Rollin' and Tumblin'

Roll and Tumble Blues

Single de Hambone Willie Newbern
Face B Nobody Knows What the Good Deacon Says
Sortie
Enregistré
Atlanta, Géorgie
Durée 2 min 03 s
Genre Delta blues
Format 10" 78 tours
Auteur-compositeur Inconnu (Newbern est crédité sur le disque)
Label Okeh (cat. n° 8679)
If I Had Possession Over Judgment Day

Chanson de Robert Johnson
extrait de l'album King of the Delta Blues Singers
Sortie
Enregistré
San Antonio, Texas
Durée 2 min 36 s
Genre Delta blues
Format LP / 33 tours
Auteur-compositeur Robert Johnson
Producteur Don Law
Label Columbia (cat. CL 1654)

Pistes de King of the Delta Blues Singers

Rollin' and Tumblin'

Single de Muddy Waters
Face A Rollin' and Tumblin' - part 1[1]
Face B Rollin' and Tumblin' - part 2
Sortie [1]
Enregistré
Chicago, Illinois
Durée 2 min 58 s
Genre Chicago blues
Format 10" 78 tours
Auteur-compositeur Muddy Waters est crédité
Label Aristocrat (cat. n° 412)

Singles de Muddy Waters

Rollin' and Tumblin' est une chanson de blues enregistrée pour la première fois en 1929 par Hambone Willie Newbern. Cet air classique du Delta blues a été très souvent interprété, parfois avec des paroles et des titres différents, aussi bien par des artistes du Delta que du Chicago blues ou du blues rock, la version la plus célèbre étant celle de Muddy Waters en 1950.

Version originale

Hambone Willie Newbern enregistre la chanson sous le titre Roll and Tumble Blues le à Atlanta, Géorgie, pour le label Okeh Records[2]. Il est parfois considéré comme l'auteur des paroles. Le morceau contient des éléments de Minglewood Blues, enregistrée l'année précédente par Gus Cannon's Jug Stompers[3]. Newbern chante seul, en s'accompagnant à la guitare slide.

La chanson, composée en clé de La, utilise un accord ouvert et un nombre irrégulier de mesures[4]. Le tempo, rapide, augmente de 140 bpm au départ jusqu'à 158 bpm à la fin[4].

Une caractéristique essentielle de la chanson est que le premier couplet commence sur l'accord IV, plutôt que sur l'accord I plus habituel (par exemple, en clé de la, ce serait un accord en ré plutôt que l'accord en la). Après les deux premières mesures, l'accord IV se transforme en accord I. Souvent, l’accord IV passe en IV ♭ 7 sur la deuxième mesure ou sur les deux derniers battements de la deuxième mesure[3].

Les paroles, qui parlent d'une relation déçue, suivent un modèle standard de blues AAB.

And I rolled and I tumbled and I cried the whole night long (2×)
And I rose this mornin' mama and I didn't know right from wrong ...
And I fold my arms lord and I walked away (2×)
Said "that's all right sweet mama your trouble gon' come some day

Roll and Tumble Blues est l'une des six chansons enregistrées par Newbern lors de sa seule session d'enregistrement. Le disque est sorti avant l'apparition des charts, cependant, il est bientôt devenu un standard souvent repris[5], et le titre le plus connu de Newbern.

Autres interprétations

De nombreux musiciens de blues ont repris cette chanson. Robert Johnson en enregistre une version en 1936, sous le titre If I Had Possession Over Judgment Day[6], en modifiant les paroles et le sens. Cet enregistrement ne sera jamais publié avant 1961, sur l'album King of the Delta Blues Singers. Celle-ci sera souvent reprise à son tour.

Banty Rooster Blues de Charley Patton (1929[7]), Brownsville Blues et The Girl I Love, She Got Long Curly Hair de Sleepy John Estes, Dough Roller Blues de Garfield Akers (1930[8]) , Goin' Back to Memphis de Sunnyland Slim (1954[9]) et Rollin' Blues de John Lee Hooker s'inspirent également de Roll and Tumble Blues.

La version la plus connue, ayant pour titre Rollin' and Tumblin', est enregistrée en 1950 par Muddy Waters, avec Big Crawford à la basse, pour le label Aristocrat (futur Chess Records). Leonard Chess insiste pour que Waters enregistre la chanson moins d'un mois après qu'il en ait enregistré une version pour le label rival Parkway, accompagné de Little Walter et Baby Face Leroy Foster[10]. Le disque Parkway est attribué au Baby Face Leroy Trio, Leroy et Waters étant crédités pour les paroles et la musique. La chanson occupe les deux faces de ces deux disques[11]. Elmore James enregistre une version avec des arrangements différents en 1960, et est aussi désigné en tant qu'auteur.

