À la mort de son mari, tué lors d'une émeute dans un quartier musulman, Santosh (Shahana Goswami) hérite de son emploi au sein de la police indienne, en vertu de la loi de « recrutement compassionnel »[3] en vigueur dans le pays. Sous l'uniforme, elle découvre le sexisme au sein de la police. Elle se retrouve à enquêter sur la disparition d'une jeune paysanne de la caste des Intouchables. Avec le soutien bienveillant et intéressé de sa supérieure hiérarchique Sharma (Sunita Rajwar(en)), elle remonte jusqu'à un potentiel suspect. Son enquête se heurte toutefois à la violence du système de castes et des conflits entre communautés religieuses[4],[2],[5].
Fiche technique
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Pour son premier film de fiction, la réalisatrice Sandhya Suri(en), jusque-là autrice de plusieurs films documentaires, s'est inspirée de l'affaire du viol collectif de New Delhi[1],[7]. Elle souhaitait à l'origine réaliser un documentaire sur la violence contre les femmes en Inde, avant d'opter pour une fiction[8]. Avant le tournage, Suri s'est entretenue avec plusieurs veuves de policiers devenues officières de police en vertu de la « loi de la compassion »[1].
Le film est tourné à Lucknow, dans le Nord de l'Inde[9].
Accueil critique
En France
Le site Allociné propose une moyenne de 3,8⁄5, d'après l'interprétation de 23 critiques de presse[10].
« À l’inverse de tant de cinéastes prompts à dénoncer la corruption et la violence comme des phénomènes extérieurs à leurs protagonistes (et à eux-mêmes), Sandhya Suri a le courage de les aborder comme une potentialité quasi universelle, une évidence qui prend par surprise, tant le manichéisme règne[10]. »
Santosh est décrit dans la presse comme un « polar féministe »[8],[11],[5],[12],[13],[14]. La Nouvelle République du Centre considère que le rôle principal est « merveilleusement incarné par Shahana Goswami »[9]. Ouest-France écrit que « ce premier long métrage de fiction épate par sa maîtrise et sa finesse dans l’art de dresser un portrait sans concession de l’Inde par le prisme d’un thriller policier » et ajoute que « le passage du documentaire à la fiction de Sandhya Suri se révèle une franche réussite[13]. »
Pour L'Obs, l'œuvre est « un mélange très réussi de polar sociétal et de film dossier. Classique et élégant, malgré quelques longueurs, Santosh est d’une force remarquable[2]. » Pour L'Humanité, il s'agit d'« un film féministe qui refuse le simplisme, [...] instille un grain de sable dans les rouages d’un patriarcat solidement ancré dans les mœurs » et pointe « les compromissions et la rigidité d’une société de castes. » Enfin, Les Inrocks affirme que « Santosh est le récit d’une impasse mais incarne la promesse d’un renouveau du cinéma indien[5]. »
Isabelle Danel, « Santosh : autour d’une enquête pour féminicide en Inde, un polar sociétal d’une force remarquable », Le Nouvel Obs, (lire en ligne [archive du ] , consulté le )..
Olivier De Bruyn, « Santosh : le film indien implacable sur une femme flic qui illumine l’été cinématographique », Marianne, (lire en ligne [archive du ] , consulté le ).
Bruno Deruisseau, « Santosh ou la belle promesse de renouveau du cinéma indien », Les Inrocks, (lire en ligne [archive du ] , consulté le )..
Clarisse Fabre, « Santosh : en Inde, une femme flic confrontée à un féminicide et à la corruption de la police », Le Monde, (lire en ligne [archive du ] , consulté le ).
Michaël Mélinard, « Santosh, de Sandhya Suri : un polar féministe qui bouscule l’ordre établi », L'Humanité, (lire en ligne [archive du ] , consulté le )..
Norine Raja, « Féminicides et corruption : Comment le film Santosh explore les maux de la société indienne », Vanity Fair, (lire en ligne [archive du ] , consulté le )..
Céline Rouden, « Santosh, un polar féministe dans l’Inde patriarcale », La Croix, (lire en ligne [archive du ] , consulté le ).