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Raymond Legueult est issu d'une famille bourgeoise installée à Paris, 28, boulevard Magenta. Son père, Albert Legueult, travaille dans la banque.
En 1914, il prépare le concours d'entrée aux Arts-Déco. Il y sera élève entre 1916 et 1923, dans l'atelier d'Eugène Morand (le père de Paul Morand, l'écrivain). Il y rencontre tout d'abord Roland Oudot, puis, notamment, Joseph Inguimberty, François Desnoyer, et Maurice Brianchon, avec qui il sera très étroitement lié pendant plus de 10 ans, au point qu'ils sont surnommés « les inséparables ».
Une interruption de ses études lui est imposée entre 1917 et 1920 par l'obligation d'effectuer, malgré une santé fragile, son service militaire, puis par sa mobilisation pour la Grande Guerre[2].
De 1920 à 1929
Son œuvre de peintre commence vraiment en 1921 par quelques portraits et des paysages. Noémie Lair, qu'il a connu en 1917, est son égérie et son modèle quasi-exclusif jusqu'en 1939. Mais ils n'habitent jamais ensemble, sauf pendant leurs escapades franc-comtoises ou normandes.
En 1921, ses envois au Salon de la Nationale des beaux-arts sont appréciés, il obtient une bourse d'État pour un voyage d'étude qu'il effectue en Espagne, deux ans plus tard. Il visite le musée du Prado et copie des œuvres de Gréco et Vélazquez, avant de découvrir l'Andalousie.
En 1922, toujours au même salon, ses envois de cartons de tapisserie sont remarqués[3], elles lui valent une commande de la manufacture des Gobelins pour le carton de tapisserie La Franche-Comté. Ce choix géographique lui fait découvrir cette région, où il retourne chaque année, jusqu'en 1938, généralement avec Noémie.
Raymond Legueult loue avec son ami Brianchon un atelier, 54 avenue du Maine, en 1922. Ils réalisent ensemble les costumes pour Grisélidis à l'Opéra de Paris, puis les décors pour le ballet de La Naissance de la lyre en 1925. Ils participent ensemble ou séparément aux principaux salons parisiens, Salon des Tuileries — il participe, en 1923, à la première édition de ce salon — et Salon d'automne, dont il devient sociétaire dès 1924.
En 1927, il découvre la galerie Le Portique, 99 boulevard Raspail, où il expose fréquemment, notamment en 1929, où Marcelle Berr de Turique, lui organise sa première exposition particulière[2].
De 1930 à 1938
Il obtient le grand prix Darnétal de la peinture en 1933[5]. S'ensuit une grande exposition particulière à la galerie Berheim.
En 1934, Brianchon quitte leur « atelier de bois » de l'avenue du Maine, pour se marier.
En 1938, une grande exposition particulière[6] lui est consacré à la galerie Druet, rue Royale, à Paris.
Il vend plusieurs œuvres à l'État, à la suite de cet évènement.
Il est mobilisé, et se retrouve incorporé, en 1940, à la section de camouflage, où il retrouve Brianchon, et fait connaissance avec Jean-Louis Barrault, André Marchand, Pierre Delbée...
Démobilisé à Marseille, après la débâcle, il remonte à Paris, rapidement, pour travailler. Noémie est malade, son nouveau modèle, présenté par Desnoyer, se prénomme Andrée.
En 1941, il participe à la fameuse exposition galerie Braun « Vingt jeunes peintres de tradition française ». Il expose aussi pour la première fois à la galerie Louis Carré, avenue de Messine.
Il réalise le carton de tapisserie L'Atelier pour Jacques Adnet.
Il emménage dans un atelier rue Boissonade. Il y rencontre rapidement un nouveau modèle, qui s'appelle Émilienne Amand (1923-2019). Présentée par son ami Terechkovitch, en 1943, il l'épouse en 1953, et ils ont une fille, Anne, en . Ils habitent durant toute leur vie commune dans cet atelier de la rue Boissonade, à Montparnasse.
Ils voyagent ensemble, dès la Libération, en Bourgogne, Provence et Franche-Comté ; sans oublier la Normandie.
En 1945, il se lie d'amitié avec Maurice Estève. Ils le restent et il en résulte beaucoup d'échanges sur la peinture.
En juin 1946, le Comité national d'épuration des artistes peintres, dessinateurs, sculpteurs et graveurs institué par les pouvoirs publics le frappe d'une interdiction professionnelle d'exposer, de vendre et de publier pendant un an à compter, rétroactivement, du 1er septembre 1944[7].
En 1948, Louis Carré lui consacre une grande exposition particulière présentant 21 de ses œuvres, huiles sur toile, peintes entre 1941 et 1948[8]. Les critiques l'encensent et voient en lui le digne successeur de Matisse et Bonnard[2].
De 1949 à 1958
En 1949, Raymond Legueult participe à de grandes expositions en France, mais aussi à Londres et Pittsburg. L'Amérique s'intéresse à lui au travers de Gary Cooper et de la famille de sa femme. Gisèle d'Assailly sort son livre qui ouvre la Réalité poétique à 5 nouveaux venus : Terechkovitch, Cavaillès, Limouse, Planson et Caillard. Le groupe informel est créé, du moins sur le papier.
