Saraswati Raju est une géographe spécialiste de géographie sociale et postcoloniale[1] qui a joué un rôle de premier plan dans l'introduction des études de genre dans la géographie indienne[2]. Elle est professeure de géographie sociale au Centre for the Study of Regional Development (CSRD) de l'Université Jawaharlal-Nehru à New Delhi. Elle a publié des travaux reconnus internationalement sur les marginalisations liées au genre notamment dans le marché du travail et l'accès à l'éducation.
Saraswati Raju travaille sur les questions de genre et de postcolonialisme en géographie. Elle porte un regard critique sur l'histoire de la discipline en analysant les courants de la géographie critique[6], de géographie du genre[7] ou postcoloniale[8].
Par ailleurs, elle engage des recherches sur la place des femmes dans les villes indiennes notamment. Elle analyse dans ses premiers travaux par exemple les marginalités liées au genre sur le marché du travail indien, très segmenté, l'accès à l'alphabétisation, à l'éducation et aux compétences[2], ou les significations sociales du voisinage urbain[9].
Elle s'intéresse par ailleurs à la question du déséquilibre du sex-ratio en Inde (mesuré à partir du recensement de 1991) et à ses conséquences[10], à la question des infanticides féminins. Ce travail a abouti à la création d'un atlas[11] très critique sur la production et la cartographie des données et des problèmes éthiques posés par cette cartographie[10].
Elle s'intéresse alors à la production de discours et aux actions des institutions internationales et des ONG en faveur de l'empowerment des femmes et à leurs paradoxes[12].
Ses recherches plus récentes sont faites dans une logique d'intersectionnalité et s'intéressent à la place des femmes dans les villes et les espaces publics, aux accès au marché du travail, à l'espace domestique et à la question des femmes migrantes, montrant la perméabilité et le flou des frontières spatiales, sans que cela ne permette aux femmes de revendiquer et de contrôler davantage les espaces publics, leur accès étant toujours lié à leur positionnement dans les normes sociétales traditionnelles relatives aux stéréotypes de genre[2].
(en) Saraswati Raju, « The material and the symbolic: Intersectionalities of home-based work in India », Economic and Political Weekly 48(1), , p. 60-68 (lire en ligne)
(en) Arpita Banerjee et Saraswati Raju, « Gendered mobility: Women migrants and work in urban India », Economic and Political Weekly 44(28), (DOI10.2307/40279264)
(en) Saraswati Raju, M. Satish Kumar et Stuart Corbridge, « Colonial and Post-Colonial Geographies of India », Economic Geography, vol. 84, no 2, , p. 249–251 (DOI10.1111/j.1944-8287.2008.tb00411.x, lire en ligne)
↑(en) Saraswati Raju, M. Satish Kumar et Stuart Corbridge, « Colonial and Post-Colonial Geographies of India », Economic Geography, vol. 84, no 2, , p. 249–251 (DOI10.1111/j.1944-8287.2008.tb00411.x, lire en ligne).
↑(en) Saraswati Raju, « The social meaning of 'urban neighborhood' in India », Ekistics; Reviews on the Problems and Science of Human Settlements 47(283), , p. 286-9.
↑ a et bP. J. Atkins, J. G. Townsend, S. Raju et N. Kumar, « A geography of the sex ratio in India / Une géographie du sex-ratio en Inde », Espace, populations, sociétés, vol. 15, no 2, , p. 161–171 (ISSN0755-7809, DOI10.3406/espos.1997.1802, lire en ligne).
↑(en) Sanjoy Chakravorty, « Reviewed Work: Colonial and Post-Colonial Geographies of India by Saraswati Raju, M. Satish Kumar, Stuart Corbridge », Annals of the Association of American Geographers
Vol. 98, No. 1, , p. 252-254 (lire en ligne)