Elle est la dernière de six enfants. Sa mère, Nabiha (1958-2021), est institutrice, et son père, Ahmad, est un ancien mécanicien de l’armée de l'air syrienne[6]. Les parents de son père, palestiniens, originaires du village d'Al-Birwa, sont forcés à l'exil vers la Syrie lors de la création d’Israël en , pendant la Nakba[7],[8].
Sa grand-mère maternelle — issue d’une famille de notables syriens, les Hananou[Note 2] — épouse un réfugié palestinien communiste de Salfit[8],[9], ce qui l'incite à abandonner son héritage et s'installer avec lui dans le camp[6].
Jeunesse et études
Le mariage de ses parents n'étant pas heureux et les relations du couple étant très conflictuelles, sa mère quitte le camp peu après sa naissance et parvient à émigrer en France, où elle rejoint une de ses sœurs[6]. Elle tente ensuite pendant huit ans de retrouver ses enfants[6].
Selon elle, avoir obtenu son diplôme à Panthéon-Sorbonne est une grande fierté pour sa mère, car on « aurait entendu parler » de l'université jusque dans le camp de Neirab[6].
Lors des élections européennes de 2024, Rima Hassan rejoint la liste de La France insoumise (LFI) où elle figure en septième place[31],[32], après avoir été aussi approchée pour figurer sur la liste EELV en position non éligible[33],[34]. Elle explique son engagement politique sur la liste de LFI par l'« urgence à agir politiquement maintenant » sur la situation dans la bande de Gaza[35]. Le , elle est élue députée européenne[36].
En juillet 2024, le groupe de la Gauche au Parlement européen, la propose comme vice-présidente de la sous-commission des droits de l'homme. Le lendemain de cette proposition, François-Xavier Bellamy (Les Républicains) utilise ses relations pour bloquer son élection à ce poste en l'accusant d'« antisémitisme ». Elle publie en réaction plusieurs messages sur Twitter « Pour le moment, François-Xavier Bellamy et ses petits copains, proches du régime génocidaire israélien, dorment bien la nuit. Ça ne va pas durer. », ou encore « La lâcheté qui vous anime ici est la même que celle qui est dans votre regard vide et fuyant quand je vous croise dans les couloirs du Parlement européen. Tremblez. Ce n’est que le début. ». À la suite de ces messages Bellamy porte plainte pour « menace et incitation à commettre un crime ou un délit contre un élu », estimant qu'elle l'a « désigné nommément à la vindicte des milieux islamistes ». Rima Hassan porte plainte en réponse pour « diffamation publique et dénonciation calomnieuse ». La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, ouvre une enquête après la plainte de Bellamy, suspectant Rima Hassan d’avoir enfreint le code de conduite de l’institution[37],[38],[39].
Le 22 août 2024, des députés du parti présidentiel Renaissance ont annoncé leur intention de saisir le procureur de la république pour faire lever son immunité parlementaire pour avoir participé à une manifestation pro-palestinienne à Amman en Jordanie[réf. nécessaire]. Ils l'accusent d'être « pro-Hamas »: des pancartes brandies au cours de cette manifestation rendaient hommage au chef du Hamas récemment assassiné à Téhéran. Rima Hassan dément les accusations décrivant cette manifestation ayant lieu tous les vendredi comme une manifestation récurente en soutien des palestiniens et qui n'est pas pro-Hamas[40]. Ceux-ci l'accusent également d'alimenter l'« antisémitisme », ce qu'elle conteste. Elle déclare que ceux qui l'accusent sont « connus pour leur position de soutien à un régime génocidaire que je combats et que je continuerai de combattre avec ou sans mandat d’eurodéputée »[41].
Prises de position
Conditions de vie des réfugiés et accueil des migrants
En , elle s'inquiète auprès de l'Agence France-Presse des effets sanitaires et sécuritaires de la pandémie de Covid-19 qui affectent la situation des camps de réfugiés[42]. En , elle intervient au sein d'un collectif et d'associations pour appeler le gouvernement français et les élus locaux à se mobiliser pour accueillir des réfugiés et ainsi permettre d'améliorer la situation humanitaire du camp de Mória, en Grèce[43].
