Rémy JulienneRémy Julienne
Rémy Julienne en 2014, en promotion de son livre Silence… on casse !, préfacé par Jean-Louis Trintignant.
Rémy Julienne, né Rémi Lucien Ernest Julienne, le à Cepoy (Loiret), et mort le à Amilly (Loiret)[1], est un cascadeur, concepteur de cascades et acteur français. « Casse-cou du cinéma français », il a plus de 1 400 productions à son actif (environ 400 films cinématographiques, des séries télévisées, des publicités, des shows mécaniques…). BiographieFamille et formationRémy Julienne est le fils de Paul Julienne et de Lucienne Pavas, qui tiennent un café-bistrot devant une écluse à Cepoy près de Montargis. Son père est également transporteur[2],[3]. Rémy Julienne suit les cours de l'école primaire à Cepoy, puis à Gien[2]. Il épouse Antoinette Pedrocchi le . De ce mariage naissent deux fils : Michel et Dominique[2]. CarrièrePiloteEn 1957, il devient champion de France de moto-cross, en catégorie 500 cm3, au guidon d'une Gilera. Il termine deuxième de la coupe de France en 1960 et en 1962. Il est plusieurs fois sélectionné en équipe de France. Vingt ans plus tard, en 1982, il gagne la course des 24 Heures motonautiques de Rouen, puis les courses automobiles du Star Racing Team en 1983 et le Speedy Stars Challenge en 1997[2]. CascadeurRémy Julienne est considéré comme « le casse-cou du cinéma français »[4]. Il commence sa carrière de cascadeur en 1964 dans le film Fantomas d’André Hunebelle où il double Jean Marais. Il est recruté par le responsable des effets spéciaux du film, Gil Delamare pour des cascades mécaniques dans La Grande Vadrouille[S 1]. Rémy Julienne règle les cascades pour plusieurs grosses productions ou des films populaires français parmi lesquels on peut retenir : La Grande Vadrouille, Le Cerveau, Le Pacha, L'aventure c'est l'aventure, Le Grand Bazar, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Menace, Trois Hommes à abattre, Le Marginal, L'or se barre, Taxi, et la série des Gendarmes de Saint-Tropez où il double notamment la scène de la religieuse en 2 CV[5]. Pour le film d’Henri Verneuil Le Casse, sorti en 1971, une course-poursuite de neuf minutes est filmée dans un quartier d’Athènes sans que l'équipe de tournage ne fasse arrêter la circulation. Rémy Julienne est finalement obligé de s’encastrer dans une bordure pour éviter la voiture d’un inconnu arrivant en face[6]. Il a également travaillé pour six James Bond : Rien que pour vos yeux, Octopussy, Dangereusement vôtre, Tuer n’est pas jouer, Permis de tuer de John Glen et GoldenEye de Martin Campbell. Au cours de sa carrière, il travaille fréquemment avec certains acteurs et cascadeurs, parmi lesquels Jean-Paul Belmondo, Claude Carliez, François Nadal, Gil Delamare, Gérard Streiff, Michel Julienne, Dominique Julienne, Jean-Claude Lagniez, Jean-Claude Houbart ou encore François Doge. Sa vie devant la caméra, comme celle de ses équipiers, est réglée au millimètre, à la seconde près, sinon « c'est là-haut dans une caisse en sapin. Quelquefois, il aurait suffi de peu pour que ça arrive »[réf. nécessaire]. « La base du métier de cascadeur, c’est identifier le risque, puis le maîtriser. Il faut rester humble, redescendre après l’euphorie de la réussite, et tous les matins repartir de zéro », confie-t-il un jour à la RTS[réf. nécessaire]. Il met son ingéniosité et les services de sa fine équipe de techniciens au service du 007 de Rien que pour vos yeux, ce qui lui vaut, en 1981, l'Award du meilleur concepteur de cascades décerné par la Motion Picture Hall of Fame à Hollywood[réf. nécessaire], une cérémonie au cours de laquelle Roger Moore déclare : « Sans lui, James bond n'aurait pas existé »[réf. nécessaire]. Ayant travaillé avec Sergio Leone sur quelques publicités, le fameux réalisateur le contacte pour coordonner une cascade d’Il était une fois en Amérique, le plongeon depuis un ponton d'une voiture d'époque avec ses occupants : Leone, lui faisant confiance, n'est même pas présent le jour du tournage et laisse Julienne réaliser lui-même la scène[7]. Parallèlement à son activité cinématographique, le groupe Disney