Ruth KlügerRuth Klüger
Ruth Susan Klüger — née le à Vienne (Autriche) et morte le à Irvine (Californie)[2],[3],[4] — est une écrivaine et universitaire américaine d'origine autrichienne. BiographieRuth Klüger est née à Vienne le dans une famille juive « émancipée mais non assimilée », ainsi qu'elle la décrit elle-même. Son père, Viktor Klüger est né le à Vienne[5]. Issu d'une famille pauvre, était gynécologue et pédiatre. Sa mère, Alma Kluger née Gredinger[6], d'origine bourgeoise avait un fils, Jiri (Georg en allemand) d'un précédent mariage avec un tchèque. Après l'anschluss, son père ne peut avoir que des patients juifs. Il est arrêté pour avoir illégalement fait avorter une patiente non-juive, sans moyens, qui le suppliait de l'aider. Libéré, il se réfugie en France[6]. Il est arrêté à Nice. Il est déporté par le Convoi No. 73, en date du de Drancy vers Kaunas/Reval. Il est âgé de 45 ans[5]. Les premiers souvenirs de Ruth sur le monde extérieur sont liés à l'antisémitisme. En 1942, âgée de 11 ans, elle a été déportée avec sa mère à Theresienstadt, puis en 1944 à Auschwitz où elle échappe à la mort. Elle est ensuite transférée dans le camp de travail de Christianstadt en Basse-Silésie, camp de travail annexe de Gross-Rosen. En , pendant l'évacuation du camp, Ruth Klüger et sa mère parviennent à s'enfuir. Elles se réfugient en Bavière, puis émigrent en 1947 aux États-Unis, où Ruth Klüger poursuit ses études à New York puis à l'université de Californie à Berkeley. En 1980, elle devient professeur à l'université de Princeton et a enseigné par la suite dans plusieurs universités américaines. Elle a été également pendant plusieurs années professeur invité à l'université de Göttingen en Allemagne. Elle est une spécialiste reconnue de la littérature allemande. Un jour, à Göttingen, elle est renversée par un cycliste dans la Judenstrasse (rue des Juifs). Le traumatisme de la chute réveille ceux de sa jeunesse : « Je crois qu’il me poursuit [verfolgt], veut me renverser, vif désespoir, une lumière dans la nuit, son phare, métallique, comme un projecteur sur du fil barbelé, je veux me défendre, le repousser, les deux bras tendus, l’impact, l’Allemagne, un moment semblable à un combat à mains nues, cette lutte que je perds, du métal, l’Allemagne encore, qu’est-ce que je fais ici, pourquoi suis-je venue, suis-je seulement jamais partie ? » (p. 272) Ruth Klüger a reçu de nombreux prix littéraires, dont, en France, le prix Mémoire de la Shoah (1998) et en Autriche, le prix Theodor Kramer (de) (2011). Œuvres
Notes et références
Articles connexesLiens externes
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