Il se passionne très tôt pour les animaux, notamment grâce à l’influence d’un grand-oncle ornithologue amateur. Durant ses études au lycée de Châteauroux, il passe son temps dans la boutique d’un taxidermiste qui lui apprend les techniques de ce métier. Il refuse de partir à Paris étudier la zoologie et préfère rester à Argenton-sur-Creuse où il passe toute sa vie.
Il se consacre dès lors à l’étude des vertébrés du centre de la France et particulièrement des amphibiens et des reptiles. Il installe un laboratoire dans sa maison et aménage son jardin pour y observer de près la faune. Il fait paraître de nombreuses publications consacrées à l’hibernation, le soin aux jeunes, la ponte et l’embryologie. Il étudie particulièrement Emys orbicularis et fait paraître environ trente publications sur cette espèce. Il installe un nid près de son lit pour pouvoir observer le comportement nocturne de cette espèce. Son ouvrage posthume, La Vie des reptiles de la France centrale paraît en 1934 ; il sera réédité en 1937, 1946 et 1980.
Rollinat est la figure la plus éminente d’un petit groupe de naturalistes qui étudient la faune de France, tandis leurs collègues du Muséum national d'histoire naturelle se consacrent à la faune des colonies. Parmi ces naturalistes, il faut citer Fernand Lataste (1847-1934) et Louis François Heron-Royer (1835-1891). Il entretient une correspondance suivie avec les grands herpétologistes de l'époque comme George Albert Boulenger (1858-1937), Willy Wolterstorff (1684-1943) ou le comte Mario Giacinto Peracca (1861-1923). Sa qualité d'autodidacte et la pertinence de ses observations lui valent d’être souvent comparé à Jean-Henri Fabre (1823-1915). Il est nommé en membre de la Société zoologique de France[2].
Raymond Rollinat joue toute sa vie un rôle très actif dans la vie sociale et culturelle de sa ville. Il tient un journal quotidien des évènements, dont une grande partie a été publiée, et prend chaque jour des photographies[3]. Sa maison d'Argenton-sur-Creuse est devenue la mairie de la ville.
Œuvres
La pêche à la grenouille verte (rana viridis) dans les environs d'Argenton-sur-Creuse, Société centrale d'agriculture de France, Paris, 1884
Catalogue des mammifères de la Brenne - Mammalogie du département de l'Indre, Mémoires de la Société zoologique de France, tome II, 1889
Catalogue des reptiles, batraciens et poissons du département de l'Indre, Société zoologique de France, Paris, 1891
Les vertébrés sauvages du département de l'Indre, avec René Martin[4], Société d'éditions scientifiques, 1894
La tortue des étangs de la Brenne (cistudo europeas), Schneider, 1894
La couleuvre d'Esculape et sa variété dite à quatre raies, Oberthür, Paris, 1901
"Observations sur la tendance vers l'ovoviviparité chez quelques sauriens et ophidiens de la France centrale", in Mémoires de la Société zoologique de France, 1904, Société zoologique de France, Paris
"Observations sur la nourriture des reptiles du département de l'Indre", Bulletin de la Société nationale d'acclimatation de France, 1905, Société nationale d'acclimatation de France, Paris
Joseph Barbotin, poète et chansonnier, avec René Martin, A. Mellottée, Châteauroux, 1907
La capture des alouettes dans le département de l'Indre, Société nationale d'acclimatation de France, Paris, 1908
Histoire anecdotique d'Argenton-sur-Creuse, de 1825 à nos jours : guerre franco-allemande, Bouchard, Argenton-sur-Creuse, 1911
Description et mœurs des mammifères, oiseaux, reptiles, batraciens et poissons de la France centrale, avec René Martin, 464 p., Le Chevalier, Paris, 1914
Comment apprivoiser les lézards des murailles vivant en liberté, Langlois, Châteauroux, 1921
Dressage du lézard des souches en cage et en liberté dans un jardin, Langlois, Châteauroux, 1923
"Note sur la reproduction du sanglier mâle avec le porc fémelle et sur celle du porc mâle avec le sanglier fémelle", in Revue d'histoire naturelle appliquée, no 11, , Société nationale d'acclimatation de France, Paris
Jacques, Imprimerie Centrale, Châteauroux, 1931
La vie des reptiles de la France centrale, Delagrave, 1934, et réédition, 1946 ; réimpression, Société herpétologique de France, 1980[5]
Abbé de Lagarde, Journal de Raymond Rollinat (larges extraits), Le Laboureur, Châteauroux, 1938
Joseph Barbotin, Au bord de la Creuse : chansons du pays, préface de Raymond Rollinat, 112 p., réédition, Brunaud, Argenton-sur-Creuse, 1987
Jules-Eugène Auclair, Le Bas-Berry pittoresque : les vallées de la Creuse et de la Bouzanne, préface de Raymond Rollinat, E. Veillon, Eugénie-les-Bains, vers 1920
↑V. Pierre Rangdé, L'éveil naturaliste chez Raymond Rollinat, p. 10
↑Pierre Rangdé, "L'éveil natuaraliste Chez Raymond Rollinat", p. 11
Voir aussi
Bibliographie
Pierre Rangdé, préface de Jean Anatole avec une généalogie de la famille Rollinat, Raymond Rollinat, naturaliste argentonnais, 11 p., n° spécial d'Argenton et son histoire, bulletin du Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, 1988
Nicole Rogier, « Le fonds photographique de Raymond Rollinat », Argenton et son historien, no 16, 1999
Christine Gueret, « Raymond Rollinat, pourvoyeur de chauves souris de Mathieu Duval », Argenton et son histoire, no 17, 2000
« Argenton, le , d'après les notes personnelles de Raymond Rollinat »", Argenton et son histoire, no 20, 2003
Pierre Brunaud, « Les relations entre Maurice et Raymond Rollinat », Argenton et son histoire, no 20, 2003
« Raymond Rollinat », in Argentonnais connus et inconnus, p. 52-53, Cercle d'Histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse, 2010
Pierre Rangdé, « La maison de Raymond Rollinat », in Argenton et son histoire, no 28, 2011, p. 14-18, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse (ISSN0983-1657)
Pierre Rangdé, « L'éveil naturaliste chez Raymond Rollinat », in Argenton et son histoire, no 29, p. 9-11, 2012, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse (ISSN0983-1657)
Kraig Adler (1989). Contributions to the History of Herpetology, Society for the study of amphibians and reptiles.