En 1961, Howlin' Wolf enregistre Down in the Bottom, qui utilise de nouvelles paroles qui sont créditées à Willie Dixon. Johnny Shines enregistre une version intitulée Red Sun en 1975, avec la même musique mais des paroles sur le thème de la prison. R. L. Burnside enregistre Rollin' Tumblin' en de nombreuses occasions, la première pour le producteur George Mitchell en .

À partir des années 1960, la chanson est également largement reprise dans le monde du rock. Le groupe Cream l'enregistre en 1966 pour son album Fresh Cream. En 1966, Canned Heat la publie sur son premier album (1967). On retrouve deux versions différentes (avec et sans harmonica) sur Vintage (1970).

The Yardbirds enregistre la chanson pour leur album Little Games en 1967, avec des paroles différentes, sous le titre de Drinking Muddy Water, qui peut faire référence aussi bien à Muddy Waters ou aux paroles de la chanson Blue Yodel No. 1 (aussi connue comme T for Texas) par Jimmie Rodgers. L'album crédite Chris Dreja, Jim McCarty, Jimmy Page et Keith Relf comme auteurs-compositeurs.

Led Zeppelin reprend la version de Sleepy John Estes en concert sous le titre The Girl I Love She Got Long Black Wavy Hair. Ce titre est enregistré en 1969 pour l'émission de radio Chris Grant's Tasty Pop Sundae, et publiée en 1997 sur BBC Sessions.

La même année, Captain Beefheart enregistre Sure 'Nuff n' Yes I Do sur l'album Safe as Milk, avec des paroles différentes. Don Van Vliet et Herb Bermann sont mentionnés comme auteurs.

On la retrouve sur l'album Unplugged (1992) d'Eric Clapton, qui enregistre également la version de Robert Johnson sur Me and Mr. Johnson et Sessions for Robert J (2004).

Grateful Dead la joue en concert à de nombreuses reprises et dans différentes versions, Rollin' and Tumblin', Minglewood Blues, The New Minglewood Blues, The All-New Minglewood Blues, et The New New Minglewood Blues.

Bob Dylan l'enregistre sur Modern Times (2006). Les paroles sont, pour la plupart, différentes et Bob Dylan est crédité en tant qu'auteur.

Rollin' and Tumblin' est aussi enregistré, entre autres, par les artistes suivants :

Références

  1. a et b (en) « Muddy Waters - Rollin' and Tumblin' - Part 1 & 2 », sur 45 Worlds/78 RPM (consulté le )
  2. (en) Herzhaft Gerard, Encyclopedia of the Blues, Fayetteville, Arkansas, University of Arkansas Press, (ISBN 1-55728-252-8, lire en ligne), « Rollin' And Tumblin' », p. 468
  3. a et b (en) Jas Obrecht, « Rollin' and Tumblin': The Story of a Song », sur Jas Obrecht Music Archive, (consulté le )
  4. a et b (en) Jeff Todd Titon, Early Downhome Blues : A Musical and Cultural Analysis, University of Illinois Press, , 318 p. (ISBN 978-0-8078-4482-3), p. 121–122
  5. (en) Jason Ankeny, « Hambone Willie Newbern: Artist Biography », sur All Music (consulté le )
  6. (en) Elijah Wald, Escaping the Delta : Robert Johnson and the invention of the blues, New York, HarperCollins, , 368 p. (ISBN 978-0-06-052427-2, lire en ligne)
  7. (en) « Charley Patton – Pony Blues / Banty Rooster Blues », sur Discogs (consulté le )
  8. (en) « Garfield Akers – Dough Roller Blues / Jumpin' and Shoutin' Blues », sur Discogs (consulté le )
  9. (en) « Going Back To Memphis », sur Discogs (consulté le )
  10. (en) Robert G. Gordon, Can't Be Satisfied : The Life and Times of Muddy Waters, Little, Brown, , 448 p. (ISBN 0-316-32849-9, lire en ligne), p. 100
  11. (en) « Baby Face Leroy Trio - Rollin' And Tumblin' Part 1 & 2 - Parkway », sur 45 Worlds - 78 RPM (consulté le )
  12. (en) Stefan Wirz, « Big Joe Williams discography », sur wirz.de, (consulté le )
  13. (en) « Memphis Slim – And The Real Boogie-Woogie », sur Discogs (consulté le )
  14. (en) « Memphis Slim And Willie Dixon », sur Discogs (consulté le )

Notes