Les caennais attaquent le match tambour battant : après vingt minutes, ils mènent 2-0, grâce à Paille et Gravelaine, puis 3-1 grâce à un nouveau but de Paille, servi de nouveau par Gravelaine. Une action valant un penalty n'est pas sifflé par l'arbitre. La deuxième mi-temps voit les Caennais se créer de nouvelles occasions, sans réussite. Les espagnols réduisent finalement l'écart sur une action litigieuse et Caen l'emporte 3-2[1],[2]. Quelques jours plus tard, Gravelaine est sélectionné en équipe de France pour la première fois de sa carrière. La rencontre est élue en fin d'année match de l'année 1992 par le magazine France Football[3].
Pour le match retour en Espagne, l'entraîneur Daniel Jeandupeux fait un pari tactique osé : le meneur de jeu Dedebant joue en tant que latéral droit, le buteur Paille joue au poste de libéro[4],[5]. La composition est la suivante : Montanier; Dedebant, Fournier, Paille, Point (Germain 65e), Lebourgeois; Dangbeto (Görter 72e), Cauet, Calderon; Rouissi, Gravelaine. Les espagnols l'emportent assez logiquement, même si l'arbitrage, dirigé par le sulfureux arbitre gallois Howard King, est objet à polémique, Thierry Roland s'exclamant en direct sur TF1 : « Ah j'ai rarement vu un trio de nulos pareil... Faudrait les empailler ceux-là ». Sur les deux matchs, les caennais sont éliminés.
Malgré l'explosion au plus haut niveau de Gravelaine, auteur de vingt-deux buts toutes compétitions confondues, les Caennais ne se remettent pas de cette déception. La faiblesse chronique de l'équipe en défense l'empêche de décoller en championnat, qu'elle termine à la onzième place. L'OM élimine Malherbe en huitièmes de finale de Coupe de France.
À la fin de la saison, le mythique mais vétuste Stade de Venoix est abandonné par l'équipe première, qui inaugure le Stade Michel-d'Ornano par une victoire (4-1) lors d'un match de gala contre le Bayern Munich. Une page se tourne.
↑Football : le premier tour aller des coupes d'Europe. Les saines ambitions de Caen, Le Monde, 17 septembre 1992
↑M. Le Néel, Les plus belles pages du Stade Malherbe Caen / 1913-1993 80 ans de passions, Stade Malherbe Caen, , « Caen-Saragosse : 15 septembre 1992. Le soir d'un étincelant Xavier Gravelaine (p.60-62). »
↑M. Le Néel, Les plus belles pages du Stade Malherbe Caen / 1913-1993 80 ans de passions, Stade Malherbe Caen, , « Au match retour, une amère élimination (p. 62). »