fait appel à Rémy Julienne pour la conception d'une attraction liée à Disneyland Paris et située dans la nouvelle partie du parc. C'est ainsi qu'il imagine et propose pour le nouveau parc Walt Disney Studios le spectacle à connotation cinématographique Moteurs, Action! présenté depuis 2002. Il travaille en collaboration avec son fils Dominique, chargé de l'étude et de la conception de tous les éléments techniques (véhicules, infrastructures cascade), la formation des pilotes, cascadeurs et techniciens, l'étude et la mise au point des cascades et la mise en scène du spectacle. Pour ce projet, il crée même un centre de formation pour les jeunes cascadeurs. Le succès est tel que depuis 2005 le spectacle est reproduit de manière identique à Orlando en Floride où il remporte un succès permanent au Disney-MGM Studios[8],[9]. Il est sollicité par la justice pour superviser techniquement la reconstitution du meurtre d'Isabel Peake par Sid Ahmed Rezala[3]. Il se fait retirer son permis à 87 ans pour excès de vitesse[10] Le , il confie ses archives personnelles à la cinémathèque de Toulouse[11]. Mort et hommagesLe , Jean-Pierre Door[a] annonce sur son compte Facebook l'hospitalisation et la mise en réanimation de Rémy Julienne[12]. Il est touché sévèrement par le Covid-19[13]. Il meurt le au centre hospitalier de l'agglomération montargoise (CHAM) des suites de la maladie qu'il a tenté de vaincre après quinze jours de lutte contre le virus[14]. Ses obsèques ont lieu le vendredi , suivies de son inhumation dans le caveau familial au cimetière communal de Cepoy (Loiret). Affaire judiciaireVers la fin de sa carrière, un accident survient sur le tournage de Taxi 2, le . Le cadreur Alain Dutartre meurt tragiquement après avoir été percuté par la Peugeot 406 du film, lancée trop vite et de trop haut, avec un atterrissage très au-delà des marques prévues au sol. En tant que responsable des cascades, il est jugé et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 13 000 € d'amende[15], 5 000 euros de dommages et intérêts à la famille Dutartre et 1 euro à la production. En appel, il est condamné le à six mois de prison avec sursis et 2 000 € d'amende[16],[17]. La société de production est déclarée coupable du délit d'homicide involontaire et à payer une amende de 100 000 euros. Ils sont tous deux condamnés à payer 30 000 euros de dommages à la famille Dutartre. Lors de ces deux procès, Rémy Julienne n'était pas présent à la barre. Les deux fois, il avait demandé le report des procès, en justifiant de son état de santé alarmant (deux infarctus du myocarde)[18]. Sa requête a été refusée. La Cour de cassation, dans un arrêt du 11 mai 2010 casse et annule la peine prononcée contre Rémy Julienne et confirme celle de la production[19]. « Si la mort fait partie du quotidien du cascadeur, elle se doit d'épargner tous les autres. Je ne cesse de penser à Alain Dutartre, qui n'aurait jamais dû mourir ce jour-là », écrira plus tard Rémy Julienne dans ses Mémoires[20], un livre publié en 2009 et préfacé par Georges Lautner et Claude Pinoteau, qu’il dédiera au cadreur. FilmographieSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb. CinémaLong métrageCoordinateur des séquences voituresAnnées 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000 et 2010
Acteur
Publications
DistinctionsRécompensesRémy Julienne est titulaire de plusieurs prix et médailles d'honneur :
HommagesDepuis 1999, un prix Rémy-Julienne est remis chaque année lors du Festival du film d'aventures de Valenciennes à « un comédien capable d’aborder avec le même talent des rôles physiques et des personnages intimistes dans des films d’auteur »[32]. En 2016, la municipalité de Cepoy, sa commune de naissance, donne son nom à une place[33]. Elle a été inaugurée en présence de l’intéressé, de Jean-Paul Belmondo et de Charles Gérard, grands amis de Rémy Julienne. Notes et référencesNotes
RéférencesSource primaire (son ouvrage Silence… on casse !)
Sources secondaires
Voir aussiArticle
Reportage
Documentaire
Liens externes
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