durant l’été à la suite d'une très forte évaporation et de la sécheresse qui frappe la région[A 2]. Le climat est de type méditerranéen semi aride, les précipitations varient entre 378 et 473 mm par an[A 2].
Les terres avoisinant le lac sont utilisées pour l’agriculture[A 3]. Le sel du lac a des effets négatifs sur les franges Sud de l'agglomération d’Oran ainsi que sur les pistes de l’aéroport d’Oran[1].
La Sebkha d'Oran est reconnue en tant que site Ramsar depuis le [4]. D'après Emberger, le climat d'Es Senia est de type semi-aride[5].
Carte topographique du bassin de la sebkha d'Oran.
La végétation halophile de cette grande sebkha a fait l'objet de plusieurs études scientifiques approfondies [6],[7]. Selon K. Bahi il en ressort que « les zones humides de la région d’Oran présentent une biodiversité floristique qui mérite protection et conservation[6] ».
De nombreuses espèces migratrices d'oiseaux séjournent dans les zones humides de l’Ouest oranais [8],[9],[10]. Le lac abrite deux espèces en nombre important qui dépassent souvent le 1 % international : le flamant rose et le tadorne de Belon[A 3]. En , par exemple, 1 450 flamants y ont été dénombrés[11]. En fonction des disponibilités alimentaires, ces oiseaux pourraient bien se déplacer entre ce lac, les marais de la Macta et la sebkha d'Arzew (Johnson, in litt.).
Notes et références
↑ a et bMarc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN9961-922-00-X), p. 57
↑Nabila Boualla
, Caractérisation et état de connaissance du bassin de la grande Sebkha d'Oran, mémoire de l'université des sciences et de la technologie d'Oran, 2011, fiche 19. Accès en ligne
↑Nabila Boualla, Caractérisation et état de connaissance du bassin de la grande Sebkha d'Oran, mémoire de l'université des sciences et de la technologie d'Oran, 2011, fiche 17. Accès en ligne
↑(en) « Sebkha d'Oran », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le )
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