Conflit israélo-palestinien
Rima Hassan défend pendant longtemps la création d'un État binational démocratique en résolution au conflit israélo-palestinien[44],[33],[45]. Elle écrit ainsi en qu'« il n’y aura pas de solution à deux États »[46], et que « la solution, c’est un État binational démocratique et laïc[47]. » S'expliquant par la suite, elle précise « rêver » d'un État binational avec coexistence pacifique des Palestiniens et Israéliens, et être favorable à la solution à deux États[46],[48], solution défendue par son mouvement La France insoumise[33].
Elle utilise le slogan pro-palestinien « du fleuve à la mer »[46], dont elle explique qu'il « existe depuis très longtemps, n’a historiquement absolument rien à voir avec le Hamas[29]. » Déplorant le fait que les Palestiniens ayant été expulsés de leur pays natal ne puissent plus y retourner, elle reprend en France l'usage du terme apartheid pour qualifier l'oppression d'Israël à l'égard des Palestiniens, terme fréquemment utilisé par les ONG de défense des droits humains[49],[10].
Guerre Israël-Hamas
Dès le début de la guerre Israël-Hamas de 2023-2024, elle affirme à la suite des attaques du Hamas qu'il est « moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils[10],[32] », mais refuse l'injonction « politico-médiatique » à « transformer [cette] empathie naturelle en un soutien à l’État d’Israël[10]. » Elle condamne tout autant « les crimes de guerre du Hamas », « l’impunité d’Israël », et le « génocide » des Palestiniens[7],[18]. Après deux interventions en ce sens dans Mediapart et Blast, elle reçoit de nombreuses menaces de mort[10],[49].
Les déclarations d'Arthur et du CRIF se fondent sur neuf secondes tweetées fin janvier[55], par des internautes[56], extraites d'un teaser vidéo de deux minutes diffusé le même jour dans la story Instagram du média Le Crayon, retiré quinze minutes plus tard[56]. Dans cet extrait, Rima Hassan doit répondre par « vrai » ou « faux » à des affirmations polémiques : elle répond « vrai » à la question « Le Hamas mène une action légitime ? » et « faux » à la question « L'État d'Israël a un droit de défense ? »[56]. Rima Hassan demande la diffusion de l'interview en intégralité « de façon à ce qu’elle puisse partager la réflexion qui était la sienne et démentir les attaques menées contre elle »[57]. Selon le rédacteur en chef du média, le teaser coupé au montage était « hors contexte » et réalisé sans leur accord[56]. Durant l'intégralité de l'entretien, Rima Hassan qualifie de « terroriste » l'action du Hamas et ne juge « légitime » que la branche politique de ce groupe, vainqueur des élections législatives palestiniennes de 2006[56], pour dénoncer comme « illégitime » son attaque du et tout autres crimes[56]. Par ailleurs, elle rappelle que dans la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies du , l'Assemblée générale des Nations unies réaffirme « la légitimité de la lutte des peuples pour l'indépendance, l'intégrité territoriale et la libération de la domination coloniale et étrangère et de l'emprise étrangère par tous les moyens en leur pouvoir, y compris la lutte armée »[58],[59]. Selon Rima Hassan, l’attaque d'Arthur montre « le sexisme et le racisme de ce boomer » et elle décide de porter plainte contre lui pour diffamation[60].
Elle est convoquée par la police le pour ses propos tenus à l'hiver 2023 ; elle se dit « sereine » mais dénonce alors « les pressions politiques visant à compromettre [sa] liberté d'expression [à] un moment politique crucial pour l'avenir des Français » — les élections européennes[44].
En aout 2024, Rima Hassan participe à une manifestation « pro-Hamas » en Jordanie. Une cinquantaine de députés du groupe Renaissance envoient alors un signalement à la justice et demandent à la présidente du Parlement européen la levée de l’immunité parlementaire de Rima Hassan[62].
↑(en) Tania Assaly, « Partition: Post-Syrian Society After the Fall of Assad », Public and International Affairs - Research Papers, (hdl10393/31052, lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Une enquête ouverte au Parlement européen contre Rima Hassan après des tweets visant François-Xavier Bellamy », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Au Parlement européen, Rima Hassan porte plainte à son tour contre François-Xavier Bellamy », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bJulie Carriat, « Rima Hassan, candidate LFI aux européennes, convoquée par la police pour apologie du terrorisme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )