Trois autres femmes peintres s'emparèrent également du sujet à la même époque : Amélie Legrand de Saint-Aubin avec Mathilde dans son oratoire (n° 839) et Baptême et mort de Malek-Adhel (n° 840) au Salon de 1819, Eugénie Servières avec La chrétienne Mathilde obtenant la conversion de Malek-Adel en répondant à son amour au Salon de 1812 (n° 845) et Malek-Adhel attendant Mathilde au tombeau de Montmorency au Salon de 1822 (n° 1193), aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Brest, et Césarine Davin-Mirvault dont La mort de Malek-Adhel présenté au Salon de 1814 (n° 236) est entré dans les collections du musée d'art et d'archéologie d'Aurillac en 1974.
Pour une raison inconnue, Rosalie Caron n'exposera plus après sa participation au Salon de 1833. Elle continuera néanmoins d'apparaître comme peintre dans l'Almanach du Commerce de Paris jusqu'en 1855[4] à l'adresse du 3, rue Vendôme à Paris[5]. Après cette date, elle y sera inscrite comme « rentière »[6].
En 1842, François Guyot de Fère écrira dans son Annuaire biographiques des artistes français : « Nous ne voyons plus rien de cette artiste au Salon. Elle se borne, maintenant, au rôle de spectatrice en donnant toujours ses vœux à ceux qui, comme elle, cherchent des succès solides dans des ouvrages consciencieux[7] ».
Des neuf tableaux présentés par Rosalie Caron entre 1812 et 1833 au Salon de Paris, seuls trois sont aujourd'hui répertoriés et localisés. Ils sont entrés dans les collections du musée municipal de Bourg-en-Bresse en 2014 et 2015.
Gabrielle de Vergy relisant les vers composés pour elle par Raoul de Coucy et surprise par son mari (n° 170) d'après Gabrielle de Vergy, tragédie en 5 actes de Domont de Belloy (1770)[9]. Localisation inconnue .
Mathilde et Malek-Adhel au tombeau de Montmorency (n° 175), musée municipal de Bourg-en-Bresse. Don des Amis du monastère royal de Brou en janvier 2014. Provenance : vente publique chez Porro à Milan, n° 264 a, présenté comme Scuola Neoclassica.
Mathilde surprise dans les jardins de Damiette par Malek-Adhel (n° 139), musée municipal de Bourg-en-Bresse. Don des Amis du monastère royal de Brou en janvier 2014. Provenance : vente publique chez Porro à Milan, n° 264 b, présenté comme Scuola Neoclassica.
Mathilde et Malek-Adhel surpris dans le tombeau de Montmorency par l'archevêque de Tyr (n° 275), musée municipal de Bourg-en-Bresse. Achat de la Ville de Bourg-en-Bresse avec l'aide du FRAM et du mécénat en 2015.
Mathilde et Malek Adhel au tombeau de Montmorency (Salon de 1814).
Mathilde surprise dans les jardins de Damiette par Malek Adhel (Salon de 1817).
Mathilde et Malek-Adhel surpris dans le tombeau de Montmorency par l'archevêque de Tyr (Salon de 1824).
Autres œuvres
Portrait en pied de Louis XVIII, commandé à Rosalie Caron en mars 1820 par le conseil municipal de Colmar pour la salle des séances du conseil[17] ; l'œuvre était terminée en juillet suivant[18].
Guyot de la Fère [19] signale « une Bacchante qui est maintenant au Brésil » et ajoute qu'« elle a fait un très grand nombre de portraits et de tableaux divers dont plusieurs sont à l'étranger ».
Le Dictionnaire Bénézit mentionne plusieurs tableaux passés en ventes publiques :
Deauville, 29 août 1969, Portrait de femme rattachant sa sandale. Même œuvre portant le même titre passée en vente publique à l'hôtel Drouot le sous le n° 133. Il s'agit en fait de la Jeune femme sortant du bain exposée au Salon de 1822, dont la localisation actuelle est inconnue.
Paris, , Le Galant gentilhomme, 1819. Localisation actuelle inconnue.
Paris, , Jeune femme à sa toilette, 1821. Sans doute la même œuvre que la Jeune femme sortant du bain exposée au Salon de 1822.
Réception critique
En 1812, René-Jean Durdent mentionne : « Je répare un oubli envers madame Lemire : son tableau de madame de la Vallière donnant des leçons de piété à sa fille (1333), est assez gracieux, pour que j'eusse dû en parler à l'article des femmes artistes. J'en dis autant de Gabrielle de Vergi (n° 170), par Mlle Rosalie Caron, en remarquant toutefois que le dessin de ce dernier tableau n'est pas correct[20] ».
Dans La Vérité au Salon de 1812 […], un critique anonyme écrit : « Tableau médiocre, sujet peu heureux, petite pensée et petite manière[21]. »
En 1836, François-Fortuné Guyot de Fère dira que « ses ouvrages sont gracieux et d’une couleur harmonieuse[22]. »
Notes et références
↑Acte de naissance (vue 491/511), registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Notre-Dame pour l'année 1791, état civil de la ville de Senlis sur le site des archives départementales de l'Oise.
↑Acte n°1585 (vue 2/20), registre des décès de 1860 pour le 3e arrondissement sur le site des archives en ligne de la Ville de Paris. L'acte précise qu'elle était célibataire et âgée de 82 ans, ce qui la ferait naître en 1778.
↑Explications des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivans, 1812, 1814, 1817, 1819, 1822, 1824 et 1833[source insuffisante].
↑Son domicile qu'elle habitait depuis au moins 1831, était situé dans l'ancien hôtel Fargès (ou hôtel de Mascrani), construit entre 1720 et 1727 et devenu le siège de l'Administration des vivres sous la Révolution. Elle demeurait auparavant au 11, rue Portefoin dans l'ancien hôtel de Malte. À cette même adresse, habitait le graveur Jean-Marie Gudin qui présenta ses œuvres au Salon de 1812 (n° 1241), de 1814 (n° 1272) et de 1819 (n° 1497 et 1498).
Magali Briat-Philippe, « Rosalie Caron, peintre de l'histoire de Mathilde d'Angleterre et de Malek-Adhel », Revue des musées de France. Revue du Louvre, no 5, , p. 46-54 (ISSN1962-4271, lire en ligne [PDF])