L'audience de Legueult ne cesse d'augmenter, en France, mais aussi à l'étranger : Kunsthalle de Bâle et Royal Academy de Londres, en 1951, puis l'année suivante au Japon. Pendant ce temps l'État continue ses emplettes.
En 1954 naît « petite Anne ». La famille Legueult, outre le séjour pascal dans l'île de Porquerolles, investit alors dans une auto, et louer un petit chalet, dans un grand parc : Les Sorbiers à Glos, près de Lisieux (14). Cette même année, Raymond Nacenta l'intègre à l'École de Paris, lors d'expositions galerie Charpentier.
En 1957, c'est la grande exposition des Peintres de la Réalité Poétique, en Suisse, à Vevey. Il y est convié en qualité de quasi-chef de file.
La période se termine en apothéose avec la Biennale de Venise, où une salle complète lui est consacrée. Il y expose 23 huiles sur toile, provenant essentiellement de collectionneurs privés[2].
De 1959 à 1971
En 1961, Raymond Legueult participe à la monographie que lui consacre Marcel Zahar, aux éditions Flammarion[9].
Il cède au mirage de l'Amérique, vend ses toiles à des collectionneurs américains, des banquiers de Wall Street qui l'implorent pour tenter d'obtenir l'œuvre convoitée, tel Robert Lehman. Il prépare activement une dernière exposition particulière qui se profile à New York, fin 1968, mais en attendant survient Mai 68, qui met un terme brutal à sa longue carrière d'enseignant, trois mois avant sa retraite prévue.
Il tombe gravement malade en 1969, au retour de New York. On ne le voit quasiment plus apparaître en public.
Divers projets de cartons de tapisserie et de vitraux présentés sans les salons de la Société Nationale des Beaux-Arts, alors qu'il est élève aux Arts-Déco (1921-1923).
“La Franche-Comté“, carton de tapisserie destiné à la Manufacture des Gobelins, sera exposé au Salon des Tuileries de 1926, avant d'être livré aux Gobelins.
Panneau de décoration pour la salle d'honneur du Lycée de Jeunes Filles de Fontainebleau, en 1937.
Carton de tapisserie “L'atelier“, pour Jacques Adnet, directeur de la Compagnie des Arts Français, en 1941.
"Le repos des modèles", décoration murale pour l'appartement tribord de luxe du paquebot Jean Laborde des Messageries maritimes, décoré par Arbus.
Œuvres variées
Quelque 500 tableaux réalisés entre 1920 et 1970, souvent moins de 5 par an dans le dernier tiers de sa carrière, parfois plus de 25 au début.
Plusieurs milliers de dessins au crayon, beaucoup de paysages.
De nombreuses aquarelles, surtout à partir des années 40.
Une vingtaine d' œuvres acquises par l'État, dont 10 entre 1933 et 1941, particulièrement par le choix de Robert Rey. De nombreuses sont en dépôt dans des musées de Paris et de province.
Œuvres dans les collections publiques à l'étranger
, articles dans Comoedia , Excelsior, L'intransigeant, sur le lauréat du grand prix de la peinture
, grand article de 6 pages de Maximilien Gauthier dans Art et décoration
René-Jean, RAYMOND LEGUEULT, SEQUANA, coll. « Les Maîtres de Demain »,
, grand article de 8 pages de Pierre Guéguin "Legueult ou l'ivresse des couleurs" dans Formes et couleurs, n° 6
, grand article de 2 pages de Jean-Louis Vaudoyer dans Plaisir de France
, grand article de 5 pages de Pierre du Colombier dans La Revue française
Gisèle d'Assailly (préf. Claude Roger-Marx), Avec les peintres de la Réalité poétique, René Julliard,
(en) Barnett D. Conlan, « Raymond Legueult : maker of subtle colour chords », Daily Mail,
, "Painters at work : Legueult", article de Corsaint-Dorvyne dans Daily Mail,
, "Dans l'atelier de Raymond Legueult", grand article de Robert Rey dans Les Nouvelles Littéraires
1957, Les Peintres de la réalité poétique, catalogue de l'exposition à La Tour de Peilz, Vevey en Suisse,
Marcel Zahar, LEGUEULT, FLAMMARION,
, grand article de 6 pages de Marcel Zahar dans Connaissance des Arts
André Bourin, « Chez Legueult », Les Nouvelles littéraires,
, catalogue de l'exposition Legueult, galerie Tooth à Londres,
, grand article de 4 pages de Raymond Cogniat dans Galerie des arts
, grand article de 5 pages de Georges Hilaire dans Le Spectacle du Monde
Georges Hilaire, « Comment Raymond Legueult a fait avancer la peinture », Le spectacle du monde,
René Barotte, « Raymond Legueult », Terre d'Europe,
, grand article de 5 pages de Guy Mornet dans la revue Télécommunications
1989, Legueult : Dessins d'un chef d'atelier 1952-1968 École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, 63.p. (ISBN2-903-63962-0)
1998, monographie par Jean-Jacques Fernier pour le catalogue de l'exposition du centenaire à Ornans,
Christian Leviel-Legueult, Raymond Legueult (1898-1971) : Catalogue raisonné biographique, Paris, Marval-Ruevisconti, , 274 p. (ISBN978-2-86234-463-8 et 286234463X, OCLC1110064471).